Felio Siby est une marque de luxe installée à Miami, aux Etats-Unis, et qui connaît un grand succès dans la maroquinerie haut de gamme. Son fondateur, Dominique Siby, d’origine gabonaise, a voulu développer des produits de caractère lui ressemblant et répondant à des besoins qu’il exprime lui-même au quotidien. C’est ainsi que ce globe-trotter a voulu créer une première ligne de bagagerie de luxe, après avoir possédé ce qui se faisait de mieux dans ce domaine mais ne répondant ni à son goût, ni à ses besoins. Après avoir réussi dans ce secteur d’activité, ce collectionneur de montres, fan de la première heure de la Tortue de Cartier, s’est lancé le défi de créer mieux qu’une montre, une collection. Et c’est en connaisseur avisé de l’univers du luxe qu’il a choisi Paris pour le lancement de sa marque horlogère avec deux ambassadeurs prestigieux que sont le pilote de Formule 1 Felipe Nasr, et le numéro 6 mondial de tennis Tomas Berdych. Conscient que l’horlogerie est un monde extrêmement difficile à percer, cet homme d’affaires avisé avance comme l’éléphant, son animal fétiche et logo de sa marque. Prudemment, mais avec une force impressionnante. Alors que l’horlogerie ne l’attendait pas, il arrive avec des montres réalisées en collaboration avec de grands noms de la place horlogère et avec des ambassadeurs dignes des meilleurs gourous du marketing horloger. Ses montres de la première génération ne sont qu’une première étape dans ce projet qu’il souhaite installer dans le temps. Nous ne pouvons que louer cette initiative et encourager cet entrepreneur à la vision singulière de l’ultra-luxe.
Découverte au cours de la conférence de presse de lancement de la marque !
Thierry Gasquez
« Ma marque s’inscrit dans l’univers lifestyle. Aujourd’hui je relève un nouveau challenge avec l’horlogerie. Tomas Berdych et Felipe Nasr sont les ambassadeurs de ma marque. Ils ont été impressionnés par ma montre dès qu’il l’ont vue et ont accepté de m’accompagner dans cette aventure. »
Comment avez vous connu ces athlètes ?
Dominique Siby : Je suis fan de formule 1. J’ai rencontré Felipe il y a 1 an à Singapour. J’ai sympathisé avec lui et lui ai présenté le projet qu’il a adoré. Avec Tomas, nous avons été présentés par une connaissance commune. Tomas est passionné de montres. Nous avons dessiné ensemble sa montre.
Pourquoi la forme tonneau ?
DS : A 18 ans, j’adorais la roadster de Cartier. Donc je ne me suis pas posé de questions. C’est une forme qui va très bien avec le sport de haut niveau que j’apprécie aussi et avec mon style de vie.
Qu’elle a été l’implication de Tomas dans la réalisation de sa montre ?
Tomas Berdych : Très importante et en lien avec la marque. J’ai choisi les couleurs, la matière, le bracelet et de nombreux autres détails.
Est-ce que les montres des ambassadeurs seront proposées au public ?
DS : Oui. Elles portent leur nom. Et nous prévoyons d’être ensemble pour un moment. Mon idée n’est pas de faire quelque chose qui va durer 5 mn. Cela prend du temps et c’est fait pour durer. Le mouvement est d’origine Vaucher Manufacture. Les boîtes et tout le reste sont faits en Suisse. La première montre de Tomas Berdych était faite en titane fondu. Pour le moment, il n’est pas question d’apporter quelque chose de nouveau dans l’horlogerie, ce serait prétentieux. Mais nous voulons faire des produits qui nous plaisent, avec un design et une identité affirmés.
Est-ce vous qui portez le projet seul ou êtes vous épaulé ?
DS : C’est moi personnellement qui porte ce projet.
Quel mode de distribution avez vous choisi ?
