La marque Zenith, basée au Locle, détentrice de quelques 2333 Prix de chronométrie, a décidé de renouer avec son prestigieux passé. Et, chose surprenante au premier abord, elle le fait en explorant le futur ! En effet, jeudi 14 septembre 2017, Julien Tornare, tout nouveau CEO de la marque, avait réuni quelques 220 médias venus du monde entier, pour assister au lancement de la toute nouvelle Zenith Defy Lab. Plus qu’une montre, ce modèle est un laboratoire d’innovations limité à 10 exemplaires commercialisés, et deux expérimentaux (au poignet de Guy Semon et de Julien Tornare – ndlr). Ce projet porté par Guy Sémon, CEO du département Recherches et Développement de la Division Montres du groupe LVMH, a nécessité 3 ans de développement. Il a fait appel à toutes les compétences du groupe. Et c’est une première ! Cela était symbolisé par les présences de Jean-Claude Biver, Président de la Division Horlogère du groupe LVMH, Président d’Hublot, et CEO de TAG Heuer, de Ricardo Guadalupe, CEO d’Hublot, de Julien Tornare, CEO de Zenith, de Guy Semon, CEO du département Recherches et Développement de la Division Montres du groupe LVMH, mais aussi de Jack Heuer, emblématique Ambassadeur à vie de la marque TAG Heuer, et de personnalités de l’horlogerie et du monde scientifique. Et quoi de mieux qu’Aurel Bacs en maître de cérémonie !?

Présentation de la Zenith Defy Lab
Tous les ingrédients étaient réunis pour que cet événement fasse date. Car le 14 septembre 2017 se doit d’être une date importante dans l’histoire de l’horlogerie. C’est le jour d’une « révolution horlogère » selon les propos de Jean-Claude Biver. Plus qu’une montre, tout le groupe LVMH Horlogerie, et Zenith en première ligne, ont présenté au monde une innovation horlogère qui pourrait remplacer à l’avenir le principe de ressort-spiral inventé par Christiaan Huygens en 1675 et qui régit la totalité de l’horlogerie mécanique. Et pour que cela puisse se réaliser, LVMH n’a pas déposé de brevet et entend proposer ce nouveau composant horloger à l’industrie horlogère suisse tout entière pour que sa découverte se diffuse. Découverte !
Thierry Gasquez
Zenith Defy Lab au poignet
Zenith écrit son futur… ainsi que le futur de l’horlogerie suisse. La Manufacture suisse Zenith basée au Locle fabrique des montres mécaniques depuis 152 ans. Près de 40 mouvements différents (de forme et à complications) sont en capacité de production en interne, à l’image de son savoir-faire exceptionnel. Est-il nécessaire de rappeler la paternité du premier chronographe automatique de l’histoire de l’industrie horlogère suisse, en 1969, qui avait de surcroît une fonction que personne n’avait encore fait ni même imaginé à l’époque : nul n’était capable de mesurer le 1/10ème, première décimale de la seconde résultante d’une fréquence d’oscillation de 5Hz. Pour tout dire un Saint Graal ! On parle souvent du mouvement El Primero, car il est devenu légendaire dans l’horlogerie suisse. C’est dire l’attachement originel de Zenith à l’innovation et la quête de la précision. Aujourd’hui, Zenith renoue avec l’innovation et la recherche fondamentale en présentant Defy Lab et son nouvel oscillateur – une invention qui remet en question, rien de moins que le principe de fonctionnement des montres mécaniques inventé par Christiaan Huygens au XVIIème siècle.
Christiann Huygens et son invention
Une annonce faite lors d’une conférence de presse au Locle à la Manufacture Zenith, en présence de Jean-Claude Biver, Président de la Division Montres du Groupe LVMH, de Julien Tornare, CEO de Zenith et de Guy Semon, CEO du R&D Institute de la Division Montres du Groupe LVMH. Une innovation, une montre qui a été développée grâce aux synergies des compétences des marques de la Division Montres du groupe LVMH sous la supervision de Guy Sémon.
