L’édition 2016 de BaselWorld est close. C’est donc le moment de vous faire partager les marques et les modèles qui m’ont emballé cette année.
Bien sûr, le choix des montres est totalement subjectif ! Mais cela signifie que chaque passionné trouve encore aujourd’hui, au sein de l’horlogerie mondiale, des modèles qui lui plaisent. Et c’est tant mieux !
Bien sûr, le choix des montres est totalement subjectif ! Mais cela signifie que chaque passionné trouve encore aujourd’hui, au sein de l’horlogerie mondiale, des modèles qui lui plaisent. Et c’est tant mieux !
A titre de préambule, voici le menu de cette année : deux pincées de Grand Seiko et de Zenith, deux cuillerées d’Eberhard et de Frédérique Constant, un zeste d’AHCI (Académie Horlogère des Créateurs Indépendants) avec Rainer Nienaber et la nouvelle marque Bélier et, pour finir, une rasade de BRM.
Petite précaution d’usage pour ce cocktail détonnant : ne pas secouer violemment ! Quant à la modération, je vous laisse seul(e) juge.
Petite précaution d’usage pour ce cocktail détonnant : ne pas secouer violemment ! Quant à la modération, je vous laisse seul(e) juge.
Tout d’abord, mes deux coups de cœur absolus.
Le premier nous vient du pays du Soleil-Levant. La manufacture : Seiko. Le modèle : Spring Drive 8 jours de réserve de marche (ref SBGD001).
C’est la toute première fois que le Micro Artist Studio localisé à Shiojiri, associé généralement à la marque haut de gamme Credor, met son expertise au service de Grand Seiko.
Affirmons-le de suite : le résultat est de toute beauté !
C’est la toute première fois que le Micro Artist Studio localisé à Shiojiri, associé généralement à la marque haut de gamme Credor, met son expertise au service de Grand Seiko.
Affirmons-le de suite : le résultat est de toute beauté !
Le boîtier de 43×13,2 mm possède le design habituel des modèles Grand Seiko. Mais il est réalisé dans un platine 950 maison permettant d’appliquer le polissage Zaratsu ayant fait la renommée de Seiko. C’est cependant le cadran qui focalisera les regards. Sa finition dénommée « poussière de diamant » combine plusieurs processus de sablage, placage et polissage, imitant à la perfection le scintillement de la neige fraîchement tombée. Un seul mot pour définir le sentiment : hypnotisant !
Subtil changement par rapport aux modèles précédents, des aiguilles plus longues. J’aime particulièrement l’aiguille des petites secondes qui chevauche la graduation des minutes.
Subtil changement par rapport aux modèles précédents, des aiguilles plus longues. J’aime particulièrement l’aiguille des petites secondes qui chevauche la graduation des minutes.
Le ramage se rapporte au plumage. Le mouvement associé à ce modèle d’exception est le nouveau calibre Spring Drive 9R01 doté d’une réserve de marche de 8 jours. Ceci a été possible par l’utilisation de trois barillets.
Seiko a décidé de permettre à l’heureux possesseur d’admirer le mouvement par l’utilisation d’un fond saphir. Pour l’architecture du mouvement, un pont unique a été choisi de façon à assurer rigidité et donc précision de l’ensemble du calibre (+/-0,5s par jour).
Le dessin du pont est inspiré du Mont Fuji alors que les rubis et les vis bleuies à la main rappellent les lumières de la ville de Suwa, proche du Studio. Les angles du pont sont également polis.
Le dessin du pont est inspiré du Mont Fuji alors que les rubis et les vis bleuies à la main rappellent les lumières de la ville de Suwa, proche du Studio. Les angles du pont sont également polis.
J’ai également apprécié le fait que l’indicateur de réserve de marche soit positionné au dos de la montre, n’alourdissant pas ainsi le fabuleux cadran.