DS : Les montres se trouveront dans ma boutique de Miami et en vente directe. On peut montrer la montre en 72 h partout dans le monde et la délivrer directement au client. A terme, peut-être ouvrira-t-on une boutique à Paris car c’est la capitale mondiale du luxe. De plus, nous allons faire beaucoup d’événements. A Paris, chez les ambassadeurs, et chez les partenaires. Nous serons par exemple à Monaco pendant le Grand Prix de Formule 1 avec l’écurie que nous soutenons.
Tomas, est-ce votre premier partenariat avec un horloger ?
TB : Oui c’est mon tout premier. Je n’avais de partenariats qu’avec des équipementiers jusqu’à présent.
Monsieur Siby, prévoyez-vous d’autres montres pour vos ambassadeurs ?
DS : Les ambassadeurs veulent un tourbillon. Cela prend du temps. Mais les choses sont prévues.
Prévoyez-vous une montre connectée ?
DS : Dans le futur, pourquoi pas !? Mais on doit beaucoup réfléchir.
Est-ce que les mouvements ont été développés pour vos montres ?
DS : Non, c’est peut-être une étape future.
Est-ce que l’entité horlogère est dissociée de la marque ?
DS : Non, c’est partie intégrante.
Felipe, allez vous porter votre montre pendant la course ?
FN : C’est prévu. Mais dans mon écurie il y a un contrat avec une autre marque de montre pour le moment. Mais je l’espère bien !
DS : La combinaison luxe et sport de haut niveau est parfaite selon moi. Les montres sont très légères. On fait actuellement des essais et on verra la version finale pour que les ambassadeurs jouent avec.
Les montres sont en série limitée ?
DS : Oui. 100 pièces pour chaque ambassadeur.
Quel est leur positionnement tarifaire ?
DS : Cela commence à 135 000 dollars. Je fais des montres très compliquées à développer. Cela coûte très cher. De plus on prévoit un service avec la livraison en main propre et la possibilité de la récupérer en cas de problème SAV. Le luxe, c’est le produit mais aussi le service qui va avec !
Combien de montres avez vous développées ?
DS : Nous en avons développé cinq pour le moment.
Allez-vous rester dans le domaine du sport ?
DS : J’adore le sport. Donc pour le moment je reste dans cet univers.
Songez-vous à des personnalisations pour vos clients ?
DS : Tout est possible.
Songez-vous à exposer au SIHH ou à Bâle l’an prochain ?
DS : Non, j’aime faire les choses à ma façon ! J’ai un public particulier, à moi. J’aime la confidentialité. Le but, c’est que les gens sachent ce qu’ils portent.
Quel est votre business modèle ?
DS : Je fais ce dont j’ai envie. Ce qui m’intéresse c’est de faire de belles choses. On reste dans les codes du luxe. Les montres sont dans le label Swiss Made mais il ne m’importe pas de les faire certifier COSC par exemple.
Tomas, depuis quand et pourquoi aimez-vous les montres ?
TB : Cela date de mon enfance. Mes parents et mes frères aimaient déjà ça. J’aime les mouvements, les process de fabrication des montres, leur technicité. Ce sont aussi des pièces historiques et de collection. Ma première montre était une Omega.
FN : C’est quelque chose que j’ai toujours apprécié. Mon père aime les montres. C’est quelque chose qui donne de l’émotion et c’est le seul accessoire pour homme. Cela va avec l’univers de la course automobile. Je suis fan des chronographes et des montres au style « racing ».
Monsieur Siby, quels sont vos objectifs de vente ?
DS : Dans l’immédiat on aimerait faire entre 200 et 300 montres.
Quelle quantité avez vous lancée en production à ce jour ?
DS : Pour le moment les horlogers travaillent sur 20 montres. Mais on a le temps.
Tomas, comment sentez-vous Roland-Garros ?
TB : Bien. Physiquement je me sens prêt.
Passion Horlogère, mai 2016
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