Enfant, on est très vite confronté à une question : « qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? ». La question est d’autant plus difficile que nous n’avons que peu de références sur les métiers existants. Et plus on grandit, plus ce choix devient déterminant pour nos études. Alors, on se réfère à ce que l’on connaît.
J’aimais les BD et dessiner, alors pourquoi ne pas créer ces planches animées ? Mais il me manquait le côté manuel. En effet, utiliser mes mains pour créer a toujours été une volonté. Et déjà petit, j’aimais partager. Un professeur de technologie m’avait inspiré, mais c’est finalement une rencontre qui va provoquer en moi un engouement sans précédent. Remontons 10 ans en arrière.
2009 – La naissance d’une passion
« La montre fonctionne sans pile ?! Mais comment ? ». Ces quelques mots ont été un déclic. Je me souviens les avoir prononcés lorsque mon père de cœur me présentait une montre mécanique de sa collection. Lui qui était boulanger avait comme passion la mécanique du temps et ses rouages. Et en cet instant, il venait de me faire découvrir, sans le savoir, ma passion. Mais à 14 ans nous ne savons pas encore très bien où nous diriger et l’on a trop souvent tendance à se laisser porter vers des filières générales ou technologiques sans grande conviction pour obtenir le fameux BAC. Mais de découverte en découverte et en « démontant » des garde-temps, on se prend très vite au jeu du « Comment cela fonctionne ? ».
Je me souviens encore de mon premier démontage : l’impatience de la découverte régnait, tous ces rouages de ce chronographe Seiko étalés sur la table… puis vint le moment du remontage. Jamais je ne fus capable de le remonter. Mais cela m’a appris : patience et observation sont essentielles dans ce métier. Et pour le côté théorique : dictionnaires, livres, internet et les réseaux sociaux m’ont permis d’en découvrir de plus en plus sur cette micro-mécanique. Mais à l’heure des décisions d’après collège, n’étant pas sûr d’être fait pour ce métier, j’ai tout de même choisi d’intégrer une filière générale.
2010 – le début de l’aventure
Je rentre alors en seconde générale au lycée Poincaré de Bar-le-Duc où je vais avoir la chance d’échanger longuement avec deux documentalistes qui m’ont permis de m’ouvrir et d’en découvrir encore plus sur les garde-temps. Parallèlement, je poursuivais mes découvertes et commençais à démonter des garde-temps avec quelques pinces et tournevis de « bricoleurs ». L’envie d’en savoir toujours plus devient omniprésente.
Le doute rattrapé
D’un naturel à me remettre en question, en fin de seconde, je doutais du parcours que j’avais intégré. Etant de plus en plus attiré par l’horlogerie, j’avais essayé de faire « demi-tour » pour intégrer un parcours classique d’horloger à Morteau. Mais il était trop tard. Cependant, je n’allais rien lâcher. En parallèle de ma formation, je continuais mes recherches et échangeais avec mes professeurs sur les dernières nouveautés horlogères, sur les techniques et technologies utilisées… tout en démontant, avec de « vrais » outils, quelques montres et horloges achetées en brocante. Je commence alors à mieux comprendre la logique de cette mécanique. Et pour me confronter à la réalité du métier, j’avais décidé de réaliser une journée d’initiation chez un artisan. Quelques jours furent nécessaires pour en trouver un qui avait le temps de partager sa passion. Et c’est à Reims que j’ai rencontré M. Poret. De ce jour je retiendrai l’émerveillement que j’ai eu à observer son établi. Rouages, vis, ponts… celui-ci était rempli de pièces mais aussi d’outils incroyables. Ma timidité avait disparu après quelques questions pour laisser place à la passion du métier et à des échanges d’une richesse incroyable.
