
Mercedes W196 Streamliner
L’artiste français Antoine Dufilho a conçu une série de voitures d’exception pour « Sequential », la dernière exposition de la M.A.D. Gallery. Sequential est une exposition avant-gardiste mettant en scène huit œuvres automobiles créées par le sculpteur français Antoine Dufilho. Dans cette collection, Dufilho allie sa passion pour l’automobile à des principes tirés de ses études de médecine et d’architecture, pour créer des sculptures modernes accentuant les courbes classiques de voitures emblématiques.
En tant que passionnés d’automobile, nous invitons les amateurs du monde automobile à venir visiter l’exposition Sequential à la M.A.D.Gallery de Genève.
Sequential
À l’occasion de l’exposition Sequential, Antoine Dufilho a sélectionné des modèles de voitures iconiques. La collection inclut huit voitures, dont une Ferrari 250 GTO, une Bugatti Atlantic ou encore une Mercedes W 196 Streamliner, réduites et transformées en de véritables œuvres d’art.
Bugatti Type 57S Atlantic
La Bugatti Type 57S Atlantic et l’Aston Martin DB5 illustrent l’expertise de Dufilho : chaque sculpture décompose les lignes et les formes épurées du véhicule en des couches successives, se matérialisant sous une forme automobile moderne et révélant le contour de la voiture. « Cette représentation séquencée produit un effet cinétique alors que le spectateur observe la pièce sous différents angles, et donne à un objet statique une impression de mouvement. L’effet dynamique est accentué par l’alternance des symétries et des asymétries, donnant une impression d’accélération et de décélération, » explique Antoine Dufilho.
Aston Martin DB5
L’un des modèles les plus emblématiques de l’histoire de Bugatti est probablement la Bugatti Type 57S Atlantic, commercialisée entre mars 1934 et mai 1940. Antoine Dufilho a développé la silhouette sensuelle de cette voiture iconique à l’aide de plaques en acier inoxydable poli et de roues en bronze, sur une base en aluminium poli. La sculpture mesure environ 76 cm de long, 20 cm de haut et 33 cm de large, et est limitée à dix exemplaires en plus des deux éditions de l’artiste.
Un autre exemple de la technique artistique d’Antoine Dufilho réside dans l’utilisation de pièces en acier inoxydable savamment disposées en couches pour présenter sa vision de l’Aston Martin DB5, une voiture produite de 1963 à 1965 et souvent surnommée la « voiture de James Bond » suite à sa première apparition dans le film Goldfinger. La partie avant de l’Aston Martin fixée au mur semble défiler à toute allure à travers sa base en acier inoxydable poli. Cette édition limitée comprend uniquement huit pièces et quatre éditions d’artiste.
La collection Sequential compte également la Mercedes W196 Streamliner, l’Auto-Union-Avus et la Porsche 356. Dans un style similaire, et disponible sous forme de support mural, figure l’Aston Martin DB4 GT Zagato.
Porsche 356
Antoine Dufilho élargit son portefeuille pour inclure la légendaire Ferrari 250 GTO avec un fuselage conçu à la main, en résine, et recouvert d’une peinture automobile sublimant l’aérodynamisme de la voiture. Les lignes pures et la surface noire et lisse de cette œuvre d’art soulignent la rapidité de la Ferrari, même sur une base en aluminium poli de 75 cm x 35 cm. La Ferrari 250 GTO est disponible en édition limitée à huit pièces et quatre éditions de l’artiste.
La créativité continue avec une pièce unique représentant la Jaguar E-Type, une superstar de l’univers automobile. Pour composer sa sculpture, Antoine Dufilho a façonné à la main 2’250 tiges en acier inoxydable de 2 mm de diamètre et colorées, pour souligner la beauté absolue de la voiture. Une fois les tiges stratégiquement et méticuleusement placées, une par une, sur une base en bois de rose, les spectateurs peuvent découvrir une représentation légère et aérienne de cette voiture de renom. Grâce à sa construction unique, la voiture semble en mouvement lorsque l’on tourne autour de sa base ou que l’on passe devant elle. Mesurant 24 cm de haut et 78,5 cm de long, cette Jaguar miniature aura davantage sa place dans une maison que dans un garage.