Mouvement de la Zenith Defy Lab
Defy Lab est la première et unique montre mécanique qui offre une évolution et une amélioration du principe de régulation balancier–spiral présenté en Janvier 1675. Depuis 1675, le principe de ressort-spiral couplé à un balancier présenté par Christiaan Huygens avec une horloge à l’Académie Royale des Sciences de Paris, n’a jamais été remis en cause. Amélioré : oui, optimisé au maximum: sans doute. Mais jamais remis en question dans son principe considéré comme intemporel et invariable. Un nouvel oscillateur formé d’une seule pièce, monolithique, fait en silicium monocristallin (avec des détails plus fins qu’un cheveu), qui remplace le balancier- spiral. Ainsi, la trentaine de composants d’un organe réglant standard (qui nécessite assemblage, ajustement, réglage, contrôle, lubrification) sont remplacés par un seul élément d’une épaisseur de seulement 0.5 mm (contre environ 5mm habituellement).
Oscillateur de la Zenith Defy Lab
Un développement à couper le souffle : il bat à la fréquence incroyable de 15Hz avec une amplitude de +/- 6 degrés, et près de 60 heures de réserve de marche, soit plus de 10% de plus que celle de El Primero – malgré une fréquence multipliée par 3. Cette fréquence lui confère une précision hors-normes, presque 10 fois plus précis: il est en moyenne à 0.3 seconde par jour, de précision (à titre indicatif : l’un des critères de la certification COSC « chronomètre » est la marche diurne moyenne sur les 10 premiers jours de contrôle qui est de – 4 sec à + 6 sec., soit une tolérance jusqu’à 10 secondes par jour).
Zenith Defy Lab
Il est de surcroît, précis bien au-delà des 24 heures de fonctionnement (là où les montres mécaniques commencent à perdre leur énergie, donc leur précision). Ce nouvel oscillateur garde la même précision pendant 95% de sa réserve de marche (près de 60 heures). Plus besoin d’huile : plus de contacts, plus de frottements, plus d’usure, donc pas besoin de lubrifier. Insensible à la température, à la gravité et autres champs magnétiques. Ce qui élimine aussi les grandes faiblesses des ensembles balanciers-spiraux actuels qui se déforment et /ou se dilatent, en perdant de-facto en précision. Defy Lab est triplement certifié : certifié Chronomètre par la tête de vipère de l’Observatoire de Besançon, au nom du Bureau International des Poids et Mesures. En matière thermique, le spectre de la norme ISO-3159 a été élargi : avec des écarts de l’ordre de 0,3 secondes par jour et par degré Celsius de déviation garantis, il fait deux fois mieux que ce qui est recommandé. Enfin, la montre répond aux critères contre le magnétisme de la norme ISO-764 : elle fait 18 fois mieux (montre complète), ce qui signifie qu’elle résiste à 88’000 ampères par mètre ou 1’100 Gauss.
Zenith Defy Lab – Une montre à porter
Les 10 premières montres Defy Lab (10 pièces uniques, chacune est différente) sont vendues dans un coffret exceptionnel pour collectionneurs. Toutes déjà pré-vendues.
Concernant l’habillage de cette montre, il s’agit de la première montre dont la boite (44mm de diamètre) est réalisée en Aeronith, le composite d’aluminium le plus léger du monde. Un nouveau matériau comme une mousse de métal très solide mis au point grâce à un procédé high-tech exclusif, avec une densité de l’ordre de 1,60 kg/dm3, soit 2,7x plus léger que le titane, 1,7x plus léger que l’aluminium et 10% plus léger que la fibre de carbone, est utilisé.
Boîte réalisée en Aéronith
Avec la Defy Lab, Zenith introduit un mouvement complètement renouvelé baptisé ZO 342. On remarque la particularité de ce calibre de 32,8 mm de diamètre et 8,13 mm d’épaisseur au premier regard : l’Oscillateur Zenith de seulement 0,5 mm d’épaisseur est visible sous le cadran. Pour remplacer le régulateur d’une montre mécanique conventionnelle – un balancier-spiral formé de plus de 30 composants qui atteint une épaisseur d’environ 5 mm – le R&D de la Division Montres du groupe LVMH a inventé l’organe monolithique de la Defy Lab. La fonctionnalité de ce nouvel oscillateur a été considérablement améliorée. Il se présente comme un organe d’un seul tenant, sans liaisons mécaniques, qui remplace la trentaine de pièces habituellement assemblées, ajustées, réglées et contrôlées. L’absence de couplages élimine les contacts, les frictions, les usures, les déformations, la lubrification, les assemblages et les dispersions. La roue qui remplace la roue d’échappement a une forme particulière et son cycle ne correspond pas au fonctionnement classique d’un échappement à ancre suisse. Elle est en silicium recouverte d’une oxydation superficielle.