2013 – Un technicien se forme
Après un BAC STI2D obtenu avec mention bien et ces années riches en échanges techniques et humains, l’heure des décisions pour les études supérieures arrive. L’horlogerie n’allait plus me quitter. Mais dans cet élan d’études supérieures, il était hors de question de faire demi-tour. Une formation se dégageait : le BTS Conception et Industrialisation en Microtechniques. Ce BTS allait m’apporter des connaissances et compétences sur les appareils de petite taille en général, mais je comptais bien prouver mon envie de percer dans l’horlogerie.
Je me souviens des premiers temps et de la découverte de nos machines. Les possibilités que cachaient les tours et les fraiseuses me rendaient de plus en plus curieux. Il m’arrivait même de rester certains jours pour travailler ma dextérité pour le taillage de roues dentées par exemple. Et les échanges professeurs-élèves étaient d’une telle richesse !
A la fin de la première année, un stage était programmé. Il était alors évident que j’allais l’effectuer en horlogerie artisanale. Cependant, la « formation » ne voyait pas l’intérêt de ce stage. Ce à quoi j’avais répondu : « comment savoir industrialiser un appareil si on ne sait même pas comment celui-ci est fabriqué, comment il fonctionne… ? ». Un argument qui avait fait mouche !
Durant ce stage, j’ai donc repris toutes les bases de l’horlogerie. Mon objectif était double : en plus d’accomplir ce stage pour mon BTS, je comptais passer également mon premier diplôme d’horloger. Et grâce à la motivation de mon tuteur et à son envie de partager, au bout de ces 3 semaines de cours intensifs, j’avais réussi à passer mon CAP horlogerie en candidat libre à Morteau. L’envie de maîtriser l’horlogerie devient de plus en plus intense. Et je ne comptais pas m’arrêter là !
La naissance d’Hélios
Lors de ce BTS, nous avions un projet de groupe à réaliser. Celui-ci devait rassembler nos nouvelles compétences d’usinage, de conception, de fabrication, d’électronique… Il était alors évident, pour mes camarades et moi-même, que nous allions réaliser une montre. Cependant, les professionnels et jurés face à nous ne croyaient pas en ce projet, nos capacités et celles de l’établissement étant sous-estimées. Mais c’était mal connaître notre détermination à prouver que « quand on veut, on peut ».
Près de 10 mois furent nécessaires pour réaliser des moules d’injection, la boîte, les circuits électroniques, les cadrans et le marketing pour rendre une montre basique, solaire. Nos moindres minutes de temps libre étaient consacrées au projet. Et grâce à la motivation de mes camarades et aussi à celle de mes enseignants, nous avions réussi. J’avais, par la même occasion, affirmé ma motivation en étant major du regroupement de région nord-est de la France
C’est alors que mon envie de créer devient de plus en plus grande. Hélios venait de naître et n’était pas près de disparaître.
Je pensais donc arrêter mes études après ce BTS et commencer à travailler en tant que technicien pour un groupe horloger. Mais c’était sans compter sur la volonté d’un ingénieur à me pousser à poursuivre mes études. Et après de longues réflexions, toujours dans un but de lier l’univers de l’artisan à l’univers du concepteur, je m’étais inscrit à l’École Nationale d’Ingénieurs de Metz.
2015 – L’école des challenges
Le niveau demandé en BTS n’étant pas le même que celui exigé en école d’ingénieurs, les premiers temps furent difficiles. Mais c’était sans compter sur l’entraide et le partage que génère cette école. Et dans les périodes les plus complexes, mon « établi » n’était pas très loin. Montres, horloges… quelques restaurations ou créations me permettaient de m’évader et de continuer à travailler ma dextérité tout en repoussant mes limites. Et durant les vacances, je m’occupais à développer des « mini-projets » comme avec cette 400 jours squelettée et transformée.
