Donner l’heure avec deux aiguilles et huit pattes
Fondée en 2005, MB&F célèbre son 10e anniversaire avec pour leitmotiv « Un adulte créatif est un enfant qui a survécu ».
En une décennie, le laboratoire créatif genevois a présenté des machines particulièrement extrêmes et l’étonnante Arachnophobia en est un nouvel exemple. Sous une apparence insolite, l’impressionnante sculpture tridimensionnelle n’en est pas moins une horloge de table (et murale) terminée dans les règles de l’art.
Conçue et développée par MB&F, construite et fabriquée par L’Epée 1839 – la seule manufacture suisse spécialisée dans la production d’horloges de prestige —, Arachnophobia provient de l’imagination débordante de l’amateur d’art Maximilian Büsser, le fondateur de MB&F.
Arachnophobia a été inspirée par la sculpture d’araignée géante baptisée Maman, vue par Maximilian Büsser à Genève et à Doha. C’est une création en bronze, acier et marbre de Louise Bourgeois (1911 – 2010) qui mesure 9,27 x 8,91 x 10,24 mètres. L’œuvre monumentale a été installée sur divers sites à travers le monde.
Maximilian Büsser a développé son concept très singulier en collaboration avec L’Epée. Un mouvement d’horloge haut de gamme a été transformé pour représenter la tête et le torse mécaniques de l’araignée. Le corps est surmonté d’un dôme noir, marqué de chiffres blancs représentatifs des heures et des minutes. Largement dévoilé, le mouvement aux finitions raffinées de l’aranéide bénéficie d’une remarquable autonomie de huit jours.
D’importants mécanismes prennent place de part et d’autre de l’abdomen-cadran d’Arachnophobia : la tête abrite le régulateur à balancier (et un jeu de mâchoires au cas où elle aurait un petit creux durant la nuit) alors que l’autre extrémité contient le barillet qui fournit l’énergie au mouvement. Les huit pattes gracieuses reliées à l’abdomen sont articulées par des rotules. Elles peuvent pivoter pour permettre qu’Arachnophobia se tienne debout sur un bureau ou se déploie à plat sur un mur. Une troisième position procure un plaisir visuel aux amateurs d’araignées géantes : les pattes antérieures peuvent être poussées en avant, les six autres demeurant en position debout. L’araignée est alors menaçante, nous engageant à faire attention à elle.
Disponible en deux couleurs, noire et or jaune, Arachnophobia répond à des goûts variables. La version noire, la plus réaliste, peut paraître intimidante à certains. Quant au modèle doré, il présente une apparence artistique plus sculptée.
Si Arachnophobia est loin d’être aussi volumineuse que la sculpture qui l’a inspirée — 405 mm de diamètre suspendue à un mur, quand les pattes sont pleinement déployées —, elle l’est suffisamment pour faire une véritable impression. Celle-ci sera positive ou négative selon que l’on apprécie ou non les petites bêtes.
Arachnophobia est proposée en deux éditions, noire ou plaquée or jaune.
Arachnophobia dans le détail
Arachnophobia — araignée, horloge de table et horloge murale
Arachnophobia comprend pas moins de 218 composants, tous (hormis les rubis) usinés et terminés dans l’atelier suisse de L’Epée.
Il n’a pas été facile de fabriquer des pattes réalistes afin de reproduire fidèlement le design original de MB&F. L’Epée a dû trouver une solution pour rendre les pattes à la fois réalistes et articulées. Elles devaient également être conformes aux standards de la haute horlogerie et se prêter comme il se doit à des finitions main. Pour obtenir exactement la géométrie voulue, L’Epée a proposé la solution novatrice du moulage par injection du métal. Ce procédé de fabrication implique l’injection de matière (ici du métal) dans un moule. La matière, d’abord chauffée à haute température, est forcée dans la cavité du moule. Ensuite, on la laisse refroidir et prendre la forme désirée avant de la retirer du moule. Si ce procédé est très commun pour les plastiques, il l’est moins pour les métaux.
Arachnophobia est disponible en deux couleurs, noire ou or jaune, avec variantes de métaux pour les pattes. Elles sont en laiton doré dans l’édition couleur or, en aluminium injecté, avec finition main et laquage, dans la version noire.
