Ulysse Nardin – Toutes voiles dehors

C’est dans un décor très inspiré de son ancrage historique dans l’univers nautique que la maison Ulysse Nardin nous a présenté cette année une jolie gamme de nouveautés qui fait la part belle tant aux pièces d’exception qu’à des variations très réussies sur des classiques de ses collections.

L’occasion également d’annoncer dans ce contexte le partenariat officiel de la manufacture du Locle avec l’équipe d’Artemis Racing, le défi suédois pour la 35ème Coupe de l’America, dont la maquette du bateau accueille fièrement le visiteur dès l’entrée du stand.

 

Susanne Hurni, Directrice Marketing et Communication de la Manufacture, nous a d’abord présenté le nouveau cru des pièces d’exception qui font la réputation de la maison dans le monde horloger, aussi bien d’ailleurs au niveau technique que dans le domaine des métiers d’art.

Le meilleur exemple en est peut-être cette année le modèle «Anchor Tourbillon», dont le mouvement d’échappement à force constante est le fruit de 8 ans de travail et de collaboration avec la société Sigatec sur les propriétés de flexibilité des ressorts à lames de silicium. Le prototype présenté l’année dernière a été largement amélioré au niveau de la forme des palettes, de la roue d’échappement et de l’ancre jusqu’à garantir désormais la précision et la tenue recherchées.

 

L’ancre pivote ici autour d’un axe virtuel, comme suspendue à un cadre constitué de lamelles très fines de silicium légèrement arquées qui alternent en flexion d’un état d’équilibre à un autre sans aucun frottement. Aujourd’hui embarqué dans une cage de tourbillon 60 secondes de 35 composants complétée d’une indication de la réserve de marche sur 8 jours et qui ne pèse que 0,4 gr, ce dispositif révolutionnaire anime un modèle Classico de 44 mm décliné en 2 séries limitées de 18 exemplaires, en or rose et en or blanc. Un magnifique cadran en émail grand feu réalisé avec la société Donzé Cadrans lui apporte en outre une touche de raffinement classique du plus bel effet.

 

Un tel bijou se devait par ailleurs de présenter à l’amateur un aperçu exclusif sur le mouvement à remontage manuel et double barillet, inspiré des montres de poche de Jämes-César Pellaton, avec indication du numéro dans la série et clin d’œil au savoir-faire d’Ulysse Nardin en matière de technologie silicium.

 

Dans le style très affirmé mais désormais lui aussi classique de la Freak qui avait sonné le renouveau contemporain de la manufacture, le balancier-spiral du tourbillon 1 heure s’installe cette année sur la FreakLab au centre du mouvement afin de dégager au maximum la lisibilité de l’aiguille support des minutes. Un système novateur de sécurité à base d’amortisseurs UlyChoc vient en outre protéger l’axe de balancier.

 

Mais la nouveauté la plus apparente sur ce modèle en or blanc de 45 mm est sûrement l’ajout du guichet de date qui a d’ailleurs nécessité de compléter le dispositif de réglage. Rappelons en effet qu’il n’y a pas de couronne sur la Freak. C’est la lunette inférieure du fond de boîte qui permet le remontage manuel du mécanisme (à raison de 12h de réserve de marche par tour à concurrence de 7 jours). La lunette supérieure crantée de vagues est quant à elle libérée en déverrouillant un fermoir de sécurité situé à 6h : le sens horaire permet alors de régler l’heure et les minutes alors que le sens antihoraire permet d’ajuster maintenant la date. Un «monstre» de technologie qui n’en finit donc pas d’évoluer au fil des ans !

Dans un autre registre, Ulysse Nardin compose une variation sur le modèle de sa merveilleuse boîte à musique de poignet. Après la mélodie «Strangers in the Night» popularisée par Frank Sinatra, c’est aujourd’hui au tour du 1er mouvement du Concerto pour Violon en mi majeur «Le Printemps» des célèbres Quatre Saisons de Vivaldi de prêter quelques mesures pour faire chanter ce modèle proposé en édition limitée à 99 pièces en or rose. La mélodie se déclenche à l’heure en passant ou à la demande au moyen du poussoir situé à 8h alors que celui à 10h l’active ou la désactive.

 

Comme sur la Stranger, la Vivaldi bénéficie du sélecteur par poussoir à la couronne afin de choisir la fonction de réglage souhaitée : W pour Winding, D pour Date et T pour Time, la mise au point se faisant ensuite juste en tournant la couronne.

Presque aussi musicale et tout aussi ludique, la Répétition-Minutes «Hannibal» à tourbillon 1 mn s’inscrit dans la grande tradition Ulysse Nardin des montres à personnages animés – dits Jaquemarts – et propose la sonnerie de l’heure sur le principe et la mélodie du célèbre carillon Westminster.