Troisième année passée, je commence la quatrième avec un stage en tant qu’horloger développeur pour un horloger de la région. Malheureusement, il arrive parfois qu’un stage remette tout en question. Pression, mauvais management, … Ce fut une catastrophe humaine mais une réussite personnelle. En effet, même si l’humanité avait était perdue dans cette entreprise, l’horlogerie restait mon refuge. J’avais alors pris l’initiative de développer quelques projets en parallèle du principal qui était de réaliser une horloge mécanique et connectée. Je me souviens avoir eu la chance de créer quelques automates taille humaine pour les adapter à des horloges d’édifices, et même avoir dessiné l’habillage d’une horloge comtoise moderne.
2017 – l’évolution d’Hélios
Rares sont les occasions où l’on peut croiser la mécanique horlogère dans une école d’ingénieurs en mécanique générale, mais l’école avait sous-estimé ses capacités. Souhaitant redonner vie au projet Hélios, avec l’aide d’enseignants et de camarades, nous nous étions engagés dans la transformation de la montre réalisée en BTS en prototype avancé et automatique. Une première pour l’école ! A la fin de la quatrième année, la première Hélios automatique venait de naître, sous les traits de son ainée solaire, et son développement se poursuit toujours aujourd’hui.
En fin d’année, pour prouver mes connaissances en horlogerie, je décide également de passer la certification Watch Essentials proposée par la Fondation de Haute Horlogerie. C’était un moyen de plus pour moi de me spécialiser dans l’univers de la mécanique du temps. Et après quelques jours de révision, j’avais obtenu la certification avec un résultat plus que satisfaisant.
Une seconde vie
En parallèle du projet Hélios, un second se développait : redonner vie à des horloges abandonnées. Que ce soit du simple régulateur ou carillon à l’horloge d’édifice motorisée, mon souhait était de conserver la mécanique horlogère d’époque mais d’adapter son habillage aux intérieurs d’aujourd’hui (l’horloge d’édifice étant une exception et un défi personnel).
Cette envie était née du triste constat de voir des carillons ou des comtoises détruits car ils n’étaient plus « au goût du jour ». Toutes ces heures de création, de conception, d’études… jetées à la décharge ! Il fallait réagir !
Et c’est toujours grâce au partage que l’on arrive à réaliser quelques miracles. Je pense notamment aux heures passées à réinventer une carte électronique pour animer quelques horloges de gare, à transformer de vieux habillages en bois en simple élément moderne, … toujours en conservant la mécanique d’origine et en la restaurant avec, en bonus, quelques découvertes sur l’électromécanique ou l’électrique.
J’avais atteint mon but : prouver que l’on peut conserver notre patrimoine horloger en l’adaptant. Le vieux carillon de grand-mère qui ne plaît plus au grand public peut se transformer. L’horloge SNCF destinée à être détruite peut s’adapter à un intérieur moderne et/ou industriel…
Le partage
Acquérir des connaissances est une chance. Mais à quoi servent-elles si nous ne pouvons pas les partager et les transmettre ? En effet, l’échange est créateur de richesses, alors comment échanger ? Je me souvins alors que les réseaux sociaux m’avaient permis de découvrir en détails la mécanique horlogère.
Je me suis alors dit qu’il fallait que je partage cette passion avec mon entourage et bien plus. Sur les conseils d’amis, j’ouvre alors la page Facebook « Service Horloger ». Etant très curieux des nouveautés horlogères, je prends le temps de lire la presse chaque jour, et m’en sers comme support pour présenter des garde-temps à ma façon.
Cette même année, pour partager toutes ces connaissances, grâce à une rencontre, on me donne l’opportunité d’organiser la première exposition horlogère de ma ville Revigny sur Ornain : « la mécanique du temps ». Celle-ci fut triplement utile en tous points. D’abord, elle m’a permis de partager l’horlogerie avec près d’une centaine de personnes et de leur transmettre une partie de ma passion.
Cela a peut-être même déclenché quelques vocations. Ensuite, elle m’a donné l’occasion de m’exercer dans ma façon de communiquer et de présenter le métier. Et enfin, on m’a apporté quelques connaissances et d’autres points de vue sur l’horlogerie, comme le fait qu’à une époque, elle était partout. Preuve en est, la présence d’une fabrique de ressorts de réveil à Revigny sur Ornain autrefois. Cette exposition fut une expérience incroyable que j’espère, un jour, pouvoir renouveler.