« Quand les pattes injectées sortent du moule, elles sont vraiment grossières et il faut beaucoup de dextérité pour les finir à la perfection, comme elles le sont au final », explique Arnaud Nicolas, CEO de L’Epée. « Toutes les finitions sont réalisées à la main par des maîtres de la spécialité qui meulent, brossent et polissent les pattes avant de les plaquer ou de les laquer selon la version. »
Anglage, poli miroir, satinage, brossage circulaire, sablage et polissage sont les techniques de finition utilisées sur le “corps” et les pattes de l’horloge. « Le plus important, c’était de jouer avec la lumière sur chaque partie de l’araignée, » poursuit Arnaud Nicolas. « Certains composants ont été sablés pour parfaire le jeu de lumière. »
Les huit pattes sont reliées au “corps” de l’horloge par des rotules. En les faisant pivoter, on peut les mettre à plat et quand on les retourne, elles tiennent debout comme dans la sculpture inspiratrice de Louise Bourgeois. Les pattes antérieures peuvent en outre être poussées en avant alors que les six autres demeurent en position debout. « Ainsi, on dirait que l’araignée est prête à mordre », dit en riant Arnaud Nicolas.
Pour faire vraiment sensation, L’Epée a développé un système qui permet d’accrocher Arachnophobia au mur. Un loquet novateur placé sous le mouvement s’accroche à un support mural en acier.
« Ce fut une véritable aventure que de réaliser cette horloge. C’est la première fois que nous sommes allés aussi loin dans le design », explique Arnaud Nicolas. « En fait, l’horloge a été réalisée en deux étapes. La première a été consacrée à l’araignée, la seconde initiée au milieu d’une réunion, alors que je présentais l’œuvre et que je la tenais dans mes mains, près d’un mur. J’étais en train d’expliquer combien cette nouvelle horloge était incroyable quand l’idée de la suspendre a germé dans mon esprit. »
« Travailler avec les membres dynamiques de l’équipe MB&F est toujours un plaisir », poursuit Arnaud Nicolas. « Une fois encore, nous sommes allés là où personne n’était allé auparavant et c’est ce que j’aime chez eux. Rien n’est impossible ; ils ont de grandes idées et d’incroyables talents. »
Gros plan sur le mouvement d’Arachnophobia
Pour créer le mouvement d’Arachnophobia, un modèle largement dévoilé ressemblant à un corps d’araignée, L’Epée a dû transformer son calibre 8 jours. D’après le design, les platines plaquées palladium ont été redessinées et la disposition du train de rouages modifiée. L’échappement a été tourné à 90° pour mieux représenter la tête.
Les heures et les minutes se lisent sur un dôme central à surface polie symbolisant le corps de l’araignée. Les chiffres typiques de MB&F sont pointés par des aiguilles incurvées rotatives.
L’organe régulateur du mouvement comprend un système Incabloc qui minimise les risques quand l’horloge est transportée, un type de protection anti-chocs qui ne se rencontre généralement que dans les montres bracelets. La raquette destinée au réglage fin de l’heure et les autres composants du très important module de haute précision sont clairement visibles sur la tête.
Le mouvement bénéficie des superbes finitions que l’on rencontre généralement dans les montres bracelets les plus raffinées : côtes de Genève, anglage, polissage, sablage et brossage circulaire ou vertical. Cependant, il est bien plus difficile de décorer un mouvement d’horloge que celui d’une montre bracelet, à cause de l’étendue des surfaces. Arnaud Nicolas, CEO de L’Epée, explique : « Ce n’est pas simplement parce que la taille des composants est doublée. Le temps passé l’est aussi et la difficulté augmente de manière exponentielle. Pour le polissage par exemple, on doit exercer une pression constante, comme pour un mouvement de montre mais sur une plus longue durée. Tout relâchement serait visible ».
Remonter et régler Arachnophobia
Le ventre de l’araignée est la clé (quasi littéralement) d’Arachnophobia. Pour remonter l’horloge et la mettre à l’heure, le propriétaire doit interagir avec elle. Ainsi, l’homme entretient des liens étroits avec son instrument de précision.
Arachnophobia: Spécifications techniques
Arachnophobia est disponible dans une version noire ainsi qu’en version plaquée or jaune 18 carats.
Heures et minutes : deux aiguilles incurvées tournent sur un dôme central pour indiquer les heures et minutes. Ce dôme porte les chiffres caractéristiques de MB&F.
Mouvement L’Epée développé et manufacturé à l’interne.
Fréquence du balancier: 18,000 A/h / 2,5Hz
Réserve de marche: 8 jours
Nombre total de composants: 218
Rubis: 11
Système anti-chocs Incabloc
Mouvement en laiton plaqué palladium ou or
Remontage manuel: Remontage manuel du mouvement sous l’horloge actionné par la clé.
Finitions mouvement : Le mouvement est décoré de Côtes de Genève, d’anglage, de polissage, sablage, satinage circulaire et vertical.
Dimensions: hauteur (pattes relevées) 203 mm ; diamètre de l’horloge (pattes allongées) 405 mm; dimensions du mouvement 75.3 x 134.9 x 63.8 mm
Poids: version plaquée or jaune 1.96 kg; version noire 0.98 kg
MB&F – Génèse d’un laboratoire conceptuel
10 ans, 10 calibres, d’innombrables temps forts, une créativité débordante
En 2015, MB&F célèbre ses dix années d’existence, une décennie extraordinaire pour le premier laboratoire conceptuel horloger au monde : 10 années de créativité intensive, 10 calibres extraordinaires pour animer des Horological Machines et Legacy Machines applaudies par la critique, sources de la renommée de MB&F.
