Jaques et moi-même, de bonne heure levés, partîmes du bon pied vers le Louvre, pour cette visite dominicale… L’atmosphère y est étrangement calme, il semblerait que tous les exposants aient profité d’une de ces fameuses soirées Parisiennes et que l ‘ambiance serait celle d ‘une fin de salon…
Nous nous éloignerons à dessein de comptes-rendus détaillés sur telle ou telle marque, et préférerons flâner, le nez et l’objectif au vent, à saisir des instantanés du salon, pour essayer de partager avec vous une ambiance, des rencontres, plutôt que des produits.
Nous démarrons tout de même notre tour du salon, commençant par quelques anciennes très intéressantes, goussets et montres poignets à l’image de cette réplique du chronographe Rieussec (1821) ; nous reconnaîtrons ici la source d’inspiration pour les compteurs du chronographe de Mont Blanc.
Nous nous attardons ensuite à la Manufacture Royale. Voici une marque qui nous était jusqu’alors inconnue, et qui présente ses créations pour la première fois aux Belles Montres.
Par Manufacture Royale, nous reconnaissons le nom qu’avait donné Voltaire à son activité horlogère, et qui avait disparu avec lui.
Arnaud Faivre, le CEO, nous présente ses modèles, à commencer par l’Opéra, une répétition minutes qui présente la particularité d’avoir un boîtier téléscopique, pour amplifier le son de sa sonnerie. Un très bel objet, pas trop massif une fois replié.
Nous nous attardons ensuite sur l’Androgyne, joli tourbillon squeletté extrêmement bien placé côté tarif (moins de 35000 euros).
L’équipe est extrèmement motivée, et très encline à faire partager leur amour pour leurs modèles.
Les modèles attrapent très joliment la lumière, l’Opéra déployée présentant un air Vernien/Steampunk prononcé, très tendance en ce moment.
Ayant eu la chance de faire un test longue durée d’un de leurs modèles, nous passons ensuite saluer Daniel Jean Richard ;
Alexandre Morateau, représentant Français de la marque, nous accueille et nous passons un moment à discuter de la communication de la marque sur le marché Français ;
Alexandre nous explique qu’après des investissements lourds de Sowind vers Girard Perregaux, la prise de position majoritaire par PPR va certainement faire évoluer les choses.
Ce pourrait être intéressant, vues les gammes Bressel ou Chronoscope existantes.
Nous passons ensuite chez Panerai,
Et nous attardons quelques minutes avec les horlogers d’Audemars Piguet…
De belles pièces sont présentées en gousset, telles cette heure sautante,
Ou ce gousset a double affichage horaire et une seule indication des secondes.
Nous passons ensuite chez Roger Dubuis, assez peu amateurs des pièces exposées, hormis leur nouvelles collection La Monégasque, très élégante…
Ici le Quantième Perpétuel
Là le tourbillon Grande date
En fin de matinée, nous voyons apparaître, fringuant comme un jeune premier fraîchement auréolé « Horloger Concepteur » de l’année au Grand Prix d’Horlogerie de Genève : l’ami Vianney Halter, qui nous raconte sa vision de cette cérémonie, de la truculente façon que l’on lui connait… Au-delà du personnage, il ne faudrait toutefois pas oublier le génie horloger du monsieur :
Il est vrai que, face à une telle merveille horlogère, on se dit que le sage nous montre la voie, et qu’il vaut mieux éviter de regarder son doigt…
Un petit arrêt chez Ludovic Ballouard, à nous demander si cet affichage, effectivement ludique et joli, est pratique… Quoi qu’il arrive un autre affichage de l’heure possible !
Un petit coucou chez nos nouveaux amis de Linde Werdelin, visiblement ravis de notre soirée commune de Vendredi. J’aime définitivement leur communication particulière, s’appuyant sur l’univers de la Bande Dessinée plutôt que sur une starlette quelconque.
Arrêt obligatoire chez Jaeger Lecoultre : J’avais rencontré leur horloger l’année dernière, lors de la présentation de l’hybris Mechanica. Le voici de nouveau présent, toujours aussi truculent, présentant cette fois-ci le gyrotourbillon de la Reverso. Un personnage très attachant.
Nous tombons tous les deux en arrêt devant la Memovox Tribute to Deep Sea, une merveille de sobriété, une présence renversante, un chef-d’œuvre à mon goût. Et toujours la magie du réveil Jaeger
Je ne m’étendrai pas sur MB&F, même si nous avons eu le plaisir renouvelé de discuter avec Max Busser et Serge Kriknoff. Leurs Horological et Legacy Machines sont toujours aussi photogéniques.
Nous avons découvert leur série limitée de HM4, toujours aussi fun et incroyablement finie :
Le boîtier entièrement riveté à la main, pièce par pièce, renversant :
Et la Legacy Machine, simplement magique, un chef d’œuvre technique et esthétique :
Nous finissons notre visite par le salon des indépendants, notre coin favori, loin des codes de communication habituellement en place dans le monde de l’horlogerie. Un véritable bain de jouvence, et un niveau de talent au mètre carré effarant…
Nous croisons Peter Speake Marin, sur le départ, Jean-Baptiste Viot qui arrive, Martin Pauli d’Angular Momentum, une brochette de génies…
Camille Fournet est également présent, avec une démonstratrice.
Nous finissons notre visite avec Jean-Baptiste Viot qui, nonobstant un état de fatigue digne d’un Hercule à l’abord de son douzième travail, nous accorde encore un peu de son temps pour échanger avec nous, autour de sa montre, pure merveille…
De la difficulté de bleuir ses ponts, quitte à détruire une partie de la vaisselle domestique…
De l’art de régler un balancier et des outils nécessaires pour y parvenir.
C’est la fin de notre petit périple. Comme chaque année nous y avons croisé de beaux objets, mais surtout des êtres incroyables de passion et de générosité. Un grand merci à tous ces artistes, ces artisans, ces maîtres horlogers, qui nourrissent notre passion et inventent notre passion de demain.
A l’année prochaine !
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