2018 – Un voyage commence
En cinquième année, face au succès de la page Facebook, j’avais envie d’aller plus loin. Aujourd’hui, nous ne prêtons plus attention à ce qui nous entoure. C’est un triste constat que j’ai fait simplement en observant le nombre d’ingénieurs de Metz qui avaient pris le temps d’aller visiter la cathédrale de la ville. Après tout, architecture, histoire et horlogerie sont très souvent liées. Alors comment nous « obliger » à lever les yeux et susciter la curiosité ?
Surtout que la plupart de nos problèmes peuvent être résolus avec ce qui nous entoure. De plus, comment sensibiliser à l’horlogerie ? Deux problèmes sans lien direct mais qui pourtant peuvent commencer à trouver une solution grâce à une aventure qui dure depuis maintenant deux ans : le voyage du cadran.
En effet, depuis deux ans, cette pièce d’acier, créée à l’école d’ingénieurs, sert de fil conducteur à un voyage autour du monde, passant de ville en ville grâce à la volonté de porteurs bénévoles et motivés à nous faire redécouvrir leurs régions et d’autres horizons. Si j’avais espoir que celui-ci fasse le tour de France, je fus surpris de l’engouement que ce cadran avait créé.
En deux ans, 300.000km ont été parcourus dans 25 pays pour plus de 500 découvertes. Les photos réalisées me servent de base pour faire des recherches sur les histoires qui entourent les monuments, histoires présentées sur les réseaux sociaux pendant que le cadran se dirige vers le porteur suivant. Et bien évidemment, tout le monde peut participer. Un moyen simple de réunir professionnels et novices en horlogerie autour d’une même aventure.
Un ingénieur de terrain
Pour terminer mon cursus d’ingénieur, j’ai fait le choix de réaliser mon projet de fin d’études en horlogerie, ce qui n’est plus surprenant. Mais trouver une entreprise capable de faire confiance à un « apprenti » ingénieur pour analyser un projet, ce n’est pas si évident. Après quelques jours passés au téléphone, ETA nous offre, à l’école et à moi-même, la chance d’analyser un projet. Une chance incroyable que je ne comptais pas gâcher. Cependant, ce n’était pas gagné d’avance ! On m’avait proposé l’analyse de la résistance aux chocs de montres à quartz, moi qui prends le temps d’entretenir la mécanique ! Un comble ?! Mais la tentation et la curiosité sont trop fortes pour refuser.
Durant 5 mois, j’ai eu la chance, en plus d’analyser un projet et d’en tirer des conclusions utiles à ETA, d’acquérir de nouvelles connaissances en conception, de développer des « normes » d’essais, d’être écouté, de remettre en question l’existant… le tout dans une ambiance conviviale et de partage. Je me voyais déjà exercer pour eux dans un avenir proche, mais mon destin allait être bousculé.
En parallèle, quelque chose avait résonné en moi. En effet, j’avais échangé avec quelques concepteurs chez ETA et je me souviendrais toujours d’un ingénieur qui n’avait jamais démonté un chronographe 7750 alors qu’il était en train de dessiner de nouvelles platines pour celui-ci. Et dans ces moments, certaines voix d’horlogers résonnaient, j’avais entendu à plusieurs reprises que des mouvements comportaient des erreurs de conception. J’en avais aussi fait le constat parfois. Evidemment, l’erreur est humaine, mais pourquoi n’y-a-t-il pas quelqu’un pour faire remonter ces erreurs persistantes aux concepteurs ?
Un destin remis en question
Mon destin devenait donc clair : aller en bureau d’études et développer, partager, créer, … mais le hasard en avait décidé autrement.