Le modèle n’est pas une série limitée et sera disponible au prix de 60 000 € dès juin dans certaines boutiques Seiko sélectionnées, dont le Seiko Center de Paris. Avis aux amateurs.
Le modèle n’est pas une série limitée et sera disponible au prix de 60 000 € dès juin dans certaines boutiques Seiko sélectionnées, dont le Seiko Center de Paris. Avis aux amateurs.
Ma conclusion ne va pas vous étonner : ce modèle est une œuvre d’art, tout simplement.
Le second coup de cœur est Swiss Made et nous vient de Zenith : L’Héritage Pilot Café Racer Spirit
Le boîtier de la Pilot Café Racer Spirit n’est pas nouveau en lui-même, la manufacture Zenith le proposant depuis quelques années déjà sous diverses combinaisons de tailles, de complications et de cadrans. J’aimais déjà le modèle Pilot Type 20 « Grand Feu ». Là, sur le coup, changement d’optique. Je vois dans la finition de ce modèle Pilot Café Racer Spirit une sorte de déclinaison plus forte du style du modèle Type 20 GMT 1903.
Le boîtier de la Pilot Café Racer Spirit n’est pas nouveau en lui-même, la manufacture Zenith le proposant depuis quelques années déjà sous diverses combinaisons de tailles, de complications et de cadrans. J’aimais déjà le modèle Pilot Type 20 « Grand Feu ». Là, sur le coup, changement d’optique. Je vois dans la finition de ce modèle Pilot Café Racer Spirit une sorte de déclinaison plus forte du style du modèle Type 20 GMT 1903.
Et j’ose le dire, j’aime beaucoup même si je ne possède pas la moto Café Racer qui complète la panoplie!
Le look sixties et brut du cadran, accentué par le bracelet en nubuck, est clairement assumé. Le boîtier en acier vieilli participe à l’évocation de puissance et de force. Le cadran gris possède des aspérités rappelant le goudron rugueux des veilles routes des années 60 en Angleterre. L’exceptionnelle visibilité est assurée par les très grands chiffres arabes en superluminova beige. Le boîtier de 45 mm permet de positionner les compteurs du chronographe à 3h et 9h. Les aiguilles à facettes (traitées superluminova également), la proéminente couronne vissée ainsi que la plaque sur le côté gauche du boîtier positionnent sans aucun compromis ce modèle dans la collection Pilot.
Le fond plein en titane est gravé d’une moto « Café Racer » de façon à rappeler l’hommage rendu par la montre.
Le fond plein en titane est gravé d’une moto « Café Racer » de façon à rappeler l’hommage rendu par la montre.
Le mouvement El Primero Calibre 4069, 36 000 alt/h, 50 h de réserve de marche et affichage des temps mesurés au 1/10s, est le plus précis des mouvements chronographes développés par Zenith. Sorti en 1969, il participe donc également à l’aspect vintage de la montre.
Bref, c’est grand, c’est brut, c’est mâl(e) mais c’est beau!
Après les routes, les grands fonds : Eberhard & Co et son modèle Scafograph 300, édition 2016.
Le style néo-vintage est à l’honneur dans l’horlogerie, et particulièrement pour les montres de plongée. Ce n’est pas un hasard si, cette année, Tudor décline son Heritage Back Bay avec son mouvement manufacturé et si Oris réalise entre autres une version Carl Brashear de sa Sixty-Five.
Le style néo-vintage est à l’honneur dans l’horlogerie, et particulièrement pour les montres de plongée. Ce n’est pas un hasard si, cette année, Tudor décline son Heritage Back Bay avec son mouvement manufacturé et si Oris réalise entre autres une version Carl Brashear de sa Sixty-Five.
Eberhard & Co rejoint le club de ces marques proposant de revisiter leur histoire et nous présente en cette année 2016 un hommage à son modèle de plongée iconique de l’année 1966, la Scafograf 300. Qui dit hommage ne dit pas forcément réplique absolue. La marque suisse a su reprendre les codes du modèle d’origine en l’adaptant aux designs, besoins et techniques actuels.
