
Lorsque Marc A. Hayek, Président & CEO de Blancpain, a lancé la Maison dans le développement d’une grande sonnerie, son ambition dépassait largement l’idée de simplement rejoindre le cercle restreint des manufactures ayant déjà réalisé cette complication rarissime. Tout comme sa passion pour la plongée avait mené à la renaissance de la légendaire Fifty Fathoms, son intérêt profond pour la mécanique l’a conduit à rechercher l’innovation et à créer l’inédit.
Alors que la tradition consiste à indiquer l’heure au moyen de deux notes, il a encouragé les horlogers de Blancpain à concevoir une grande sonnerie reposant sur quatre notes. Plus encore — et complexifiant considérablement l’entreprise —, il souhaitait que l’heure soit exprimée sous forme de mélodie. L’idée s’est alors imposée : pourquoi ne pas faire retentir le temps selon deux mélodies distinctes, jouées avec quatre notes ?

D’un côté, la sonnerie Westminster classique ; de l’autre, une composition originale créée par le rockeur Eric Singer, batteur de KISS. Le tout permettant à l’utilisateur de sélectionner l’une ou l’autre par une simple pression sur un poussoir intégré au boîtier.
Ce qui semblait impossible lors de la naissance du projet a finalement vu le jour : la Grande Double Sonnerie est devenue une réalité et constitue une première mondiale. Cette grande sonnerie, petite sonnerie et répétition minutes capable de jouer deux mélodies dans n’importe quel mode de sonnerie est associée à un tourbillon volant et à un calendrier perpétuel rétrograde, ouvrant de nouvelles perspectives dans l’univers des grandes complications.
HÉRITAGE DE BLANCPAIN

Issue de son histoire en tant qu’entreprise familiale ayant appartenu durant deux siècles à la famille Blancpain, la Maison reste fidèle aux grandes traditions horlogères. Depuis ses ateliers de la Vallée de Joux, berceau de la haute horlogerie, l’intégralité des mouvements est produite en interne, depuis la conception jusqu’aux finitions. Toutes les complications emblématiques se retrouvent dans les collections de Blancpain : calendrier complet avec phases de lune, calendriers annuels et perpétuels, tourbillons, carrousels, chronographes, GMT, réveils, répétitions minutes et désormais grande sonnerie. La Maison fabrique également ses propres boîtiers en acier, céramique, or, platine et titane.
Les grandes complications occupent une place importante dans son histoire, notamment avec la 1735, qui fut à son époque la montre-bracelet automatique la plus compliquée au monde. Lorsque Marc A. Hayek imagina ce nouveau projet il y a huit ans, il était clair que les ambitions devaient dépasser les précédents accomplissements. L’objectif n’était plus seulement de créer une grande sonnerie, mais de faire progresser l’art horloger en élaborant une sonnerie dotée d’une véritable mélodie.
LA SONNERIE DU TEMPS

Aujourd’hui perçue comme une complication prestigieuse enrichissant l’architecture d’une montre, la sonnerie du temps avait, dès le XIVe siècle, une importance bien plus fonctionnelle : dans les villages et monastères, les grandes horloges rythmaient la vie quotidienne, bien avant que l’affichage par aiguilles ne se généralise. Cet héritage de la sonnerie en passant constitue l’essence même des grandes sonneries.
La mélodie de Westminster, l’une des deux utilisées par la Grande Double Sonnerie, remonte à 1793 dans l’église St. Mary’s the Great à Cambridge. Sa diffusion par Big Ben lui a donné son nom actuel.
GRANDE SONNERIE ET PETITE SONNERIE

Jusqu’en 1992, aucune montre-bracelet grande sonnerie n’existait. Les sonneries se limitaient aux répétitions minutes, activées à la demande et jouées sur deux notes. Les grandes et petites sonneries, elles, sonnent le temps en passage.
La grande sonnerie indique les heures à l’heure pleine et répète les heures et les quarts à chaque quart. La petite sonnerie peut se limiter aux heures ou annoncer les heures à l’heure pleine puis les quarts seuls.
La Grande Double Sonnerie de Blancpain possède deux barillets : l’un dédié au mouvement, l’autre à la sonnerie. Elle offre une autonomie de 12 heures en mode grande sonnerie.
LA SONNERIE EN MÉLODIE