Quelques semaines avant de terminer mon projet et mon cursus d’ingénieur, j’avais retrouvé un ami d’enfance devenu horloger. On avait passé notre BAC ensemble mais son parcours était assez particulier. À cet instant, la curiosité était trop forte pour laisser passer cela. Alors on avait échangé nos expériences. J’avais appris qu’il avait passé son CAP en candidat libre, qu’il avait fait son BMA horlogerie en 1 an, et qu’il était en Mention Complémentaire (CQP horlogerie) pour 1 an. Il m’expliquait en quoi consistait sa formation qui devenait une évidence pour moi.
A 22 ans je me retrouvais dans une position inédite : commencer à développer et créer pour un groupe horloger en tant qu’ingénieur, ou repartir dans des études d’horlogerie et acquérir les connaissances et les compétences que je souhaitais avoir depuis mes 14 ans ? Et après de longs échanges avec des professeurs de Rennes, qui échangeaient (et échangent toujours) avec passion, j’avais décidé de postuler au BMA horloger 1an.
Après 21 semaines chez ETA, nous prenons quelques habitudes. D’ailleurs, je me voyais déjà exercer pour eux. Et puis, la réponse de Rennes était arrivée quelques jours avant la fin de ma période. Et celle-ci fut positive. Je me souviens avoir poussé un cri de joie à cet instant. Un cri qui annonçait que j’allais suivre mes rêves, mais en même temps quitter tristement ETA. Je me souviendrai des au revoirs difficiles et de « mes deniers mots » : « je suis arrivé avec une peur du quartz et un irrespect envers lui. Je repars aujourd’hui avec un regard admiratif sur ce type de mouvement ». Quand on vous transmet avec passion l’amour d’un domaine, on ne peut que garder une bonne image de celui-ci.
Une vocation récompensée
Mais intégrer cette formation était synonyme de sacrifices. Faire ce « retour en arrière » provoquait des difficultés financières : pas de bourse d’état car ce parcours n’est pas logique selon eux. Cependant, « quand on veut, on peut ». Job d’été, petits boulots en parallèle des études… jusqu’au jour où une amie vous parle d’un Prix de la vocation. Chaque année, 20 lauréats reçoivent une bourse permettant de poursuivre leur passion. Si au départ on se dit que cela n’est pas pour nous, on pense aussi que cela ne coûte rien d’essayer. Et de sélection en sélection, lorsqu’au final on vous téléphone et qu’on vous annonce que vous êtes lauréat, une partie de vos problèmes disparaît. La Fondation Marcel Bleustein Blanchet venait de me permettre de me concentrer uniquement sur mes années d’études à venir. Et en plus de cela, la fondation m’a permis de rencontrer d’autres personnes passionnées par leurs métiers.
2018-2019 – La naissance d’Hécate
En Brevet des Métiers d’Art, je peux enfin comprendre le fonctionnement clair des garde-temps, simples ou complexes, et surtout combiner l’œil de l’ingénieur à celui de l’horloger. Et la réalisation de fin d’année allait me pousser dans mes retranchements car lier la technique et l’artistique fut un véritable défi.
Mais un autre défi se liait à celui-ci : casser l’image fermée et stricte de l’ingénieur. Et pour casser cette image, il a fallu forcer les échanges, forcer l’entraide et surtout prouver que c’est ensemble que l’on allait réussir à créer de super garde-temps. Et j’en ai plus appris qu’ils ne peuvent l’imaginer.
Côté projet, après croquis, remise en question, échanges et partages, l’appareil horaire se dessine. Et quoi de mieux que viser la Lune pour les 50 ans du premier pas de l’homme sur cet astre ?! C’est ce thème qui m’a servi d’inspiration.
Evidemment, le côté technique était un atout. Je prenais donc de l’avance sur cette partie, ce qui me permettait de développer d’avantage mon côté artistique grâce à mes camarades et mes enseignants. Et lorsque l’on voit les premiers dessins de la pendule, on réalise combien le chemin a été long.
