Précision : « La qualité, les conditions ou le fait d’être exact et précis. »
Les 15 équipages en compétition dans le Rolex Farr 40 World Championship 2013, organisé par le New York Yacht Club (NYYC) à Newport aux Etats-Unis sont tous conscients de ce qu’implique l’objectif d’une victoire. Un timing parfait et un travail d’équipe vont de pair. Les quatre journées de régates sont intenses et toutes les personnes à bord doivent connaître leur rôle par cœur, ce qu’elles doivent accomplir et quand.
Les courses se déroulent sur des parcours ssez courts, au vent et sous le vent, cela nécessite beaucoup de manœuvres, une grande coordination et du talent de la part de l’équipage. Pour un œil non averti, ce ballet semble évident, loin de là. Avec 10 équipiers à bord, le travail ne manque pas et même si ce nombre parait élevé pour un bateau de 40 pieds, chaque homme ou femme est concentré tout au long des différentes manches.
Avant de quitter les quais, les marins sont déjà bien occupés à préparer le bateau, vérifier l’armement, embarquer les voiles et le matériel mais aussi contrôler la monture. Après il est l’heure de s’adonner à l’analyse météo, à la stratégie à mettre en place, à la tactique et à la navigation en elle-même.
Le « départ » des manches commence bien avant le coup de canon. Les entraîneurs vérifient la ligne de départ et donnent leurs derniers conseils avec quelques exercices à la clé tandis que les officiels valident les données et ajustent la zone de course le cas échéant. L’avant course est toujours un moment intense où les équipages entrent dans le match, s’essayant à quelques manœuvres et surtout avec l’objectif de se positionner de la meilleure façon sur la ligne de départ. Au signal d’avertissement les esprits s’échauffent. Le décompte est lancé, régleurs, piano, embraque, tacticien, navigateur, barreur, tous sont sur le qui-vive pour se positionner au mètre près au top départ, le tout dans un opéra d’ordres envoyés sur 15 bateaux. Le GPS est également un allié indispensable qui donne des informations très précises pour l’évolution du bateau sur le parcours. En cas de problème l’équipage est souvent tout aussi rapide et efficace pour le régler. Les victoires sont à ce prix, dans une chorégraphie parfaite, précise et sans faille.
Un jeu d’équipe
Selon Jim Richardson, vainqueur à trois reprises du Rolex Farr 40 World Championship sur Barking Mad et président de la Class 40, le travail d’équipe et le timing sont liés de façon inextricable. « D’un point de vue travail d’équipe, tout au long de l’année, vous essayez de rassembler une équipe capable de rivaliser à un haut niveau et d’un point de vue timing, tous les efforts sont portés sur la préparation. Sur chaque manche, n’importe qui peut gagner et tout le monde peut perdre. Notre objectif est d’arriver le dernier jour avec la possibilité de l’emporter. »
Terry Hutchinson, vétéran de la Coupe de l’America et tacticien sur Barking Mad ajoute : « (Le timing et le travail d’équipe) sont directement liés les uns aux autres. Plus la communication sur le temps est bonne, meilleur sera le travail de l’équipage. Si vous êtes en dehors du coup, c’est incroyable de voir l’impact sur les performances globales du bateau. Si le départ est loupé pour 2 ou 3 secondes, l’impact sur la course est énorme. En général je donne un compte à rebours pour chaque manœuvre car il est important que les équipiers débutent tous au même moment. À peu près tout sur le bateau nécessite une grande précision. »
Vasco Vascotto, un autre tacticien qui officie sur le Farr 40 italien Enfant Terrible est également de cet avis : « Le travail d ‘équipe est l ‘une des choses les plus importante dans n ‘importe quel sport. Sur le Farr 40, vous devez être très coordonnés et organisés. Nous avons dix marins sur le bateau et tout le monde doit faire de son mieux pour faire fonctionner l’ensemble. Si quelqu ‘un ne pousse pas dans la bonne direction, cela affecte tous les autres.»
