Baselworld, grande messe horlogère annuelle, a encore fait sensation cette année en dévoilant quelques pépites ! Le légendaire modèle « Autavia » de chez TAG Heuer, remis au goût du jour pour ce cru mars 2019, fait incontestablement partie des moments forts du salon. Une réédition réussie et possible grâce à son modèle de base lancé en 1962 par un certain Jack Heuer ! Retour sur un garde-temps iconique à nouveau inscrit au catalogue TAG Heuer considéré par les fans comme la première montre des « trois grandes » avec la « Carrera » et évidemment la légendaire « Monaco ».
Tout commence en 1933 lorsque Charles-Edouard Heuer conçoit des compteurs pour les tableaux de bord des voitures de course et d’avions. Ces compteurs sont en réalité des chronographes qui portent le nom d’Autavia, contraction intelligente des deux mots automobile et aviation. C’est ainsi que la manufacture va équiper de ses chronographes reconnus pour leur fiabilité avions et bolides jusqu’en 1957, date à laquelle la marque suisse décide d’arrêter leur production. Le nom « Autavia » reste libre et disponible. Une raison qui pousse Jack Heuer, quatrième génération à la tête de l’entreprise et surtout grand visionnaire dans l’âme (rappelons qu’il est à l’origine d’un autre modèle emblématique de la maison, la fameuse « Monaco), à puiser en 1962 dans ce patrimoine en transposant ces compteurs sous forme de montres bracelets. La montre « Autavia » est née !
Un ADN automobile !
Ce chronographe est aussitôt identifiable par sa lunette tournante, signe distinctif innovant pour l’époque. Une montre qui devient rapidement populaire auprès des amateurs de sports mécaniques, logique pour un garde-temps puisant ses racines esthétiques directement dans l’automobile. Ce modèle est surtout apprécié pour sa grande lisibilité, fonctionnalité pratique lorsqu’on conduit un bolide lancé à toute vitesse et que l’on a besoin de voir l’heure ou son meilleur temps en un clin d’œil. D’un diamètre de 39 mm au cours des années 60, il est porté durant cette décade puis la décennie suivante par les plus grands pilotes de l’époque : Jo Siffert, Mario Andretti, Jacky Ickx ou encore Gilles Villeneuve. L’ « Autavia » se décline alors essentiellement en noir et blanc avant de prendre des couleurs dans les années 70 comme l’introduction de la seconde du chronographe en rouge donnant un caractère plus « racing » à la montre. Cependant, c’est la couleur orange qui sera le plus souvent appréciée et portée par les « drivers », couleur tantôt déclinée sur les aiguilles, tantôt sur les index voire pour certains modèles coloriant le chiffre « 40 » porté sur la lunette crantée. Ce garde-temps sera produit et commercialisé jusqu’à 1985 (année durant laquelle TAG acquière la maison Heuer), date marquant son arrêt au stand pour de nombreuses années d’immobilisation.
2016, retour en piste !
Conscient du potentiel commercial à tirer de ce garde-temps, Jean-Claude Biver, CEO de la marque annonce lors de Baselworld 2016 l’intention de la maison de rééditer cette montre. Dans cet esprit de relance commerciale de l’« Autavia », la manufacture lance en 2016 une opération participative originale. Nom de code : « The Autavia Cup ». But de l’initiative : consulter la communauté des fans et des collectionneurs de la marque, échanger avec eux pour connaître leur avis en leur offrant le luxe de pouvoir choisir quel modèle historique inspirera le futur modèle « Autavia ». Parmi les 16 anciens modèles de première génération en lice, autrement dit ceux produits dans les « sixties », plus de 50 000 internautes plébiscitent la réédition de l’« Autavia Rindt » de 1966 (Référence 2446 Mark 3) porté par le célèbre pilote de F1 Jochen Rindt. Résultat des courses : TAG Heuer redonne vie à ce garde-temps en 2017 avec comme première conséquence directe son diamètre de 42 mm plus imposant que celui des années 60. Autre conséquence, assurément la plus importante diront certains, son moteur, son calibre « Heuer-02 ». Un mouvement chronographe maison tout droit sorti des ateliers TAG Heuer qui présente une réserve de marche de 80 heures et intègre surtout une roue à colonne ainsi qu’un embrayage vertical. Un moteur qui roule les mécaniques visible à travers le fond saphir de cette réédition.
Une collection à part entière
Cette année lors du salon Baselworld, la manufacture fondée en 1860 passe à la vitesse supérieure en présentant non pas un modèle « Autavia » mais plusieurs pièces donnant ainsi naissance à une véritable collection. Avec à la clé une belle montre sportive qui se caractérise notamment par un fond de cadran bleu ou gris fumé. Le boîtier est en acier inoxydable avec lunette bidirectionnelle tantôt en céramique polie couleur acier tantôt en bleue. Sa couronne est au format « over size » à l’image des compteurs « Made by TAG Heuer » de 1933 à 1957. Soit au total une collection de sept modèles trois aiguilles au diamètre de 42 mm qui ne laissèrent personne indifférent lors de leur présentation à Bâle. L’« Autavia » est disponible sur un bracelet en cuir avec surpiqures. En prime, un second bracelet version acier est offert. Enfin, sur le fond du boîtier sont arborés les dessins d’une hélice d’avion et d’un pneu, clin d’œil subtil aux deux racines à l’origine de sa création, l’aviation et le sport auto.
L’isograph, spiral révolutionnaire
Ce nouveau modèle se voit surtout doté du calibre 5 automatique avec comme innovation la présence d’un spiral en composite de carbone. L’association du calibre avec ce spiral réalisé en carbone est la marque de fabrique de la collection « Isograph ». Mot dont la racine grecque « iso » signifie « égal » en référence au mouvement stable et régulier du composant. Les avantages d’un spiral en carbone sont multiples : il est quasiment insensible à la gravité et aux chocs. Il est surtout, de par son matériau en carbone, totalement antimagnétique, qualité qu’il partage avec le spiral en silicium qui se veut pour sa part plus cassant et donc moins fiable. Enfin, il se caractérise par une thermodynamique optimale. En d’autres termes, une prouesse technique « home made » qui définit la spécificité technique de cette montre à forte personnalité en plus de son identité esthétique et visuelle héritées de son riche passé.
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