La première montre-bracelet à grande sonnerie reprenait le principe binaire traditionnel : heures en grave, minutes en aigu, quarts sur une combinaison des deux. La Grande Double Sonnerie de Blancpain rompt avec cette logique.
Pour créer une mélodie, quatre notes sont nécessaires : Mi, Sol, Fa, Si. Cela implique quatre marteaux, une complexité doublée, et surtout une précision absolue dans l’accord de chaque note. Grâce à un laser mesurant la fréquence des vibrations, les maîtres horlogers ajustent les timbres pour garantir l’harmonie parfaite.
La régularité du tempo est également essentielle. Blancpain utilise un régulateur magnétique breveté, totalement silencieux et plus stable que les systèmes traditionnels. Les intervalles sont mesurés scientifiquement, puis ajustés manuellement à l’échelle du micron, alliant technologie et savoir-faire artisanal.
Contrairement aux autres grandes sonneries, celle-ci joue à l’heure pleine la séquence complète : heures puis quatre quarts, révélant ainsi toute la richesse de la mélodie.
Le son est au cœur du développement : timbres en or pour une acoustique supérieure, membrane acoustique en or intégrée à la lunette, innovation protégée par l’un des treize brevets.
LE TOURBILLON

Présenté en 1989, le tourbillon volant de Blancpain est devenu une signature de la Maison. Soutenu uniquement par le dessous, il offre une vue dégagée sur son mouvement.
Dans la Grande Double Sonnerie, sa fréquence passe à 4 Hz et son spiral en silicium renforce la précision chronométrique et la résistance au magnétisme. Sa cage finement polie magnifie la beauté du mécanisme.
LE CALENDRIER PERPÉTUEL RÉTROGRADE

Une montre de ce rang devait intégrer un calendrier perpétuel. Pour préserver l’ouverture du mouvement, Blancpain a choisi de l’intégrer directement plutôt que de l’ajouter sous forme de module.
La date rétrograde se déploie sur le côté gauche ; jour, mois et année bissextile apparaissent sur deux sous-cadrans à droite.
Les correcteurs sous cornes ont été repensés : intégrés cette fois au mouvement, ils préservent la simplicité d’utilisation malgré la présence de la membrane acoustique.
L’ART DES FINITIONS HORLOGÈRES

Blancpain dispose d’un atelier de décoration où les artisans perpétuent les techniques traditionnelles. Pour mettre en valeur ce travail, la platine et les ponts sont en or 18 ct, matériau exigeant, mais d’un rendu incomparable.
Les finitions ne se limitent pas aux surfaces visibles ; même les parties cachées reçoivent le même soin.
Les 135 angles rentrants parfaitement nets témoignent d’un travail entièrement manuel, impossible à réaliser avec des outils électriques.
BLANCPAIN GRANDE DOUBLE SONNERIE

RÉF. 15GSQ 1513 55B / 15GSQ 3613 55B
Mouvement
Calibre 15GSQ
Fonctions : heures, minutes, grande sonnerie avec deux mélodies (Westminster et Blancpain), petite sonnerie, répétition minutes, tourbillon volant à 4 Hz avec spiral en silicium, calendrier perpétuel (jour, mois, année bissextile, date rétrograde), indicateurs de réserve de marche pour le mouvement et la sonnerie.
Remontage manuel bidirectionnel
Réserve de marche : 96 heures
Réserve de sonnerie : 12 heures en mode grande sonnerie
Dimensions : 35,80 × 8,50 mm
Fréquence : 4 Hz
Rubis : 67
Nombre de composants : 1 053 (sur un total de 1 116)
Boîtier
Or rouge ou or gris
Verre et fond saphir
Étanchéité : 1 bar / 10 m
Diamètre : 47 mm
Épaisseur : 14,50 mm
Corne à corne : 54,60 mm
Entre-cornes : 23 mm
Cadran
Or 5N
Index rhodium noir soleillé, avec index en or noir poli
Compteurs jour et mois : or 5N, finition satinée circulaire
Quantième : or 5N, finition satinée circulaire, chiffres noirs
Cabochons : or 5N
Aiguilles
Heures et minutes : forme feuille en or noirci
Sous-cadrans : style bâton en or noirci
Index : or noirci poli
Bracelet
Alligator, couleur au choix
Boucle déployante en or
Édition limitée
Production limitée à deux pièces par an



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