Rencontre avec Fabrice Pougez, fondateur de Matwatches, jeune marque horlogère française spécialisée dans les montres à destination des professionnels.

Thierry Gasquez – Bonjour Monsieur Pougez, pouvez-vous vous présenter en quelques mots aux membres et amis de Passion Horlogère ?
Fabrice Pougez –
Parcours personnel :
J’ai étudié le marketing dans une école de commerce parisienne. Je me destinais à une carrière dans le marketing international. Raison pour laquelle j’ai effectué de multiples séjours en Angleterre et en Allemagne afin d’en étudier les langues. Puis, plus tard, j’ai suivi un cursus universitaire aux USA. J’ai toujours beaucoup aimé voyager et découvrir de nouvelles cultures.
A l’issue de mes études, j’ai réalisé mon service national à la Brigade des Sapeurs-pompiers de Paris qui a complété ma formation universitaire par l’apprentissage de la rigueur militaire. J’y ai pratiqué le Rugby de manière intensive et découvert les valeurs de ces hommes d’action. J’en garde un excellent souvenir et suis toujours en contact avec la BSPP.
Parcours horloger :
Je suis Franc-Comtois, mais étrangement mon père n’était pas dans l’horlogerie, ni aucun membre de ma famille d’ailleurs. Je cherchais du travail dans ma région natale et j’ai été recruté par la société France Ebauches en tant que responsable des ventes Europe. Je suis immédiatement tombé « amoureux » de l’horlogerie. J’y ai tout appris sur le terrain. J’ai beaucoup passé de temps dans l’usine ainsi qu’au bureau d’études où les anciens m’ont patiemment appris les bases de mon métier. Nous réalisions à l’époque des mouvements à quartz français et cherchions à nous repositionner sur le mécanique. Et, au sein d’une usine de 200 personnes à Valdahon, sur la route des microtechniques (proche de Besançon), nous vendions nos mouvements dans le monde entier grâce à plusieurs filiales à l’étranger, notamment à Hong-Kong où j’ai eu le plaisir de travailler.
Après plusieurs années passées dans le mouvement, j’ai décidé de me tourner vers le produit terminé et ai été recruté par mon plus gros client. J’y ai appris la fabrication des boîtiers, des cadrans, et pour ainsi dire de tous les composants d’une montre. J’ai tout naturellement démarré ma propre société de fabrication de « Private Label » en 2000 et j’ai énormément appris au contact de mes clients suisses. J’ai vingt ans d’expérience dans ce secteur qui est également devenu une véritable passion.
TG – En quelle année a été fondée MATWATCHES ?
FP – Matwatches a démarré son activité en 2007, mais je cherchais à m’investir davantage dans la distribution de montres depuis longtemps. Fort de mon expérience dans la fabrication, en 2004/2005, j’ai développé un premier modèle de montre en partenariat avec le RAID pour les membres de cette unité d’élite. J’y ai passé un temps incroyable en recherche et développement car je ne voulais pas décevoir. Cette montre a été adoptée par les 150 membres du service pour sa robustesse, son prix attractif et a en quelque sorte démarré l’aventure MER AIR TERRE.
TG – Qu’est-ce qui vous a poussé à créer votre propre marque ?
FP – Les premières montres livrées au RAID ne comportaient pas encore de marque mais c’est tout naturellement que d’autres unités sont venues me trouver, me demandant de fabriquer d’autres montres dédiées. J’ai donc décidé de créer MER AIR TERRE et ai commencé à apposer notre marque.
TG – Pourquoi avoir choisi le créneau de la « montre militaire » ?
FP – J’ai pris beaucoup de plaisir à développer des montres techniques en partenariat avec les unités d’élite. Je découvrais le monde fascinant des forces spéciales en même temps que je créais et fabriquais des produits que j’avais toujours eu envie de réaliser. Je dois préciser que ça me rapprochait également de mon frère qui est membre opérationnel d’une unité d’élite d’intervention. Je n’aime ni les fioritures, ni le « bling-bling » et j’avais la possibilité de fabriquer des montres efficaces pour des professionnels. Je me suis lancé à fond dans cette aventure en 2007 en « levant le pied » sur mon activité de « private label ».
TG – Qui sont vos clients finaux ?
