
Beda’a est née de l’imagination d’un ingénieur-designer au dynamisme communicatif. Cosmopolite et entrepreneur, Sohaib Maghnam puise ses influences dans des cultures variées, allant de la Suisse à Londres, en passant par Milan et le Qatar. Rien ne le prédestinait à fonder Beda’a.
En 2025, Sohaib Maghnam fêtera ses trente ans. Originaire de Jordanie, il grandit dans une famille étrangère au monde de l’horlogerie et de la mécanique de précision. Son père est médecin, sa mère pharmacienne, et aucun de ses frères et sœurs ne travaille dans l’ingénierie. Passionné par les voitures anciennes, il choisit de devenir ingénieur dans l’automobile. Il explique que, tout comme pour les montres, il est fasciné par la naissance des objets et les histoires qu’ils portent avec le temps, certains modèles devenant emblématiques.
Doté d’une aisance linguistique remarquable — il parle l’arabe, l’anglais et l’italien — Sohaib poursuit ses études en ingénierie automobile. Il effectue un Bachelor à Londres pendant quatre ans, suivi d’un Master de deux ans à Milan. C’est dans cette ville que naît son intérêt pour l’horlogerie. À Londres, il découvre les grandes maisons horlogères, mais c’est à Milan qu’il entre vraiment en contact avec ce milieu grâce à un commerçant local, propriétaire de la boutique GMT, qui l’encourage et envoie ses premiers dessins à des figures de l’industrie.
C’est ainsi que naissent ses premières créations, qu’il commercialise sous sa propre marque, Maghnam Watches. Celle-ci continue d’exister comme un terrain d’expérimentation personnel.
Peu après son retour de Milan, Sohaib reçoit un appel du PDG du groupe qatari Albidaa. Ce dernier souhaite d’abord lui acheter une montre, puis lui propose de diriger la future division horlogère du groupe, destinée à devenir une marque indépendante : Beda’a. Il y voit une opportunité unique de développer des designs plus classiques que ceux de sa propre marque, tout en prenant en charge l’ensemble du processus créatif et opérationnel, du design à la vente.
Installé à Doha, Sohaib prend les rênes de Beda’a en tant que directeur général. Son profil est rare : il connaît la culture arabe, maîtrise plusieurs langues européennes, a une formation d’ingénieur et une expérience concrète dans le design horloger. Il dispose également d’un réseau initial de clients et de partenaires, ainsi que d’une vision claire de l’horlogerie contemporaine.
Au fil du temps, il séduit une clientèle internationale et participe à des salons prestigieux comme Watches and Wonders, Geneva Watch Days ou encore Wind Up Watch Fair à New York. La marque s’articule autour de quatre collections principales : la sophistiquée Attrayant, la Fortress d’inspiration Art Déco, la singulière Angles et sa série limitée New York, et enfin l’Eclipse. Cette dernière, bien qu’apparemment simple de par sa forme ronde, est en réalité la plus exigeante à concevoir.
L’Eclipse se distingue dans l’univers très concurrentiel des montres Swiss Made grâce à une présentation originale des heures et minutes, ainsi qu’un tarif équilibré.
La première Eclipse s’est vendue en totalité en trois heures, suscitant l’inscription de plus de 2 000 passionnés sur liste d’attente. C’est pour répondre à cet engouement que la marque lance aujourd’hui l’Eclipse II, première montre à complication interne signée Beda’a. Cette nouvelle création célèbre le temps céleste, les étoiles, et l’univers poétique de l’astronomie, si étroitement lié à l’horlogerie.
L’Eclipse II met en avant un affichage élégant et atypique, basé sur l’harmonie entre lignes droites et courbes. Une ligne verticale relie à midi les heures et minutes décentrées, une petite seconde indépendante et une couronne positionnée à 6 heures, une rareté. Les deux cadrans imbriqués forment un « 8 » dans une boîte ronde, une exception chez Beda’a.
Deux croissants symétriques viennent parfaire cette géométrie avec une finition singulière. À la place des côtes de Genève, un motif linéaire est gravé. Sur le cadran, les motifs évoquent les rayons du soleil, tandis que l’aventurine évoque la voûte céleste. La petite seconde se détache sur un fond satiné évoquant le sable du désert, et son aiguille rappelle la forme d’une sagaie.
Le mouvement de l’Eclipse II a été conçu en réponse aux attentes des collectionneurs, en combinant performance technique et prix maîtrisé. Il repose sur une base Sellita SW300, enrichie par un module développé spécialement pour Beda’a par Dubois Depraz, une maison reconnue pour son expertise en complications horlogères. Le résultat est un boîtier de 37 mm de diamètre pour seulement 9,5 mm d’épaisseur.
À l’arrière, le rotor ajouré présente huit pales satinées en forme de rayons, gravées du « B » stylisé de la marque. Chaque détail, jusqu’aux gravures au laser sur le boîtier en acier, est soigneusement pensé pour refléter la poésie céleste propre à Beda’a.
Bien que non limitée, la production annuelle de l’Eclipse II restera confidentielle, avec un maximum de 100 pièces, chacune proposée au prix de 4 000 francs suisses hors taxes.
Eclipse II
Référence : BQE20525-37, fabrication suisse
Boîtier
Matériau : acier inoxydable 904
Dimensions : diamètre de 37 mm, hauteur de 9,55 mm
Longueur entre cornes : 47 mm
Étanchéité : 3 ATM, soit 30 mètres
Mouvement
Calibre : BMJ-01, développé en partenariat avec Dubois Depraz
Fréquence : 4 hertz
Réserve de marche : 52 heures
Cadran
Structure : à plusieurs couches
Matériaux : acier, laiton, aventurine
Affichage : heure sautante à midi, petite seconde à six heures
Bracelet
Matériau : cuir d’alligator ou d’autruche avec boucle ardillon assortie
Largeur : 19 mm
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