Oscillateur en silicium de la Zenith Defy Lab
L’Oscillateur Zenith bat à une fréquence de 15 Hz (108’000 alternances par heure), trois fois supérieure à celle du mouvement historique El Primero, tout en bénéficiant de 10% de réserve de marche supplémentaire. Là, aucun chevrotement, l’aiguille des secondes est fluide en rotation. Cette simple comparaison permet d’apprécier le gain en consommation d’énergie par rapport à un système balancier-spiral conventionnel. Quant à l’amplitude, elle est de +/- 6 degrés au lieu de plus de 300 degrés habituellement.
Zenith Defy Lab et Guy Semon en arrière-plan
La précision de la Defy Lab répond «évidemment» aux exigences de la norme ISO-3159 mais surtout la surpasse. Dans l’histoire de l’horlogerie, on n’a jamais vu, dans aucun concours de chronométrie, une montre mécanique de série atteindre un tel niveau de précision. L’isochronisme est, en production de série, de +/- 0,5 secondes de 0 à 48 heures. Par comparaison, les meilleurs systèmes conventionnels de série enregistrent une variation de l’ordre de +/- 2 secondes en seulement 24 heures. Au-delà, la précision diminue — c’est un phénomène physique. La précision d’un balancier-spiral dépend de l’amplitude, ce qui n’est pas le cas avec l’oscillateur Zenith. La Defy Lab est une montre estampillée avec la « tête de vipère » certifiée Chronomètre par l’Observatoire de Besançon, au nom du Bureau International des Poids et Mesures. L’Oscillateur Zenith est en passe d’être certifié non magnétique et conforme à des critères élevés concernant les variations de températures. En matière thermique, le Science Institute du groupe LVMH se devait d’élargir le spectre de la norme ISO-3159. Avec des écarts de l’ordre de 0,3 secondes par jour et par degré Celsius de déviation garantis, il fait deux fois mieux que ce qui est recommandé. En outre, cette variation est constatée sur un spectre qui va de -7°C à +53°C alors que la norme limite ses exigences à la tranche de +8°C à +38°C. Bien évidemment, la montre répond aux critères concernant le magnétisme de la norme ISO- 764. Elle fait même environ 18 fois mieux (montre complète), ce qui signifie qu’elle résiste à 88’000 ampères par mètre ou 1’100 Gauss. Et il n’est pas nécessaire d’avoir recours à un boîtier intérieur pour y parvenir.
Mouvement de la Zenith Defy Lab
Faisant actuellement l’objet d’un dépôt de brevet par le département R&D de Hublot, sous la houlette de son directeur Mathias Buttet, l’Aeronith est une nouvelle matière dont la principale particularité est la légèreté. La légèreté est un clin d’œil à la longue tradition de l’histoire de Zenith dans l’aéronautique. Souvenons-nous notamment de la première traversée victorieuse de la Manche par Louis Blériot en 1909 – il portait une montre Zenith au poignet – et du saut extraordinaire de Felix Baumgartner en 2012, le saut le plus haut jamais réalisé par un être humain en chute libre, à 38’969 mètres d’altitude, et par la même occasion le premier homme à dépasser le mur du son en chute libre avec aussi une montre Zenith à son poignet. Grâce à sa maîtrise de l’Art de la Fusion, Hublot a mis au point cette matière faite de mousse d’aluminium et de polymère spécial. Résultat : l’AERONITH est une nouvelle matière hybride (et non un alliage), 2.7 plus léger que le titane, 1.7 plus léger que l’aluminium, et 10% plus léger que la fibre de carbone. Le procédé de fabrication se déroule comme suit pour les principales étapes : c’est une matière hybride réalisée avec des technologies de pointe qui consiste au départ à porter l’aluminium à la température de fusion. C’est de l’Alu 6082 connu pour être utilisé dans la marine, qui est utilisé ici car il offre une excellente résistance à la corrosion. Il est coulé dans un moule où il va se transformer grâce à un procédé mis au point toujours en interne chez Hublot, en mousse de métal à « chemin de pores ouverts ». Puis, on infiltre dans ces chemins à pores ouverts, un polymère spécial très léger qui résiste aux rayons ultra-violets et est anti-allergique au contact de la peau. L’ensemble est refroidi, et devient alors très léger, très résistant, avec des propriétés mécaniques parfaitement adaptées à un boîtier de montre tout en minimisant sa densité et donc son poids. Son usinage se fait aussi aisément que pour les métaux précieux traditionnels.