Ferrari 250 GTO
Jaguar E-Type
Processus de fabrication
Les études d’Antoine Dufilho en architecture et en médecine lui ont donné les bases conceptuelles sur lesquelles établir ses travaux innovants. Pendant ses études de médecine, il était attiré par l’anatomie et les structures complexes cachées par la peau, tandis que ses études d’architecture lui ont enseigné des compétences techniques et fait découvrir l’histoire de l’art, et une nouvelle manière de penser. « Allier ces deux écoles de pensée m’a permis de développer une nouvelle approche structurelle, dont le cadre (le squelette) qui peut être camouflé par une ‘peau’, et ainsi former un réseau esthétique et dynamique qui renforce les intentions architecturales », décrit Antoine Dufilho.
Chacune des œuvres d’art d’Antoine Dufilho est élaborée par l’artiste lui-même dans son atelier en conteneurs maritimes situé à Quesnoy-sur-Deule, dans le nord de la France. Avec le temps, le studio s’est transformé en un terrain de jeu pour ses inventions artistiques, et compte aujourd’hui de nombreuses machines, dont un assortiment de ponceuses à bande avec une cabine de sablage et une lustreuse industrielle, une cabine de peinture, un tour à main, une fraiseuse manuelle industrielle et tous les appareils de soudage imaginables.
Pour ses projets, Dufilho utilise des ressources locales et intègre des matériaux tels que le métal, le bois, la résine et la peinture, produits par des fournisseurs installés à moins de 30 km de son studio. Antoine Dufilho sous-traite la découpe laser des plaques de métal, tandis que le reste du travail est réalisé par les mains expertes de l’artiste lui-même. « Le matériau que j’utilise le plus est le métal car c’est un élément qui me permet d’ajouter ou de soustraire, à l’inverse du bois. Le métal a également l’avantage d’être éternel, contrairement aux matériaux composites », nous explique l’artiste. « Le bois reste le matériau le plus agréable à travailler, il permet d’obtenir des couleurs et des motifs naturels intéressants et est toujours utilisé dans l’industrie automobile », poursuit Antoine Dufilho.
Pour lui, chaque projet comprend ses propres défis, la durée de la fabrication variant complètement d’un modèle à un autre. Pour les sculptures automobiles en résine, comme la Ferrari 250 GTO, Antoine Dufilho apporte sa touche personnelle pour préserver les caractéristiques dynamiques du modèle tout en accentuant l’aérodynamisme de la voiture. Les modèles en bois sont les plus longs à fabriquer : ils nécessitent deux à trois fois plus de temps que les autres en raison du travail manuel laborieux. « Même si le niveau de finition n’est pas nécessairement un facteur déterminant dans l’art, pour moi c’est quelque chose de très important, » explique l’artiste.
À propos de l’artiste
Après avoir étudié l’architecture et la médecine, la passion d’Antoine Dufilho pour l’art et les voitures l’ont conduit à embrasser une carrière dans la sculpture. Sa famille proche est également composée de divers talents artistiques, excellant dans l’architecture, la peinture et la sculpture. Son père est chirurgien et son grand-oncle n’est autre que le célèbre comédien et producteur français Jacques Dufilho. « Lorsque j’étais enfant, les étés passés dans la maison de mon grand-père étaient largement dédiés à la création de sculptures en argile récupérée sur sa ferme », se rappelle Dufilho. Il est donc facile d’imaginer les origines de son talent artistique.
De la même manière, sa passion pour les voitures lui vient de sa famille. « Je viens d’une famille d’amateurs de voitures, à commencer par mon grand-père et mon grand-oncle, qui possédait une Bugatti Grand Prix. Ils ont transmis leur amour pour les voitures à mon père, lui-même collectionneur, qui me l’a naturellement transmis. »
Dufilho a conçu sa première sculpture, celle d’une Bugatti Grand Prix, pour l’anniversaire de son père, ce qui lui a ouvert de nombreuses portes dans le monde de l’art et de la sculpture. Aujourd’hui, son travail est exposé au Petersen Automotive Museum de Los Angeles. Dufilho aborde tout cela avec modestie : « Mon objectif n’est pas de travailler sur un seul sujet, je suis encore dans un processus d’expérimentation et de découverte de ce qui peut exister et être fait. » Son plus grand défi l’attend encore, celui de construire une Bugatti Atlantic en plaques d’aluminium de la taille du modèle d’origine.
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