D’origine bretonne, le jeune Ludovic s’égare quelque peu dans un système scolaire qui ne lui convient pas vraiment jusqu’à ce que sa passion des modèles réduits et de la miniaturisation mécanique trouve son épanouissement dans des études d’horlogerie qu’il mène pendant trois ans au lycée professionnel Jean-Jaurès de Rennes.
Après un court séjour helvétique au Sentier chez Lemania, puis un retour rapide en Bretagne pour travailler plusieurs années comme réparateur d’instruments de bord à l’aéroport de Dinard, Ludovic Ballouard est embauché de nouveau en Suisse, chez Franck Müller, avant de passer trois ans auprès de François-Paul Journe. Des années consacrées notamment à l’extraordinaire modèle Sonnerie Souveraine.
Mais c’est finalement en 2009 que Ludovic Ballouard décide de se lancer dans l’aventure de la création indépendante. Il crée un modèle, lancé en souscription, qui va asseoir d’entrée sa réputation auprès des connaisseurs par son originalité horlogère combinée à une très haute qualité technique et esthétique : l’Upside Down.
Les chiffres arabes d’indication des heures y sont inscrits sur des disques mobiles. Chacun d’entre eux possède son propre dispositif d’animation : seule l’heure en cours est lisible dans le bon sens, les autres restant à l’envers. A chaque tour de la grande aiguille des minutes, deux disques basculent simultanément pour faire progresser l’ensemble d’une heure. Le fond saphir laisse apparaître et met en valeur le mécanisme miniaturisé du mouvement.
Une grande partie de la complexité de ce mécanisme réside dans le système d’armement qui permet d’accumuler l’énergie nécessaire au saut d’heure jusqu’à la libérer d’un coup afin de faire tourner les disques. Raffinement suprême dont Ludovic adore faire la démonstration : le système fonctionne également à rebours lorsque l’on remonte le temps, par exemple pour ajuster l’heure ! Il en a en effet assuré la conception en pensant dès le départ à ce que l’Upside Down soit parfaitement fonctionnelle et ne pose aucun souci à son propriétaire.
Après avoir réussi à livrer son premier client en décembre 2009 – alors qu’il n’avait commencé son premier prototype qu’en mai de la même année – Ludovic Ballouard présente l’année suivante son exemplaire personnel de l’Upside Down à Genève pendant le SIHH puis au Salon Belles Montres, tout en se voyant reconnaître en parallèle par la profession en reportant le Prix Spécial du Jury de la Montre de l’Année 2010. Le modèle est maintenant proposé en plusieurs variantes : or rose, platine, voire serti de brillants et différentes versions de cadran dont plusieurs étaient exposées cette année à Belles Montres.
Une magnifique déclinaison en marqueterie de nacre est également proposée, offrant ainsi une variété de choix autant pour un public féminin que masculin, d’autant que les dimensions très raisonnables de l’Upside Down lui permettent d’habiller n’importe quel poignet.
En 2012, Ludovic renouvelle son inspiration dans les affichages inédits en présentant la Half Time : 2 disques concentriques, présentant chacun les inscriptions des heures en chiffres romains coupées en leur milieu, tournent en sens opposés. Seule l’heure valide est ainsi entièrement reconstituée et rendue lisible dans un guichet à midi en même temps que l’aiguille rétrograde des minutes arrive en bout de course et revient instantanément en début de secteur.
Ce modèle était bien sûr présenté aussi cette année au Salon Belles Montres et la démonstration de son fonctionnement détaillé par Ludovic Ballouard lui-même a attiré beaucoup d’amateurs, passionnés ou novices.
Le très beau mécanisme d’armement et d’animation du mouvement de la Half Time est bien sûr visible à travers le fond saphir pour permettre d’en admirer la finesse.
Ce modèle de la collection existe aujourd’hui en différentes déclinaisons dont cette version en platine et cadran noir de toute beauté.
Ludovic Ballouard s’est donc installé durablement, et avec le brio qu’on lui reconnaît dans le cercle des créateurs horlogers qui comptent, avec ces deux créations qui font la part belle au mécanisme dit des heures sautantes, renouvelé au travers de ce concept d’affichage original qui lui donne ce cachet supplémentaire.
C’est à ce titre qu’il a proposé dans le cadre du Salon Belles Montres 2014 une conférence très suivie, explications techniques détaillées à l’appui.
Le public de cette conférence, captivé, a ainsi pu comprendre et apprécier le niveau de maîtrise nécessaire pour réaliser en toute fiabilité un mécanisme dont le fonctionnement apparent dissimule dans sa simplicité nombre de problèmes techniques complexes à résoudre.
Impossible de terminer ce petit aperçu sans noter à quel point Ludovic Ballouard est lui aussi d’un abord aussi direct et franc que les modèles qu’il conçoit et réalise. Merci pour sa gentillesse, son enthousiasme et sa disponibilité jamais prise en défaut malgré les nombreuses sollicitations !
Vous pourrez trouver bien plus de renseignements sur les modèles évoqués ici directement sur le site de Ludovic Ballouard mais aussi les découvrir à Paris sur rendez-vous à EKSO Watches Gallery.
Pour Passion Horlogère : rédaction Luc J. / photographies PH
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