Le 31 mars dernier, comme chaque année depuis des décennies, les Français ont avancé leur montre d’une heure. À 2h du matin, il était 3h. Ce changement vers l’heure d’été, devenu rituel, repose pourtant sur une réalité peu connue du grand public : le temps légal français ne correspond pas exactement à la position géographique de la France. En hiver, nous vivons à GMT+1 — soit à l’heure du fuseau horaire d’Europe centrale — et en été, à GMT+2. Soit deux heures d’avance sur le soleil, un décalage qui pose de plus en plus question.

L’heure légale française : un pilier discret de notre quotidien, renforcé pour dix ans
Dans un monde où tout s’accélère, la question du temps reste un enjeu fondamental. Au-delà des montres et des calendriers, il existe un cadre de référence précis, souvent méconnu, mais absolument vital : l’heure légale française. Et cette dernière vient de faire l’objet d’une annonce cruciale : le signal horaire ALS 162, diffusé depuis Allouis dans le Cher, continuera d’assurer la synchronisation horaire sur l’ensemble du territoire pour les dix prochaines années. Un engagement stratégique que France Horlogerie salue comme une victoire pour la souveraineté du temps en France.
ALS 162 : l’onde discrète qui fait tourner les horloges de la République
Le signal horaire ALS 162, diffusé via une antenne de 350 mètres à Allouis, constitue un véritable socle invisible mais essentiel pour la synchronisation horaire des services publics et privés : transports, écoles, mairies, piscines, systèmes d’alarme, entreprises industrielles… Ce signal, d’une fiabilité remarquable, est contrôlé conjointement par les observatoires de Paris et de Besançon et couvre quasiment tout le territoire métropolitain.
France Horlogerie, acteur historique de ce dispositif, fournit les équipements horaires, assure leur maintenance, et siège au comité stratégique de pilotage, sous l’égide de l’Agence Nationale des Fréquences. Grâce à sa mobilisation, la pérennité du système a pu être garantie, dans un contexte de vulnérabilité croissante des signaux GPS, régulièrement confrontés à des incidents de réception ou à des risques de brouillage.
Un enjeu de souveraineté et de cybersécurité
Dans un contexte de menaces cyber de plus en plus présentes, le signal ALS 162 fait figure de rempart fiable et résilient. Contrairement au GPS, il repose sur une infrastructure française, protégée, difficile à brouiller, et non dépendante de technologies étrangères. Plus de 300 000 utilisateurs en France — entreprises, collectivités, institutions — s’appuient sur cette onde pour synchroniser des équipements sensibles.
Son maintien n’est donc pas une simple question technique, mais bien un enjeu stratégique de souveraineté nationale : garantir à la France un accès autonome, sécurisé et continu à une référence horaire de confiance, indépendamment des réseaux mondiaux exposés aux cyberattaques.
France Horlogerie, au service du temps collectif
En tant qu’organisation professionnelle représentative de la filière horlogère française, France Horlogerie ne se contente pas de promouvoir les savoir-faire des marques et des artisans. Elle œuvre aussi pour la pérennité des infrastructures critiques qui rendent possible l’usage quotidien du temps dans tous les secteurs d’activité. Forte de plus de 100 entreprises adhérentes (fabricants, marques, industriels), elle incarne un écosystème de 3 000 emplois en France, pour un chiffre d’affaires de 410 millions d’euros en 2023 (source Francéclat).
Garder l’heure, c’est garder le cap
Dans le silence des antennes d’Allouis, c’est un battement national qui se poursuit. Grâce à l’engagement de France Horlogerie et de ses partenaires scientifiques, la France continuera à disposer d’une heure officielle fiable et indépendante. Et dans une époque où tout semble incertain, il y a quelque chose de rassurant à savoir que le temps, lui, reste bien à l’heure.
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