Après 15 années de management au sein de marques prestigieuses, Maximilian Büsser a quitté son poste de Directeur général chez Harry Winston pour créer MB&F — Maximilian Büsser & Friends. MB&F est un laboratoire d’art et de micromécanique voué à la conception et à la fabrication en petites séries de montres radicales, fruits d’une collaboration entre de brillants professionnels de l’horlogerie dont Maximilian Büsser apprécie le talent et la manière de travailler.
En 2007, MB&F a dévoilé la HM1, sa première Horological Machine. Avec son boîtier sculptural en trois dimensions et son moteur merveilleusement décoré, la HM1 a donné le ton des Horological Machines qui ont suivi : HM2, HM3, HM4, HM5, HM6 et HMX — des Machines qui symbolisent le temps plutôt que des Machines qui donnent l’heure.
En 2011, MB&F a lancé la collection des rondes Legacy Machines. Ces pièces plus classiques — i.e. classiques pour MB&F — rendent hommage à l’excellence horlogère du XIXe siècle, en réinterprétant des complications de grands horlogers novateurs du temps jadis sous la forme d’objets d’art contemporains. Les LM1 et LM2 ont été suivies par la LM101, la première Machine MB&F équipée d’un mouvement entièrement développé à l’interne.
Depuis lors, MB&F lance en alternance une Horological Machine résolument anticonformiste et une Legacy Machine inspirée par l’histoire.
L’aventure a été marquée par de prestigieuses récompenses. Pour n’en citer que quelques-unes, MB&F a reçu le Prix du public (vote des amateurs d’horlogerie) et le Prix de la montre homme (vote du jury de professionnels) pour la Legacy Machine N° 1 au Grand Prix d’Horlogerie de Genève 2012. Lors de l’édition 2010, MB&F avait remporté le Prix de la montre design pour la HM4 Thunderbolt. Last but not least, la HM6 Space Pirate a été récompensée en 2015 par un « Red Dot : Best of the Best » — prix phare de la compétition internationale des Red Dot Awards.
L’EPEE 1839 — Manufacture d’horloges leader en Suisse
L’Epée est une entreprise horlogère de premier plan depuis 175 ans. Aujourd’hui, c’est la seule manufacture spécialisée dans la production d’horloges haut de gamme en Suisse. Fondée en 1839 par Auguste L’Epée, dans la région de Besançon en France, elle s’est d’abord concentrée sur la fabrication de boîtes à musique et de composants de montres. La marque était synonyme de pièces entièrement faites main.
A partir de 1850, la manufacture prend une position de leader dans la production d’échappements et elle développe des régulateurs spécifiques pour les réveils, horloges de table et montres musicales. Vers 1877, elle produit 24’000 échappements par an. Elle acquiert une grande réputation et elle dépose de nombreux brevets pour la création d’échappements spéciaux, notamment pour ses systèmes anti-rebattement, auto-démarrant et à force constante. L’Epée est alors le principal fournisseur de plusieurs horlogers célèbres. Elle sera récompensée par de nombreuses médailles d’or dans des expositions internationales.
Au cours du XXe siècle, L’Epée doit l’essentiel de sa renommée à ses remarquables horloges de voyage. Beaucoup associent la marque L’Epée aux personnes influentes et aux hommes de pouvoir. Les membres du gouvernement français offrent volontiers une horloge à leurs invités de marque. En 1976, quand commencent les vols commerciaux de l’avion supersonique Concorde, L’Epée équipe les cabines d’horloges murales qui donnent l’heure aux passagers. En 1994, elle manifeste son goût pour les défis en construisant la plus grande horloge à pendule du monde, le « Régulateur Géant ». Il mesure 2,20 mètres de haut, pèse 1,2 tonne — à lui seul, le mouvement mécanique pèse 120 kilos — et représente le fruit de 2’800 heures de travail.
Actuellement, L’Epée est basée à Delémont, dans les montagnes du Jura suisse. Sous la direction du CEO Arnaud Nicolas, elle a développé une collection d’horloges de table exceptionnelle, comprenant une gamme sophistiquée d’horloges de voyage classiques, des modèles contemporains (Le Duel) et des modèles minimalistes d’avant-garde (La Tour). Les créations L’Epée intègrent des complications comme les secondes rétrogrades, les indicateurs de réserve de marche, les calendriers perpétuels, les tourbillons et les sonneries — tous conçus et manufacturés à l’interne. Les très grandes réserves de marche et les remarquables finitions sont devenues des signatures de la marque.
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