Le boîtier a pris ainsi un très léger embonpoint de 0,5 mm pour atteindre un diamètre de 43 mm. L’utilisation de la céramique pour la lunette tournante unidirectionnelle ainsi qu’une valve à hélium automatique permettent à la nouvelle Scafograph 300 de répondre aux exigences actuelles, y compris professionnelles, d’une montre de plongée : étanchéité de 300 m via l’adoption d’un fond plein vissé gravé d’une étoile de mer, couronne vissée, verre saphir. La lisibilité, primordiale lors des plongées, n’est pas oubliée : les aiguilles des heures et minutes sont luminescentes comme la minuterie des 15 minutes de la lunette.
Le mouvement ETA 2824-2 permet d’avoir une date à 3h et une petite seconde centrale que l’acheteur pourra au choix choisir en blanc, bleu ou jaune comme les points en regard des index et le nom du modèle.
L’épaisseur modeste du boîtier de 12,6 mm permet sans aucun problème de la porter au quotidien.
Well-done Monsieur Eberhard!
Frédérique Constant : Calendrier Perpétuel Manufacture Slimline
Frédérique Constant a présenté lors de ce BaselWorld un QP manufacture pour moins de 8500 € en acier (8400 € pour la version acier et 8700 € pour la version plaquée or rose). A mon avis c’est unique actuellement.
Frédérique Constant a présenté lors de ce BaselWorld un QP manufacture pour moins de 8500 € en acier (8400 € pour la version acier et 8700 € pour la version plaquée or rose). A mon avis c’est unique actuellement.
Ce modèle de 42 mm appartient à la collection Manufacture. Indépendamment du cadran que je trouve particulièrement épuré (la version bleue est superbe), le boîtier est particulièrement intéressant et j’aime particulièrement sa forme évasée. La couronne style oignon rajoute un charme certain à l’ensemble. Au plan esthétique, nous ne sommes pas très loin du sans-faute pour une montre qui se veut habillée et pas ostentatoire.
Le calibre FC-775 est donc un calibre manufacture à remontage automatique, fruit de deux ans de recherche. Je regrette juste une réserve de marche de 38 h qui peut paraître petite si d’aventure on délaisse son QP pour le week-end au profit d’un montre plus sportive. Néanmoins, modulons cette petite remarque par le fait que trois poussoirs positionnés sur la carrure permettent de facilement ajuster le mois, l’année bissextile, les phases de lunes et le jour de la semaine. La précision du QP n’implique qu’une seule correction en 2100.
Par ce modèle, Frédérique Constant apporte sur le marché un QP qui détonne ! Et c’est tant mieux !
Côté AHCI (Académie Horlogère des Créateurs Indépendants), deux modèles ont particulièrement retenu mon attention cette année.
Honneur à Kim Djapri et son premier modèle dénommé « Reverse ».
La marque Bélier est apparue en 2015. Son fondateur et horloger, Kim Djapri, a travaillé pour Lang & Heyne en tant qu’horloger puis a décidé de créer sa propre marque à Dresde l’année dernière.
La marque Bélier est apparue en 2015. Son fondateur et horloger, Kim Djapri, a travaillé pour Lang & Heyne en tant qu’horloger puis a décidé de créer sa propre marque à Dresde l’année dernière.
Il est actuellement candidat pour devenir membre à part entière de la prestigieuse AHCI. Le nom « Reverse » pour ce modèle de 46 mm en édition limitée (11 modèles en or rose, 11 en or blanc et 11 en platine) n’est pas un hasard. Le calibre B01-R élaboré par Kim Djapri permet un parcours des aiguilles des heures, minutes et secondes totalement antihoraire.
Le chiffre 3 se trouve en effet à 9h sur le cadran, le 9 à 3h et la petite seconde, comme les autres aiguilles, tourne… dans le sens contraire des aiguilles d’une montre ! C’est assez fascinant!
