Thierry Gasquez, Président de Passion Horlogère
Thierry Gasquez – Breitling est né en 1884. La marque a donné au chronographe son visage moderne en 1934. Elle a relancé le chronographe mécanique en 1984 avec le Chronomat. Qu’est-ce qui marquera l’année 2014 ?
Jean-Paul Girardin – Breitling s’est spécialisé dans la montre chronographe et dans les montres techniques. Ceci est vrai depuis son origine, lorsque Léon Breitling a fondé la marque. Cette année, nous réaffirmons cette spécialisation en présentant un Chronomat complètement rénové. En 1984, lorsqu’il a été présenté, tout le monde se concentrait sur des montres à quartz très plates. Nous avons pris le contre-pied de la tendance pour affirmer notre singularité et contribuer au renouveau de l’horlogerie suisse. C’est donc un bel anniversaire.
En ce qui concerne l’entreprise, cette année nous fêtons aussi 130 ans d’indépendance. Breitling appartient à une famille. M. Schneider en est à la fois le propriétaire et le patron, ce qui signifie qu’il s’investit à 100 % dans son devenir. Il entretient un désir d’indépendance à tous les niveaux. Depuis 2009, nous avons créé et équipé nos modèles d’un mouvement manufacture exclusif. Nous avons débuté avec des mouvements mécaniques à remontage automatique et, cette année, nous innovons encore avec un mouvement quartz entièrement manufacturé et professionnel pour équiper une nouveauté à venir. C’est notre premier calibre manufacturé à quartz. Nous avons fait le choix de le développer en interne afin de demeurer autonomes dans nos innovations pour proposer à nos clients de nouveaux modèles. Ce qui est le cas depuis septembre à l’occasion de la Reno Air Race aux USA où nous avons présenté le modèle Cockpit B50.
TG – De quel type de montre s’agit-il ?
JPG – Cette montre analogique est équipée de deux écrans LCD offrant des fonctions sur mesure aux pilotes et voyageurs. Elle est rechargeable par port USB et peut être connectée à un ordinateur. Ce qui permet des développements intéressants pour l’avenir.
TG – Tous vos modèles sont certifiés Chronomètre par le « COSC » et, depuis 2009, vous proposez des mouvements manufacturés que vous garantissez 5 ans. La qualité est-elle obsessionnelle chez Breitling ?
JPG – La qualité n’est plus vraiment un argument de vente aujourd’hui. La qualité est un dû au client. Mais la montre doit aussi procurer une émotion à ce client. On investit plus pour produire la qualité que pour la contrôler. Cette notion est devenue une philosophie pour nous. C’est pour cela que nous garantissons nos mouvements manufacturés pendant 5 ans et que nous affirmons qu’il s’agit du meilleur chronographe au monde.
Concernant le côté obsessionnel, il est évident si on veut penser chacune de nos montres comme instrument pour le pilote. Cet instrument vient en complément. Avant chaque décollage, un pilote prend sa check-list et doit vérifier que tout fonctionne. Nous voulons qu’il n’ait pas à douter du fonctionnement de son instrument de poignet. Chez Breitling, notre check-list c’est le 100 % COSC.
TG – Breitling propose de nombreux partenariats liés à l’aviation. Quels sont ceux restant à venir ?
JPG – Nous avons un nouveau partenariat avec une société suisse montant un programme de vols commerciaux dans l’espace. C’est le défi de ce siècle que de permettre au public de goûter aux joies de l’apesanteur. Breitling s’associe tout naturellement au programme S3 en créant une montre qui en devient le ticket commercial. Lorsque vous vivrez cette expérience, vous en repartirez avec de nombreux souvenirs dans la tête… et une montre Breitling à votre poignet.
TG – En 1995 Breitling frappait un grand coup et démontrait l’utilité contemporaine d’une montre au poignet d’un pilote en créant l’Emergency. Cette montre aurait participé au sauvetage de quelque 20 pilotes depuis son lancement. En 2013 vous avez présenté l’Emergency II, plus performante et plus innovante encore. Il aura fallu attendre plus d’un an avant de pouvoir l’acquérir. Pourquoi de tels délais ?
JPG – La création d’un tel condensé de technologie a demandé de nombreuses années de développement. Mais en 2013, lorsque nous l’avons présentée, nous avions un produit fini, prêt à être commercialisé. Ce qui nous a énormément retardé, ce sont les procédures de certification très lourdes. On a beaucoup avancé depuis. En fait, on a payé cher le coût de l’innovation. On a mis 13 mois pour être certifiés dans le monde entier. La toute dernière certification date du 18 avril de cette année. On a même dû participer à l’élaboration de certaines normes car la batterie équipant notre montre n’existait pas. Finalement, l’Emergency II est considérée comme l’une des balises les plus fiables existant sur le marché. Aujourd’hui cette montre est autorisée à la vente et disponible dans nos boutiques.
TG – Breitling revisite depuis quelques années chacun de ses modèles cultes. Quel sera le prochain ?
JPG – Chez Breitling, on dit ce que l’on fait, mais surtout on fait ce que l’on dit (Rires). On préfère présenter les produits quand ils sont disponibles. Soyez patients, vous n’aurez pas l’occasion d’être déçus.
Breitling Emergency II :
La Breitling Emergency II est disponible dans toutes les boutiques de la marque depuis le début de l’été 2014. Cette montre tant attendue est la première – et la seule – montre au monde équipée d’une balise de détresse bi-fréquence permettant à la fois de lancer une alerte et de guider toute opération de localisation et de sauvetage. Cet instrument est inscrit dans la classe des PLB (Personnal Locator Beacon), ce qui a demandé cinq ans de développement et presque deux ans pour l’obtention de toutes les certifications internationales. L’Emergency II concentre dans un boîtier de montre un record de miniaturisation de l’émetteur bi-fréquence et une innovation ayant permis de faire progresser la technologie des batteries rechargeables. Le tout certifié COSC, comme toute la production Breitling.
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