La perfection et la précision ont été de mise lors de la première journée du Rolex Farr 40 World Championship 2013. Avec trois victoires consécutives, la performance de Nico Poons sur Charisma a été remarquable. « Je savais que c’était possible mais trois victoires c’est assez étonnant. » a avoué Poons un peu impressionné, qui explique également « L’équipe fonctionne comme une machine bien réglée et l’équipage est très motivé. La communication à bord est impeccable.»
Un aperçu de la synergie d ‘une équipe du Rolex Farr 40 est assuré par une infographie qui l ‘accompagne.
Pas de quartier
Selon Gavin Brady, tacticien sur Transfusion de Guido Belgiorno-Netti et ancien vainqueur du Rolex Farr 40 World Championship, la flotte des Farr 40 ne cesse de s’améliorer. Il montre comment la flotte arrive désormais à prendre un départ dans la même seconde. « Pour y parvenir vous devez travailler en équipe, avoir une maîtrise parfaite du bateau et de la cinétique mais surtout avoir un timing parfait. »
Après une période d’absence de la classe, le danois Jens Christiansen qui navigue sur le bateau de SAR le Prince héritier du Danemark, Nanoq, explique à quel point il a dû travailler pour retrouver le haut niveau qu’impose ce championnat du monde. « Nous savons combien il est crucial de bien faire les choses et comme cela est difficile. Nous avons été un peu surpris car certaines équipes sont vraiment agressives sur l’eau. Il est clair que la plupart des équipes naviguent beaucoup et mènent leur bateau extrêmement bien. Ils peuvent alors le pousser vraiment plus. »
Le souci du détail
La plupart des équipes en Farr 40 dispose d’un entraîneur. Le sud-africain Jonathan Swain dit « Jono » entraîne l’équipe américaine de John Demourkas, Groovederci. «Le timing est primordial, surtout dans les départs. J ‘ai répété ça à l’équipe tous les jours pour que cela devienne une routine. » La prise de décision est entre le barreur, le tacticien et le n°1, qui reçoivent le compte à rebours pour le départ de la part de deux autres membres d ‘équipage.
Selon Swain, une bonne préparation passe par des éléments terrestres avec par exemple un debriefing à la fin de chaque journée de course. « Habituellement lorsqu’il y a de petites erreurs de commises à bord, ils en parlent juste après mais il est aussi important d’en parler à froid, de retour à terre. Je tiens à aller au-delà des observations de la course. » En accord avec son expérience de navigateur autour du monde, Swain garde un œil sur la nutrition et l’hydratation. L’adage de Napoléon comme quoi une armée avançait avec l’estomac se justifie aussi en voile.
Parfois les choses ne fonctionnent pas aussi bien que prévu et les équipes ont besoin de réagir rapidement. Dave Gerber, embarqué sur le bateau champion en titre, Flash Gordon d’Helmut Jahn, explique combien il est important d’être bien préparé à toutes éventualités, bonnes ou mauvaises. « Nous pratiquons souvent des exercices qui nous mettent en position d’erreur ou de rupture afin que nous puissions y remédier le plus vite et efficacement possible. Chaque membre de l’équipage connaît son rôle et la tâche qui lui incombe. » Une bonne préparation préalable est essentielle pour l’exactitude et la précision.
Des mains sûres
Compte tenu de tous les efforts que fournissent les équipages pour être à 150% de leur capacité, le comité de course se doit aussi de faire preuve de la même rigueur. « Dans les phases de départ tout doit être parfait et vous devez être exact avec le décompte. Si vous faites une erreur, vous devez arrêter la course puis tout recommencer » commentait Peter « Luigi » Reggio Directeur de course.
Pour l’équipe qui prend le meilleur départ, qui exécute les manœuvres à la perfection, qui suit la meilleure stratégie et minimise les erreurs, le travail est normalement récompensé. Le titre de Champion du Monde de Farr 40 est convoité par tous dans le monde de la voile. Le vainqueur se voit décerner le Trophée de Champion ainsi qu’une Rolex Yacht-Master gravée, une véritable reconnaissance pour la précision sur l’eau.
Pour de plus amples informations sur le Rolex Farr 40 Worlds www.farr40worlds.com
Laisser un commentaire