Je viens de trouver un modèle que je voulais acquérir depuis longtemps, sans toutefois vraiment le chercher car il n’était pas prioritaire : il s’agit du Speedmaster Mark III. Cette montre m’a toujours semblé intéressante pour les raisons suivantes :
– il s’agit du tout premier modèle automatique de Speedmaster,
– il a une forme « pilote » très caractéristique des années 70 que j’affectionne car je la trouve très originale, et elle fait finalement le lien entre les modèles Speedmaster et Flightmaster,
– il s’agit d’un modèle finalement peu connu et qui a en fait été décliné sous une multitude de versions, à cheval d’ailleurs entre les familles Speedmaster et Seamaster.
1. Présentation du modèle Speedmaster Mark III
A sa sortie en 1971, le modèle Speedmaster Mark III (réf. 176.002) est le premier chronographe bracelet automatique de la marque.
Il est équipé d’un calibre 1040 à quantième, basé sur le Lemania 1340.
Ce calibre servira de base au calibre 1041 (certifié chronomètre, équipant le modèle Speedmaster 125) et bien sûr au calibre 1045 évoqué dans d’autres posts.
Il convient de noter que ce calibre 1040 a équipé d’autres modèles Omega, parmi lesquels la référence 176.0009 (Speedmaster Mark IV).
Les caractéristiques des modèles équipés de ce mouvement étaient :
– date (quantième) à 3h,
– totalisateur 60 minutes au centre (aiguille avec flèche type « avion »),
– totalisateur 12 heures au bas du cadran à 6h,
– petite seconde permanente à gauche du cadran à 9h,
– indicateur 0-24 heures sur le même compteur à 9h.
Cette référence sera donc la 1ère d’une longue série de chronographes automatiques qui depuis 1971/1972 ne cesseront d ‘alimenter la gamme Speedmaster.
2. Les différentes formes
Lorsqu’on évoque le Speedmaster Mark III, la forme la plus classique et la plus courante est la forme dite « pilote » rappelant la ligne Flightmaster.
Cette forme de Speedmaster Mark II est assez comparable à celle de la Flightmaster, aussi bien en dimensions qu’en poids.
Speedmaster Mark III (réf. 176.002)
– longueur : 51,6 mm
– largeur (avec couronne) :43,5 mm
– épaisseur : 15,9 mm
– poids : 157 g
Flightmaster (réf. 145.036)
– longueur : 52,25 mm
– largeur (avec couronne) :45,55 mm
– épaisseur : 15,65 mm
– poids : 139 g
Par ailleurs, 2 autres formes très différentes (et moins courantes) semblent partager également non seulement le même nom de Speedmaster Mark III mais également la même référence (176.002) :
– une forme « TV dial »,
– une forme « tonneau large ».
Ces formes sont clairement référencées sur le site de Chuck Maddox comme étant des modèles Speedmaster Mk III.
Cependant, elles apparaissent également (et plutôt) sur des modèles Seamaster : référence 176.005 pour la forme « TV dial » et référence 176.007 pour la forme « tonneau large » (voir paragraphe 5.).
J’ai personnellement toujours pensé qu’il s’agissait de cadrans Speedmaster remontés sur des références Seamaster, me basant sur le fait qu’il était étrange qu’Omega ait conservé la même référence (176.002) pour les 3 formes de Speedmaster Mark III …
De plus, aucune de ces 2 formes n’est référencée sur le livre « Voyage à travers le temps » d’Omega.
Toutefois, n’ayant aucune certitude sur le sujet, et par respect pour les immenses connaissances de Chuck Maddox, il semble légitime de penser que certaines Speedmaster Mark III ont effectivement pu être produites par Omega avec ces 2 formes plutôt communes aux Seamaster …
3. Les différents cadrans
3 cadrans distincts ont été montés sur la Speedmaster Mark III :
– un cadran noir mat, index tritium, demi-cercle gris sur le compteur des secondes permanentes,
– un cadran bleu, index rivés et compteur totalisateur 12 heures blanc, compteur des secondes permanentes à 3h cerclé de bleu et gris clair,
– un cadran gris argent, index rivés et compteur totalisateur 13 heures gris clair, compteur des secondes permanentes à 3h cerclé de bleu et gris clair.
Il existe également un autre type de cadran noir mat, avec index tritium, compteur des secondes permanentes à 3h cerclé de bleu ; ce cadran était monté avec un jeu d’aiguilles particulier (pointe de l’aiguille des minutes du chronographe rouge et triangle indicateur 0-24h rouge également).
Remarque intéressante sur la mention « Professional »
Comme sur certains autres modèles de Speedmaster automatiques, de nombreux débats sont apparus au sujet de la légitimité de l’appellation « Professional ».
En particulier, pour ce qui concerne la Speedmaster Mark III, il semble qu’Omega elle-même n’ait pas eu d’opinion totalement arrêtée sur le sujet, puisque certains cadrans porteront la mention « Automatic » et d’autres la mention « Professional ». D’après les observations couramment admises, il semblerait que les premières versions de Mark III (entre fin 1971 et 1973) aient été pourvues de la mention « Automatic », alors que les versions successives (après 1973) auront la mention « Professional ».
Les différentes lunettes disponibles
Comme pour d’autres références de Speedmaster, en plus de la lunette classique de type tachymétrique, les lunettes suivantes étaient disponibles en option :
– télémétrique,
– pulsométrique,
– décimale.
4. Les différents fonds
Comme pour les Speedmaster équipés du calibre 1045, le fond des Speedmaster Mark III est généralement estampillé « Seamaster ».
5. Les variantes Seamaster apparentées
J’avais déjà évoqué, dans un autre post dédié aux modèles équipés du calibre 1045, la sous-appartenance de la gamme Speedmaster Automatic à la famille Seamaster des années 70s …
Ceci s’illustre par la confusion des fonds (cf. paragraphe précédent) mais également par la similitude de certains modèles et l’utilisation commune des mêmes calibres (le 1040 dans ce cas spécifique).
Dans ce cadre, nous pouvons dire que 3 références précises de chronographes Seamaster sont clairement apparentées au Speedmaster Mark III :
– la référence 176.005,
– la référence 176.007,
– et la fameuse référence 176.004, dite « Big Blue » (cette dernière référence sera également celle d’un modèle Speedmaster extrêmement rare, totalement similaire à la Seamaster « Big Blue » et ne différant de cette dernière pratiquement que par son cadran).
6. Le modèle que je viens d’acheter
Le modèle que j’ai choisi est en fait le modèle le plus emblématique et le plus en ligne avec mes autres Speedmaster. Il s’agit par conséquent d’une référence 176.002, avec cadran noir au tritium, marqué « Professional ».
Il est en relativement bon état, à part un verre (minéral) à changer, un brossage à refaire et une bonne révision du mouvement à effectuer.
Mais j’ai pris la décision de l’acheter en raison du cadran en parfait état, et de pièces totalement d’origine (aiguilles notamment).
La montre va partir ces prochains jours à Bienne pour une restauration totale, mais je vous poste en attendant quelques photos :
A noter également la forme très particulière de l’aiguille principale des minutes :
Récit et photos originales, Anthony M. pour Passion Horlogère.
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