 

Cette série en platine limitée à 30 exemplaires illustre la célèbre traversée des Alpes par l’armée carthaginoise et ses éléphants menée par Hannibal en 218 avant JC pour envahir l’Italie. Les personnages en sont ici sculptés finement en or blanc sur un cadran en granit des Alpes et s’animent au fil des sonneries. A découvrir par exemple en suivant Paolo Rumiz dans son livre «L’ombre d’Hannibal».

 

Mais c’est plutôt en toute confidence – et pourquoi pas en savourant les «Mémoires de Casanova» – que l’amateur de mécanismes à automates saura apprécier la mise en scène découpée et gravée sur le cadran en onyx de cette autre petite merveille, dite «La Jarretière».

 

Les deux personnages de l’historiette avec vue sur les canaux de Venise ponctuent en passant ou à la demande le décompte des heures, mis en action au moyen des poussoirs. Et passe la gondole sous le Pont des Soupirs …

 

Dans la grande tradition de ses montres à cadran décoré en émail, Ulysse Nardin poursuit sa collection de bateaux à voiles avec cette année le majestueux quatre-mâts «Kruzenshtern», aujourd’hui navire-école de la Marine Russe.

 

Le nom de ce grand voilier est un hommage à Adam Johann von Krusenstern, explorateur germano-balte du XIXème siècle au service du Tsar. Le fond saphir laisse admirer ici le calibre UN-815 à remontage automatique et réserve de marche de 42 heures qui anime la ligne Classico dont le boîtier sert d’écrin à ce modèle.

 

La Kruzenshtern est produite en deux éditions limitées à 30 exemplaires en or rose et en or blanc, numérotées sur la tranche.

 

Aux côtés de ces modèles d’exception, la famille Classico s’agrandit dans sa gamme Manufacture avec mouvement certifié chronomètre UN-320 en deux déclinaisons ivoire et bleue.

Dans un format 40mm et une esthétique raffinée, ce modèle bénéficie du réglage de date avant/arrière qui en fait aussi le succès.

 

D’autant que le bleu lui sied également parfaitement !

 

Tout en laissant visible le calibre automatique et sa superbe masse oscillante.

 

Dans un esprit plus contemporain, c’est à son tour le Calendrier Perpétuel qui brille de nouveautés avec cet habit de lumières en différentes variations de sertissage. Celui-ci, appelé 3S pour « Soft Stone in the Sky », autorise l’insert des pierres dans le caoutchouc qui habille le boîtier.

 

Ici en sertissage saphir rouge, les indications du calendrier ressortent sur un fond de vaguelettes qui laisse apparaître les disques sans nuire à la lisibilité du quantième. Rappelons que le Calendrier Perpétuel Ulysse Nardin est réputé pour son réglage intégral avant/arrière qui en facilite grandement la mise à jour.

 

La série en inserts céramique noire est produite à 99 exemplaires et les quatre autres séries sont disponibles en 28 exemplaires sertis de diamants ou saphirs rouges, bleus, verts, comme cette version.

 

Raffinement supplémentaire, le numéro dans la série apparaît sur la tranche.

 

Ulysse Nardin met également un point d’honneur à développer de très beaux produits destinés à une clientèle féminine qui apprécie les modèles à calibres mécaniques. C’est le cas en particulier pour ces variations de la Dual Time Lady en 37 mm ici dans un boîtier acier et cadran nacre.

 

Comme dans cette version en or dont la lunette est sertie de diamants qui bénéficient d’une sélection facilitée par l’intégration de la Manufacture dans le Groupe Kering.

 

Un autre modèle très féminin, la Jade, a légèrement évolué cette année : perdant au passage ses «oreilles de chat», elle gagne en échange des index d’heures en chiffres arabes et d’élégantes volutes autour de sa petite seconde qui lui donnent beaucoup de dynamisme. Enjolivée pour l’occasion d’un sertissage de diamants sur un boîtier en or rose, elle devrait combler les dames à la recherche d’une belle montre de joaillerie qui ne sacrifie cependant rien à la mécanique horlogère.

 

D’autant que dans sa forme ovale elle bénéficie du système très fonctionnel de poussoir à 4h qui permet la sélection des réglages sans sacrifier un ongle dans l’opération, une requête formulée initialement par Mme Chai Schnyder et que l’UN-310, visible à travers le fond saphir, met en œuvre avec brio.

 

Merci encore à Madame Susanne Hurni pour son accueil charmant et ses explications érudites, que ce soit d’ailleurs sur les Salons ou à l’occasion de nos rencontres sur Paris.

 

Vous trouverez l’ensemble des collections et de nombreuses explications détaillées sur les différents modèles présentés sur le site Ulysse Nardin.

 

Pour Passion Horlogère : rédaction Luc J. / photographies Michel P.V. et Michel H.