Kim Djapri a pris le parti de positionner très haut dans le boîtier un petit cadran des heures et minutes de façon à pouvoir présenter une partie du mouvement sur le recto de la montre. Le cadran des secondes est ainsi décalé sur la partie inférieure gauche, dégageant la place pour admirer le balancier. Nous retrouvons dans les finitions quelques codes propres à l’horlogerie de la région de Dresde : chatons en or, vis bleuies… Petit détail, mais significatif de la vision du fondateur de la marque Bélier, l’inscription gravée sur le pont : « Made with Passion ».
Tout est dit et de fort belle manière!
Autre représentant de l’AHCI : Nienaber Bünde, spécialiste des affichages inhabituels du temps.
J’ai déjà évoqué le travail de Rainer Nienaber dans différents articles, en particulier en faisant la revue de l' »Antero ». Cette année, Rainer présentait un modèle avec un indicateur des phases de lune particulièrement lisible. Mais ce n’est pas le seul intérêt de ce modèle.
J’ai déjà évoqué le travail de Rainer Nienaber dans différents articles, en particulier en faisant la revue de l' »Antero ». Cette année, Rainer présentait un modèle avec un indicateur des phases de lune particulièrement lisible. Mais ce n’est pas le seul intérêt de ce modèle.
En effet, équipé d’un mouvement ETA-2836-2 modifié, la « MondPhase » propose une durée de lunaison de 29,55 jours, soit un écart de 24 h tous les dix ans uniquement. Le boîtier en acier inoxydable est muni de deux verres saphir. Le verre supérieur est légèrement bombé et traité antireflet.
Second détail que je trouve parfaitement en adéquation avec l’esthétique de la montre : le graphisme du visage de la lune. En effet, Rainer Nienaber s’est inspiré du film de Georges Méliès de 1902, « Le Voyage dans la Lune » (lui-même adapté du roman de Jules Verne « De la Terre à la Lune »), pour représenter le visage de notre satellite. Un bien bel hommage à ce film considéré comme le premier film de science-fiction du cinéma.
De la couleur que diable : BRM et sa collection ART CAR.
Les modèles BRM sont reconnaissables entre tous par leur look affirmé. Cette année, BRM nous a présenté une toute nouvelle collection dénommée ART CAR, aux couleurs vives, en l’honneur des Art Cars décorées par de nombreux artistes contemporains.
Les modèles BRM sont reconnaissables entre tous par leur look affirmé. Cette année, BRM nous a présenté une toute nouvelle collection dénommée ART CAR, aux couleurs vives, en l’honneur des Art Cars décorées par de nombreux artistes contemporains.
La collection est constituée de 5 séries, chacune limitée à 100 pièces. Différents types de boîtier sont disponibles (T12-44, V12-44, V7-38 et bientôt V3-32) en inox et/ou titane, PVD et/ou poli tout en gardant l’ADN reconnaissable de la marque avec, en particulier, la présence des aiguilles allégées. Version chronographe et date ou trois-aiguilles date, il vous faudra choisir.
Le nom de la collection vient de l’attention apportée à la décoration des cadrans : les couleurs explosent. On a l’impression d’avoir une œuvre de pop art au poignet !
J’ai particulièrement aimé deux détails vraiment représentatifs de la démarche de BRM :
J’ai particulièrement aimé deux détails vraiment représentatifs de la démarche de BRM :
– la couronne et les poussoirs de la version chronographe ont des points de couleur. Ces derniers sont aléatoirement répartis lors de la pose ;
– les brins de couleurs des bracelets sont de la même manière totalement aléatoires et chaque point est cousu indépendamment.
Ces deux éléments font que chaque montre est pratiquement unique. En deux mots : J’aime !
Crédit texte : Christophe B.
Passion Horlogère, Avril 2016.
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