Dual-Wing, le mouvement mécanique qui révolutionne l’horlogerie
Par Jérôme Lambert, CEO Jaeger-LeCoultre
Hier encore, confier à un mouvement horloger traditionnel la mission d’assurer, en plus de l’indication de l’heure, une complication additionnelle, faisait courir un risque quant à sa précision de fonctionnement. Tous les trésors d’ingéniosité des meilleurs horlogers ne pouvaient contrer les lois de la physique et les limites de la micromécanique. Certes, les mouvements qu’ils parvenaient à réaliser donnaient satisfaction selon que l’on privilégie la performance technique, la précision ou bien l’esthétique. Mais il fallait choisir entre l’un ou l’autre de ces trois paramètres…
Posséder une montre à complication réunissant ces trois ingrédients s’apparentait à une utopie. Et puis un jour, dans les ateliers de la Manufacture Jaeger-LeCoultre, au cœur de la Vallée de Joux, en Suisse, une idée est venue : et si l’on repartait d’une feuille blanche ? Si, au lieu d’améliorer l’existant, on reprenait tout à zéro ? Et si, au lieu d’évolutions, on choisissait une révolution? C’est ainsi qu’est né le concept Dual-Wing, deux mécanismes distincts et autonomes réunis dans un même boîtier : à l’un la charge d’assurer l’indication de l’heure, à l’autre d’animer une fonction additionnelle.
Deux mécanismes distincts et autonomes rassemblés dans un boîtier ? S’il ne s’agissait que de cela, les horlogers de Jaeger-LeCoultre n’auraient alors réalisé qu’un chef-d’œuvre de miniaturisation. Mais ils ont fait beaucoup plus en reliant les deux mécanismes à un seul organe réglant, gage d’un fonctionnement d’une précision digne d’un chronomètre.
Alors oui, le concept Dual-Wing, point de départ de la collection Duomètre, est bien une révolution, car il permet désormais de posséder une montre réconciliant précision et complication inédite.
Si le principe avait de quoi faire rêver les passionnés d’horlogerie, il restait à transformer la théorie en réalité. Le premier défi du concept Dual-Wing fut d’animer un chronographe. Et la
naissance de la nouvelle Duomètre à Chronographe constitua l’un des événements majeurs de l’année horlogère 2007. Puis fut le tour du quantième, complication très prisée, de bénéficier du concept Dual-Wing : en 2010 naquit la Duomètre à Quantième Lunaire.
Et en 2012 apparaît la Duomètre à Sphérotourbillon. Une nouvelle révolution dans l’art de la précision horlogère…”
Clé de voûte du concept Dual-Wing, la précision a constitué le maître-mot pour les horlogers de Jaeger-LeCoultre lors du travail de réflexion menant à la création de la Duomètre à Sphérotourbillon. Résultat, cette montre peut se prévaloir d’être la première montre tourbillon ajustable à la seconde. A quoi bon la précision si on ne peut l’afficher !
Rares en effet sont les tourbillons avec affichage très lisible de la seconde dans un compteur dédié. Encore plus rares, ceux qui permettent de stopper la seconde. Mais aucun, jusqu’à ce jour, ne permettait d’arrêter l’aiguille des secondes et de la ramener à zéro pour effectuer un réglage ultra-précis de l’heure.
L’utilisation du concept Dual-Wing a permis aux horlogers de Jaeger-LeCoultre de créer le premier tourbillon ajustable avec précision. Un poussoir placé à 2 h permet de ramener à zéro la petite seconde située sous le tourbillon, selon le principe du retour en vol (flyback). Particularité du retour en vol, il n’arrête pas le fonctionnement de l’organe réglant. La petite seconde se positionne à zéro, et reprend immédiatement sa course. Résultat, la montre conserve sa précision maximale même lors du réglage précis de l’heure à la seconde près.
Un tourbillon multiaxe
Au-delà de sa fiabilité exemplaire, le trait majeur de cette montre Sphérotourbillon, quatrième pièce d’exception de la ligne Duomètre, est constitué par son tourbillon.
Imaginé pour les montres de poche, le tourbillon traditionnel ne permet pas de compenser les effets de la gravité dans toutes les positions. Seule l’adjonction d’un axe de rotation supplémentaire permet d’obtenir un mouvement de rotation tridimensionnel et, dès lors, de se montrer efficace dans toutes les positions que peut prendre une montre portée au poignet.
C’est un spectacle fascinant qu’offre, au travers du cadran ajouré, le tourbillon qui effectue un mouvement de rotation tout à fait inhabituel. En plus de la révolution autour de l’axe de sa cage en titane, le tourbillon tourne autour d’un deuxième axe, incliné de 20°. La combinaison de ces deux rotations distinctes et rapides (respectivement 30 et 15 secondes) permet d’affranchir la montre des effets de la gravité.
Ce tourbillon spectaculaire intègre toutes les innovations qui ont permis à Jaeger-LeCoultre de remporter brillamment le premier concours de chronométrie du XXIe siècle. La cage usinée d’un seul tenant dans un bloc de titane allie légèreté et haute précision. Le spiral cylindrique,
avec ses deux courbes terminales, bat avec une concentricité impossible à obtenir avec un spiral traditionnel. Le balancier, à l’inertie généreuse, oscille au rythme des 21 ‘600 alternances par heure. Le porte-piton est quant à lui protégé des effets des chocs et vibrations que subit la montre par un système de blocage à vis.
Pour le plaisir des yeux, un fond transparent permet de découvrir l’arrière du décor et de contempler le fonctionnement du Calibre Jaeger-LeCoultre 382 assemblé et décoré à la main.
Quand la complexité devient beauté
Cette complexité technologique sait rester d’une grande beauté. L’esprit novateur de la montre se marie avec un design inspiré par les montres de poche d’autrefois, étudié pour conférer élégance et raffinement. Le niveau de terminaison des ébauches, réalisées en maillechort non traité, renforce la sensation d’exclusivité de la Duomètre à Sphérotourbillon. Côtes soleillées caractéristiques de Jaeger- LeCoultre, angles vifs saillant et rentrant, harmonie des formes : l’art horloger de haut niveau se reflète complètement dans l’esthétique du Calibre Jaeger-LeCoultre 382.
Respect des proportions idéales et des codes horlogers, sophistication du boîtier en or rose, sobriété et lisibilité du cadran, lunette et cornes polies, carrure satinée : l’esthétique propre à la ligne Duomètre est soigneusement préservée sur cette pièce et contraste avec le niveau de complexité du mécanisme qu’elle abrite.
Le concept Dual-Wing se traduit sur le cadran par la présence de deux espaces distincts : à gauche se situe l’ouverture révélant les secrets du Sphérotourbillon ; à droite figure le cadran principal indiquant l’heure locale et la date, subtilement placé à un niveau inférieur autour du cadran.
Un cadran additionnel 24 heures occupant la partie supérieure du cadran permet d’afficher l’heure selon un second fuseau horaire. La petite seconde se situe quant à elle dans la partie inférieure du cadran.
En concevant cette Duomètre à Sphérotourbillon, première montre à tourbillon précise à la seconde par l’entremise du concept Dual-Wing combiné à la fonction de retour en vol de la petite seconde, les horlogers de Jaeger-LeCoultre savaient-ils qu’ils donnaient le jour à l’une des pièces horlogères les plus exceptionnelles de ce début du XXIe siècle ?
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