FP – Nous avons fidélisé une clientèle dans les unités de l’armée et de la police. Je suis en permanence en contact avec mes clients professionnels, j’essaye d’apporter le meilleur service, et me fait le plus discret possible. Cela prend du temps de se faire accepter et j’ai pris mes repères pour m’adapter au mieux.
TG – Vous êtes spécialisé dans les montres à destination des hommes d’action. Pouvez-vous énumérer vos partenariats ?
FP – Nous réalisons des séries spéciales pour le RAID, le GSPR, ainsi que les SPHP, le GAO de la DST, le GIGN, la BSPP, l’armée de l’air, le COS et plusieurs de ses unités. Plus récemment, les démineurs de la sécurité civile, ainsi que le GIPN à l’occasion de ses quarante ans. La liste est non exhaustive et nous sommes en pourparlers avec de nombreuses autres unités.
TG – Votre dernier partenariat a été réalisé avec la Légion Étrangère. Qu’évoque pour vous cette institution ?
FP – Cela faisait bien longtemps que je cherchais à travailler avec cette Institution. La Légion étrangère était pour moi un « graal ». J’ai noué des contacts personnels avec des membres de la Légion au fil des années, des rencontres et de mes tentatives successives de partenariat.
La Légion étrangère a un mode de recrutement et de fonctionnement à part, que je trouve fascinant. Elle est sans doute le corps d’armée le plus prestigieux de l’armée française.
Honneur et Fidélité sont des valeurs qui me parlent et je suis honoré de pouvoir travailler avec eux en apportant ma modeste contribution d’horloger.
TG – Peut-on faire un parallèle entre la Légion Étrangère et vos montres ?
FP – Il s’agit d’un véritable partenariat et l’ADN de nos montres est complètement en adéquation avec la Légion étrangère. Je suis fier de pouvoir citer le mot du Général Christophe de Saint Chamas qui accompagne le projet et chacune des montres prestige Légion Etrangère.
LEGION ETRANGERE & MATWATCHES
Une montre d’action – des hommes d’action
Rigueur, robustesse, exigence sont la marque de fabrique des légionnaires. Une solidité à toutes épreuves, forgée dans l’effort, autour d’un puissant esprit de corps.
Modèle créé à l’occasion de la commémoration du 150e anniversaire du combat de Camerone, cette montre contribue à promouvoir l’image de la Légion étrangère.
J’en remercie MATWATCHES
Général Christophe de Saint Chamas
TG – Quels sont les termes de votre partenariat avec la Légion Étrangère ?
FP – Il s’agit un partenariat officiel créé à l’occasion des 150 ans du combat de Camerone.
– Une montre prestige automatique en Edition limitée et officielle Légion Étrangère qui s’inscrit dans les codes intemporels de la montre militaire : bracelet cuir, boîtier acier massif, lisibilité et simplicité du cadran, et de subtils détails des codes de cette institution d ‘élite. Le bracelet de la montre « Série officielle » a été pensé dans le même cuir que celui du tablier du pionnier, symbole de l’esprit bâtisseur du légionnaire et conservé au travers des époques, des implantations, des missions, des théâtres d’opération et des conflits. La fabrication du bracelet en cuir est réalisée à la main par des artisans renommés sur la place horlogère de Paris.
– Une montre chronographe à quartz pouvant satisfaire le plus grand nombre, tant par ses fonctionnalités que par sa robustesse, son design très militaire et son prix attractif.
Ces montres sont avant tout destinées aux légionnaires et nous reversons un pourcentage à l’association des anciens de Puyloubiers.
TG – Enfin, de quelle manière peut-on se procurer une de ces montres probable futur collector ? Et à quel tarif ?
FP – Les montres de la Légion étrangère sont en vente exclusivement sur notre site www.merairterre.com
Afin de faciliter l’achat pour chaque Légionnaire, nous avons mis en place une opération spéciale sur notre site de vente en ligne. La montre prestige dont le prix est de 1650 euros est tirée à seulement 150 exemplaires numérotés et les commandes seront traitées selon le principe de « premier arrivé, premier servi ». Les ventes ont débuté le 30 avril à midi, date anniversaire du combat de Camerone et les numéros de série sont également attribués par ordre de commande.
Les montres à quartz font, elles, partie de la collection.
Thierry Gasquez, Président de Passion Horlogère
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