Après près d’un an de travaux, la pendule Hécate voit le jour et indique, en plus de l’heure, les phases de la Lune avec l’apparition ou la disparition mystérieuse du balancier spiral en fonction de la phase de notre satellite naturel. La vidéo et la planche de présentation résumée vous permettront d’en découvrir plus à son sujet et sur son développement.
Une chose est sûre, c’est que lorsque cette pendule a fait son premier « tic », je venais de réaliser tout le parcours effectué pour arriver jusqu’à mon rêve.
Je venais de réaliser mon premier garde-temps avec l’aide de tout mon entourage. Une aide que je tiens à souligner et qui est trop peu mise en valeur.
Pouvoir apporter l’œil de l’ingénieur à des horlogers, qui en retour vous apportent une vision toute autre sur vos travaux, fut une expérience unique et très enrichissante. Celle-ci m’a fait réfléchir à quelque chose de plus grand : et si je me devais de transmettre cette passion ?!
Aujourd’hui
Actuellement en Certification de Qualification Professionnelle, Horloger Qualifié, je profite de cette dernière année pour enrichir mes connaissances en montres à complications et développer en arrière-plan une montre qui va s’inspirer de Hécate. Les différents stages déjà réalisés ou prévus me permettent également de créer des partages de connaissances et de compétences tout en développant une forte exigence. Dernier en date, le stage aux Longines m’a permis d’appréhender le fonctionnement de certaines complications pour le développement de futurs garde-temps. Je me destine à exercer ma passion pour un groupe en tant qu’ingénieur-horloger tout en développant, en parallèle, mes propres mouvements. Et si ce poste ne figure pas encore dans certaines entreprises, je compte bien le créer.
Mais la fibre du partage n’est jamais très loin. À plusieurs reprises, j’ai eu la chance de partager mes connaissances et d’en recevoir de nouvelles. Et ces échanges m’animent toujours autant. Voir quelqu’un apprendre, écouter, et se développer petit à petit jusqu’à nous dépasser car la passion l’a envahi, c’est une joie qui ne s’explique et ne se mesure même pas. Alors finalement, que va-t-il se passer à l’avenir ?
Merci
Enfin, sans toutes les personnes qui m’ont encouragé, soutenu, poussé … je n’en serais sûrement pas là. Je tiens donc à remercier tous ceux qui m’ont entouré et m’entourent encore (et il en manque sur les photos !). Cet exercice de raconter sa passion en quelques lignes est très complexe mais permet de faire un bilan de parcours, quel qu’il soit.
Alors merci à tous ceux que j’ai pu croiser et avec qui j’ai pu échanger. C’est à eux que je dois mon courage et ma combativité face aux obstacles rencontrés (professionnels ou personnels).
Et évidemment, merci à mon père de cœur, sans qui tout cela n’existerait pas. Si je devais retenir une chose de toute cette aventure, c’est qu’il ne faut jamais se décourager et surtout qu’il faut partager.
Le partage est une richesse qui devient de plus en plus rare, et pourtant, seul on va vite, mais c’est ensemble que l’on va loin.
Je m’appelle Samuel Pasquier, j’ai 24 ans, cela fait 10 ans que je me passionne pour l’horlogerie et je ne travaillerai pas un seul jour de ma vie.
En résumé
Aujourd’hui, je dirais (même si cela n’est pas correct) que je « passionne ». En effet, travailler est un mot trop assimilé à une tâche que l’on fait sans trop en avoir envie, mais qui permet de vivre. Mais depuis 10 ans, j’ai la chance de ne pas travailler. Chaque jour, l’horlogerie m’anime et me donne envie d’en découvrir encore plus. Le chemin fut long et les obstacles nombreux pour en arriver là. Et dire que tout a commencé avec un simple échange et une simple question. Alors échangez, partagez et vous verrez !
Samuel Pasquier, pour Passion Horlogère
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