Trois créateurs emblématiques, soudés autour d’un projet commun : inventorier et pérenniser d’anciens gestes horlogers. Un jeune professeur d’horlogerie, chargé d’apprendre ces savoir-faire menacés d’oubli. Un garde-temps fabriqué à la main, dans le plus pur esprit de la tradition horlogère.
Tels sont les acteurs et les ressorts du projet « Le Garde Temps – Naissance d’une Montre ».
Une nouvelle création, résultat d’une audacieuse aventure horlogère
Garde-temps fait main à trois aiguilles avec tourbillon
Diamètre garde-temps: 45mm
Hauteur total garde-temps : 15,1mm
Fréquence 2,5 Hz (18000 Alternance/heure)
Aiguilles acier bleui
Boîte en Or Gris
Bracelet cousu main
Boucle ardillon
Signalons enfin que le mécénat constitue l’horizon ultime de cette aventure : la vente de ces quelques gardetemps permettra d’assurer la suite du projet, à savoir son volet « transmission des savoirs ».
Montre-école non décorée
En 2007, Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe
Dufour, tous trois membres de la Fondation Time Æon, établissaient un constat alarmant: en raison d’une industrialisation croissante et du recours massif à l’automatisation dans le monde horloger, tout un patrimoine de gestes et de savoir-faire ancestraux était sur le point de disparaître. Ils décidèrent ainsi d’agir et de conjuguer leurs efforts afin de former un élève, lui transmettre leur savoir. Cet élève devrait mettre en pratique les techniques apprises en créant un garde-temps à la main et à l’aide de machines anciennes (comme le perce-droit, le burin fixe ou la machine à arrondir), puis transmettre à son tour ces acquis aux générations futures et sauver ainsi de l’oubli une certaine idée de l’excellence horlogère.
Leur choix se porta sur le Français Michel Boulanger, professeur d’horlogerie au Lycée technique Diderot, à Paris ; le projet « Le Garde Temps – Naissance d’une Montre », qui démarra en 2009, fut ainsi officiellement lancé en janvier 2012 à Genève, à l’occasion du Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH). Chaque mois, Michel, le professeur redevenu élève, se rendit ainsi à la Chaux-de-Fonds, afin de recueillir les conseils de Robert Greubel, Stephen Forsey et Philippe Dufour, mais aussi de divers spécialistes officiant chez Greubel Forsey. Fort de ces allers-retours entre la Suisse et son atelier de la Beauce, il élabora durant six ans un gardetemps d’exception : une montre-bracelet de forme ronde, très épurée, animée d’un mouvement trois aiguilles à remontage manuel, et dotée d’un mécanisme à tourbillon s’inscrivant dans la grande tradition des horlogers du 19e siècle, en particulier celle initiée par Jacques-Frédéric Houriet ou Abraham-Louis Breguet. Afin de mettre en valeur les mécanismes du tourbillon, l’architecture de ce garde-temps comporte un cadran décentré supportant les heures et les minutes. La finition de chaque pièce, quand bien même elle ne serait pas visible, revêt une importance particulière : c’est bien l’idée d’une bienfacture extrême du fait-main qui porte « Le Garde Temps – Naissance d’une Montre ».
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