Evolution de la création de la boîte de la Zenith Defy Lab
Le matériau utilisé pour l’oscillateur Zenith est du silicium monocrystallin recouvert d’une couche d’oxyde de silicium. La suppression des couplages présents dans les systèmes mécaniques conventionnels élimine les contacts, les frictions, les usures, les déformations, la lubrification, les assemblages et les dispersions. Moins de composants, fabriqués avec des matériaux et des technologies de pointe, améliorent la fonctionnalité. Au résultat, on obtient la montre mécanique la plus précise de l’histoire. Le futur de l’horlogerie est en marche. Comme pour toutes les innovations majeures, c’est seulement 10 montres qui ont été produites. La volonté est de développer une production de série. Les équipes y travaillent déjà, avec notamment un design original différent.
Fabrication du silicium
Déjà toutes pré-vendues à des collectionneurs, Defy Lab a été vendue pour commencer, sous la forme de 10 coffrets exceptionnels (10 pièces uniques, chacune est différente) qui contiennent chacun :
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Une invitation personnelle pour assister à la conférence de presse du lancement,
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Une invitation personnelle à découvrir la Manufacture Zenith, lorsque le client prendra livraison de sa montre, avec un séjour entièrement organisé et un accueil personnalisé par Messieurs Jean-Claude Biver, Julien Tornare et Guy Sémon.
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L’ensemble complété par une dégustation exceptionnelle pour célébrer l’histoire et l’héritage, avec le plus prestigieux vin liquoreux du monde, le vin de Sauternes, Château d’Yquem, avec l’ouverture d’une bouteille du 19ème siècle.
Zenith Defy Lab – 10 exemplaires uniques
Détails techniques : Référence : 27.9000.342/78.R582 Dix pièces uniques, chacune est différente.
OSCILLATEUR ZENITH (CALIBRE ZO 342)
Mouvement automatique
Organe réglant monolithique (Oscillateur Zenith) en silicium Calibre 14¼« `
Diamètre : 32.80 mm
Epaisseur : 8.13 mm
Nombre de composants : 148
Rubis : 18
Fréquence : 108’000 Alt/h (15 Hz)
Réserve de marche minimum : Près de 60 heures
Finitions : Masse oscillante décorée “Côtes de Genève”
FONCTIONS
Heure, minutes et seconde au centre
BOÎTE, CADRAN ET AIGUILLES
Diamètre : 44 mm
Diamètre d’ouverture : 35.5 mm
Epaisseur : 14.5 mm
Glace : Saphir bombé traité anti-reflet des deux côtés
Fond : Saphir Transparent
Matériau : Aeronith
Etanchéité : 5 ATM
Cadran: Squelette
Index : Rhodium, facettés et recouverts de vernis noir
Aiguilles : Rhodium, facettées et recouvertes de vernis noir
BRACELET & BOUCLE
Bracelet en caoutchouc noir recouvert de cuir d’alligator
Boucle déployante double en Titane
Retrouvez tout l’univers Zenith sur leur site internet et en boutique horlogère spécialisée.
Voici l’article le plus complet que j’ai lu pour le moment.
Une révolution en marche.
Les brevets de cette inventions sont les suivants : FR3048790, FR3048791, FR3048792 et FR3048793. Il ont été publiés le 15 septembre avec un dépôt au 14 mars 2016 sous le nom du groupe LVMH.
D’autres groupes travaillent sur le même sujet mais ils sont visiblement moins avancés.
NIVAROX du groupe Swatch a déposé le brevet EP3059641 avec la priorité du 20 février 2015. Il y a toujours beaucoup de problème de la théorie au laboratoire et du laboratoire à la production en série.
Cela fait des années que Parmigiani Fleurier et un laboratoire de recherche fondamentale essaient de mettre au point l’oscillateur Senfine inventé par Pierre Genequand.