La foire de Bâle, qui se tenait au début du mois de mars, a ouvert ses portes, forte des bons résultats publiés par les grands groupes horlogers en début d’année 2012. En effet, en cette période de crise mondiale, s’il est un secteur qui s’en sort honnêtement, c’est bien celui de l’horlogerie de luxe. L’occasion était trop belle pour vérifier si cette tendance était générale ou bien si elle ne concernait que les « mastodontes » du secteur. Car l’horlogerie ne se limite pas à quelques dizaines de marques. Il s’agit de tout un secteur, industriel parfois, artisanal souvent, où de nombreux acteurs se côtoient. Et où mieux qu’à Bâle prendre le pouls de ces métiers dont le consommateur ne connaît bien souvent que le produit final ? Passion Horlogère s’est intéressée à tous ces acteurs qui participent à nous offrir du rêve. Nous essayons par nos publications relatant nos rencontres sur cette scène mondiale de l’horlogerie de vous communiquer la tendance, ou plus exactement notre ressenti sur la tendance semblant se dessiner. Il n’est point de science exacte dans ce domaine, et nous n’avons pas la prétention de connaître ce secteur riche d’une immense diversité et de la singularité de ses acteurs. Mais nous allons essayer de vous soumettre ce qui nous avons particulièrement apprécié, en vous invitant à la découverte. Découvrez ici l’interview de Stephan Lack, CEO de Glycine.
Thierry GASQUEZ
Président
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Interview de Stephan Lack – CEO Glycine
Passion Horlogère : Bonjour Monsieur Lack, pouvez-vous vous présenter aux membres de Passion Horlogère ?
Stephan Lack : Bonjour, j’ai 49 ans, je suis Suisse et j’ai fait des études d’économie en Suisse.
PH : Quel est votre parcours professionnel au sein de l’industrie horlogère ?
SL : J’ai passé 3 années avec le Groupe Swatch à Bienne, puis trois ans en Chine, trois ans en Asie du Sud-Est pour ouvrir le marché de certaines marques comme Maurice Lacroix et quatre ans au Japon. À cette époque, j’étais en charge de certaines marques suisses comme Jaeger-LeCoultre, Audemars Piguet, Eterna, Parmigiani, etc. A mon retour en Suisse, j’ai fait une pause de 5 ans durant laquelle j’ai été CEO de Sigg (marque de gourdes suisse) mais j’avais envie de retravailler dans l’industrie horlogère. A la mort de Hans Brechbühler, j’ai fait l’acquisition de Glycine.
PH : Quels sont vos souvenirs les plus marquants liés à votre expérience dans l’univers horloger ?
SL : Les succès obtenus dans le démarrage et le développement des marchés chinois et du Sud-Est asiatique pour les marques comme Maurice Lacroix, Jaeger-LeCoultre and Audemars Piguet (Sud-Est asiatique uniquement pour cette dernière marque).
PH : Qu’est-ce qui a motivé votre choix de lier votre destin à celui de Glycine en 2011 ?
SL : Glycine a un héritage de près d’un siècle, et des modèles mythiques, avec une histoire, comme la gamme Airman. C’est une marque authentique avec un haut niveau d’expertise. De plus, il y a beaucoup de collectionneurs et d’amateurs de cette marque qui la suivent depuis longtemps.
PH : Quels sont vos principaux chantiers actuels et vos projets à venir pour les montres Glycine ?
SL : Je crois à l’importance de l’histoire, de la continuité. Le produit est le fer de lance de Glycine et le restera. Il est cependant nécessaire de développer l’environnement produit, de faire plus de communication, marketing pour faire découvrir Glycine au plus grand nombre. Cela passe également par le choix stratégique des marchés et de nos collaborateurs. Nous prenons réellement en compte le feed-back de nos distributeurs.
PH : Quel positionnement souhaitez-vous pour la marque Glycine ?
SL : Au travers une analyse des collections, il est nécessaire d’avoir une continuité dans la marque. De plus, les marchés prioritaires sont les États-Unis, le Japon et l’Italie car si Glycine arrive à se positionner sur ces marchés, nous arriverons à distribuer nos modèles partout dans le monde. Nous avons un positionnement prix qui se situe entre 700 et 2 000 francs suisse prix public pour une majorité de nos modèles. Quant à nos collections elles s’articulent autour de trois familles :
– la gamme airman, histoire de la marque.
– la gamme incursore, gamme plus moderne.
– la gamme combat, véritable fighter watch.
Les deux dernières gammes permettent aux acheteurs d’aimer le produit et d’entrer ainsi dans l’univers de la marque.
PH : Dans combien de pays est présente Glycine ?
SL : Glycine est distribuée dans 42 pays.
PH : A qui appartient Glycine ?
SL : La majorité de Glycine m’appartient, le reste des parts est détenu par deux amis.
PH : Êtes-vous collectionneur ?
SL : Oui un peu, je possède une Atmos de Jaeger-LeCoultre sur mon bureau, quelques Reverso, modèle mythique et intemporel, une Royal Oak d’Audemars Piguet, une Parmigiani hebdomadaire, une Omega Constellation. J’aime les montres au design particulier et ayant une histoire.
PH : Comment percevez-vous les amateurs et collectionneurs de montres ?
SL : Dans une collection de montres, chacun peut y trouver ce qu’il cherche. Il y a différents intérêts : la technique, le design, les matériaux…Les montres expriment la personnalité de leur possesseur, c’est un véritable choix très personnel.
PH : Monsieur Lack, merci.
Et pour finir un message de Stephan Lack à l’attention des membres de Passion Horlogère : http://youtu.be/aWSLnFz5zPw
Interview et vidéo réalisée par Edouard B. pour Passion Horlogère
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