Samedi 20 novembre, une dizaine de membres de Passion Horlogère était conviée par Jean-Baptiste VIOT à lui rendre visite dans son atelier en banlieue parisienne. Afin de vous présenter cet artiste au talent incroyable, voici ce qu’en dit Philippe, son ami proche :
« Jean Baptiste VIOT commence une formation d’horloger réparateur, à l’école municipale d’horlogerie, de la ville de Paris, en septembre 1983. Après l’obtention du CAP, il part en Suisse en août 1986, pour compléter sa formation à l’école technique de la Vallée de Joux (Canton de Vaud).
Le certificat fédéral de capacité d’horloger rhabilleur obtenu en juin 1988 lui permet de suivre une formation, dans le cadre du musée international d’horlogerie de la Chaux de Fonds (Canton de Neuchâtel). Formation sanctionnée deux ans plus tard par un diplôme de technicien en restauration d’horlogerie.
De retour à Paris, J-B VIOT travaille dans des ateliers de restauration où il se perfectionne, notamment chez Daniel GENDRON, rue Saint Jacques, qui lui enseignera bien des subtilités du métier.
Après avoir effectué son service national, il retourne en Suisse en janvier 1993 pour travailler dans une société, crée un an plus tôt. L’entreprise, nommée H-D-G (haut de gamme), sous-traite pour les grandes marques. C’est d’ailleurs par le montage et l’ajustage des quantièmes perpétuels PATEK-PHILIPPE qu’il débutera.
Ce premier ouvrage terminé, la direction, ayant connaissance de la formation de technicien de Jean-Baptiste, lui propose de dessiner et de construire un prototype de quantième perpétuel rétrogradant destiné à équiper les Tourbillons BREGUET.
D’autres réalisations suivront. Durant les cinq années passées chez H-D-G, J-B VIOT travaillera, entre autres, à un tourbillon quantième perpétuel répétition minute pour BREGUET, fabriqué à dix exemplaires, à un quantième perpétuel à levier multiple, et à une montre qui indique, à la demande, l’heure de douze villes dans le monde. Finalement, il participera à la réalisation d’un nouveau calibre (mouvement complet de la montre).
En avril 1999, H-D-G est achetée par la maison VACHERON-CONSTANTIN, qui, grâce à cette opération, obtiendra le titre, fort prestigieux en Suisse, de “manufacture”, c’est-à-dire, une marque horlogère, fabriquant elle-même les mouvements de ses montres. Entre temps, en juin 1998, J-B VIOT est engagé chez BREGUET, 7 Place Vendôme à Paris. C’est une occasion pour revenir à la restauration et à Paris. En effet travailler sur des BREGUET de l’époque historique (1775-1840), est une source d’enseignement non négligeable.
Après avoir dirigé l’atelier de service après-vente de BREGUET et BLANCPAIN, installé rue de la Paix, suite au rachat de la marque par le plus grand groupe horloger helvétique (GROUPE SWATCH), J-B VIOT décide de se consacrer entièrement aux pièces anciennes. Un musée BREGUET est créé, ce qui entraîne d’importantes acquisitions et, l’organisation d’expositions.
Suite à une décision de la direction, de transférer l’atelier de restauration, à la Vallée de Joux, J-B VIOT décide de ne pas suivre. C’est l’occasion de réaliser un projet auquel il pense depuis de longues années : relancer la fabrication de garde-temps, haut de gamme, à Paris.
De plus, les huit années passées chez BREGUET ont permis, à J-B VIOT, de créer un bon réseau de relations, aussi bien dans le milieu professionnel, qu’au sein de la clientèle. Son expérience, dans le SAV, lui a également permis de bien comprendre, les envies des utilisateurs de montres, ainsi que les erreurs à ne pas faire dans les choix techniques. »
C’est donc dans cet esprit de relance de la fabrication de montres à Paris qu’il a accueilli Passion Horlogère pour nous présenter son projet en cours de finition.
Rencontre
Thierry GASQUEZ
Président
C’est par l’intermédiaire de Philippe, que ce jour, PH représentée par une dizaine de membres, était reçue par Jean-Baptiste VIOT, horloger indépendant de son état.
Après une narration teintée d’humour et d’anecdotes nous racontant son parcours professionnel, Jean-Baptiste nous présente son travail.
D’abord, calculs, plans et dessins, conception à l’ancienne à la planche à dessin sur papier et calque. Ici pas de CAO.
Ensuite, la machine à pointer : « son compas géant » comme il dit avec laquelle il fabrique la plus grande partie des pièces de sa montre.
Nous passons maintenant au garde-temps lui-même : le chronomètre J-B Viot à Paris.
La particularité de cette montre est inspirée par l’architecture des anciens gardes temps de précision fabriqués à Paris il y a deux siècles.
Le calibre est composé d’une platine centrale et les ponts sont placés de part et d’autre de celle-ci contrairement à une platine classique.
La part belle est faite au mécanisme visible des deux côtés de la montre et l’ensemble me fait penser à une version mécanique et poétique d’un système planétaire renforcé par des cadrans bleu nuit constellé d’étoiles, des heures, minutes et secondes.
Il se dégage de cette montre un charme hypnotique et apaisant, cadencé par le grand balancier et les mouvements visibles de l’échappement transmettant à la double aiguille des secondes sa rotation.
La sérénité des matériaux utilisés sans placage ni sérigraphie renforce l’impression d’être en face d’un objet intemporel puisant son ADN dans la tradition horlogère ancienne la plus pure.
Je tiens à remercier Jean-Baptiste pour son chaleureux accueil, son humour et la passion avec laquelle il communique l’amour de son art.
Récit Laurent & Pascale A.,
Photos Laurent A.
Jean-Baptiste VIOT est présent au salon « Belles Montres » les 26, 27, et 28 novembre 2010.
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