Le 18 juin 2025 à Troyes, une montre vintage signée Jaeger, initialement estimée à 800 €, a déjoué tous les pronostics en atteignant la somme exceptionnelle de 68 200 € (frais inclus) lors d’une vente orchestrée par la maison Boisseau-Pomez. Une enchère qui réaffirme, une fois encore, la puissance évocatrice du patrimoine horloger.

Une montre oubliée, un trésor retrouvé
Le monde de l’horlogerie regorge de surprises, mais certaines suscitent plus d’émotion que d’autres. C’est ce qu’ont ressenti collectionneurs et amateurs éclairés lorsque, au détour d’un catalogue de vente à Troyes, une montre Jaeger au dessin atypique a capté l’attention. Estimée prudemment à 800 €, cette pièce unique a rapidement suscité l’engouement d’enchérisseurs venus des quatre coins du globe. Résultat : 55 000 € au marteau, soit 68 200 € avec frais, pour un collectionneur basé à New York.
Une performance qui dépasse l’évaluation initiale de plus de 85 fois, et qui s’explique par la rareté, l’état de conservation exceptionnel, mais aussi, et surtout, par le mystère qui entoure cette montre d’époque.
Un design audacieux de l’ère Art déco
D’après les spécialistes, la montre daterait des années 1920 ou du tout début des années 1930. Un boîtier en forme de losange allongé, aux lignes pures et audacieuses, évoque clairement l’influence Art déco. À une époque où la montre-bracelet commence à peine à s’imposer face à la montre de poche, cette pièce se distingue non seulement par son style novateur, mais aussi par sa signature.
Car cette montre est signée Jaeger, sans référence à LeCoultre. Ce détail laisse à penser qu’elle a été produite avant la fusion officielle des deux entités dans les années 1930, renforçant ainsi sa rareté historique. L’absence de numéro de série visible ou de référence connue accentue encore le caractère énigmatique de cette pièce, difficile à replacer dans les archives traditionnelles.
Jaeger-LeCoultre, ou l’éternité en héritage
Au-delà de la somme atteinte, cette vente rappelle à quel point certaines maisons sont porteuses d’un patrimoine émotionnel et culturel qui transcende les décennies. Jaeger-LeCoultre, que l’on surnomme le Watchmaker of Watchmakers, est de celles-ci.
Avec plus de 190 ans d’histoire, plus de 1400 calibres créés et une expertise intégrée unique dans la Vallée de Joux, la Maison continue d’inspirer respect et admiration. Même ses modèles les plus discrets, oubliés ou anonymes, révèlent une densité d’émotion et de savoir-faire rarement égalée.
« Cette montre incarne à merveille l’esprit intemporel que nous cherchons à perpétuer, » déclarait récemment Jérôme Lambert, CEO de Jaeger-LeCoultre. « Elle raconte une histoire d’élégance, d’innovation et de savoir-faire, qui continue de faire écho près d’un siècle après sa création. »
L’écho d’un passé vivant
Qu’il s’agisse d’une Reverso emblématique, d’une complication majeure ou d’un modèle inconnu redécouvert au détour d’un lot de vente, chaque création Jaeger-LeCoultre transcende la fonction horaire pour devenir un témoin du temps, un objet de mémoire.
Cette montre vendue à Troyes, par son dessin, son histoire et l’émotion qu’elle a suscitée, rappelle que l’horlogerie n’est jamais figée. Elle vit, elle vibre, et parfois… elle explose aux enchères.
Deva Le Grand pour Passion Horlogère
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