C’est avec un plaisir non dissimulé qu’une dizaine de membres de « Passion Horlogère » sont venus découvrir l’exposition « La Tradition Breguet, au cœur d’une icône » à la boutique parisienne de la Place Vendôme, totalement rénovée en début d’année après neuf mois de travaux.
Agencée sur deux niveaux, la boutique propose un espace joaillerie, des vitrines d’exposition pour les montres et plusieurs espaces réservés à la vente dans lesquels les acquéreurs sont confortablement installés. L’horloger Breguet possède également son établi à ce niveau de la boutique.
Le musée et les archives de la marque, précieusement conservées dans un coffre afin de les préserver le mieux possible, se situent à l’étage supérieur.
Julien Vermer, directeur de marque de Breguet, a guidé les amateurs tout au long de l’exposition et agrémenté la présentation de maints détails. Par exemple, M. Vermer nous explique comment Abraham-Louis Breguet, lors d’un dîner chez Talleyrand vers 1790, est mis au défi de prouver sur le champ l’efficacité du « pare-chute », système antichoc de son invention. Devant l’assemblée, M. Breguet laisse alors choir sa montre sur le sol, puis la ramasse et la fait circuler auprès des convives afin de montrer son bon fonctionnement.
Les montres de souscription, finalisées par A.-L. Breguet en 1796 sont le fruit de sa volonté que « la disposition du mouvement soit telle que tout amateur de mécanique peut en suivre tous les effets par le côté découvert… »
Il s’en fabriquera 700 exemplaires environ, à boîte d’or ou d’argent.
Montre de souscription, boîte d’argent à filets d’or, cadran d’émail
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Montre de souscription, calibre à barillet central, échappement à cylindre de rubis, balancier compensateur, pare-chute
A.-L. Breguet utilisera le calibre des montres de souscription pour réaliser ses premières montres à tact trois ans plus tard. Caractérisées par une flèche extérieure au boîtier qui reproduit la position de l’aiguille des heures et de douze repères saillants situés autour de la boîte, les montres à tact donnent la possibilité d’une lecture de l’heure au toucher. La lecture conventionnelle de l’heure s’effectue à l’aide d’un cadran traditionnel pourvu de deux aiguilles.
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Petite montre médaillon à tact, boîte d’or émaillée bleue, flèche et pièces de touche serties de diamants
Petite montre médaillon à tact, calibre à barillet central, échappement à cylindre de rubis, balancier compensateur, pare-chute
Le tour à guillocher attire également l’attention, vu l’exceptionnel état de conservation d’une machine construite il y a deux cents ans (vers 1820). L’ingéniosité des concepteurs de l’époque est admirable et la manufacture Breguet met un point d’honneur à conserver le savoir-faire de ses maîtres horlogers quant à l’utilisation de ce type de machines.
En manipulant des tiroirs habillement dissimulés dans la structure des vitrines afin de les protéger, M. Vermer nous permet de voir des documents originaux d’A.-L. Breguet concernant ses travaux sur le « Tourbillon ».
Une série de montres, conçues dans les années 1950 à 1970 pour les besoins de l’aviation, est également mise à l’honneur.
Emmanuel Breguet, vice-président de Breguet, est venu saluer le groupe et a échangé quelques mots avec Philippe, horloger de formation et passionné d’histoire horlogère. Philippe lui montré quelques uns des fruits de ses recherches aux Archives nationales sur la marque Breguet. Les résultats de ses investigations ont particulièrement intéressé Emmanuel Breguet.
La visite s’achève par la présentation de la collection « Tradition ». L’exposition vue précédemment prend alors une autre dimension et le visiteur découvre comment un travail effectué environ deux cents plus tôt trouve sa continuité dans une collection de montres qui a su garder les principes élaborés par son fondateur A.-L. Breguet.
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Deux cents ans séparent ces deux montres
La montre 7027 est la première, en 2005, à montrer les organes du mouvement au-dessus de la platine. Au-delà de cette caractéristique inédite, les montres Tradition affichent une forte identité graphique grâce à une habile disposition, tout en symétrie, des composants du mouvement. La plupart des modèles comportent un barillet au centre, un cadran situé à 12 heures avec des aiguilles entraînées directement depuis le barillet, un balancier et des roues intermédiaires formant un arc dont la portée s’étend de 4 à 8 heures. Le pare-chute – système de protection contre les chocs inventé par Abraham-Louis Breguet –, visible sur bon nombre des créations Tradition, contribue à leur reconnaissance immédiate et ancre la collection dans l’histoire qui l’a inspirée.
La Tradition 7027 se décline également dans une boîte en or blanc arborant ce mouvement de couleur gris anthracite ou dans une version or rose avec platine et ponts dorés roses.
La collection Tradition possède un modèle automatique à seconde rétrograde (7097). La forme de la masse oscillante en or emprunte le style des mouvements de l’époque tandis que le classique motif de guilloché « Clous de Paris », réalisé à la main, met en exergue un cadran réduit en or argenté excentré à 12h. Ce type de cadrans se retrouve sur bon nombre des montres à tact qu’A.-L. Breguet créera dès 1799.
Un chronographe prend place dans cette collection. Parmi les éléments qui rappellent les origines historiques de la collection Tradition, on retrouve les pare-chutes brevetés ainsi que la commande du chronographe qui évoque celle que l’on peut observer sur la référence 4009, montre d’observation à double-seconde vendue par Breguet le 6 janvier 1825.
Ne dérogeant pas à la règle, l’esthétique de cette Breguet Tradition Chronographe Indépendant 7077 se distingue par une recherche exceptionnelle de symétrie. Le cadran en or argenté guilloché à la main, excentré à 12 heures, indique les heures et les minutes alors que l’aiguille du chronographe siège au centre du garde-temps. L’indicateur d’enclenchement du chronographe est situé à 6h. A 2 heures et à 10 heures, en parfaite opposition, des aiguilles rétrogrades affichent respectivement la réserve de marche de la montre et le compteur de minutes du chronographe, tandis qu’à 4 heures et 8 heures, les deux balanciers se font face.
La collection comprend également des montres comportant d’autres complications telles qu’un tourbillon ou encore une complication GMT.
Tradition GMT (Crédit photo : Breguet)
Tradition Tourbillon (Crédit photo : Breguet)
Les membres de « Passion Horlogère » attentifs aux explications données par MM. Vermer et Rolley (au second plan)
Présentée depuis le 02 novembre et jusqu’au 05 décembre 2015, cette exposition ralliera ensuite la boutique zurichoise.
Merci à Elodie Clément, Emmanuel Breguet, Julien Vermer, Manuel Rolley et toute l’équipe de la boutique pour leur accueil.
Texte et photos : Michel PV pour passion Horlogère
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