Président
Conférence de presse de Félix Baumgartner
Les préparatifs du saut et les impressions du staff
Le saut
Les données définitives du saut supersonique de Baumgartner
La conclusion la plus importante de l’analyse de la mission était cependant déjà évidente pour les millions de spectateurs dans le monde entier, qui ont assisté au saut en direct : la chute libre de l’aventurier autrichien a en effet montré qu’un être humain parfaitement entraîné et doté de l’équipement adéquat peut franchir le mur du son en toute sécurité. Il s’agit là d’une découverte capitale pour l’industrie aérospatiale, qui recherchait une solution pour l’évacuation de l’équipage et des passagers en cas d’urgence, notamment en prévision des futurs vols spatiaux commerciaux.
« Nous avons prouvé tous ensemble qu’un être humain peut dépasser la vitesse du son en chute libre depuis la stratosphère avant de repasser dans une phase transsonique et d’atterrir sain et sauf sur la terre ferme », a déclaré le Dr Jonathan Clark, directeur médical de Red Bull Stratos. « Il s’agissait d’un point majeur de notre programme et d’un événement essentiel pour la médecine et la physiologie au niveau aérospatial. »
La documentation a été finalisée à l’issue du sommet scientifique Red Bull Stratos organisé le 23 janvier dernier par l’équipe scientifique de la mission, dans le California Science Center. Parmi les participants se trouvaient des astronautes de la NASA, des officiers de l’U.S. Air Force et des représentants de compagnies aérospatiales commerciales telles que Virgin Galactic, Northrop Grumman, SpaceX, XCOR, Sierra Nevada Corporation, etc. L’équipe a également publié les chiffres définitifs des records soumis à approbation – y compris la légère révision à la hausse de la vitesse supersonique de Baumgartner.
Red Bull Stratos était une mission historique à la frontière de l’espace, qui a permis à Felix Baumgartner, BASE jumper professionnel, de réaliser le rêve de sa vie : sauter depuis une capsule attachée à un ballon d’hélium, après une ascension à 39 kilomètres de la surface terrestre. Il est ainsi devenu le premier être humain à franchir le mur du son en chute libre, tout en établissant plusieurs autres records. Depuis son origine, la mission était avant tout considérée comme un programme de vol d’essai destiné à faire progresser les connaissances médicales et scientifiques du vol humain.
La publication des découvertes de la mission représente l’aboutissement de cinq années de développement actif du programme de vol d’essai, et d’études sur les avancées techniques, médicales et météorologiques correspondantes. Les informations les plus attendues étaient les données physiologiques préliminaires de Baumgartner, avec des mesures de son rythme cardiaque et respiratoire à divers moments clés de l’ascension et de la chute libre.
Le monitoring physiologique de Baumgartner a fourni à l’équipe plus de 100 millions de points de données, notamment lors de sa chute à la vitesse supersonique. Les données récemment publiées incluent non seulement son rythme cardiaque et respiratoire mais indiquent également les forces qu’il a rencontrées à certaines étapes clés de la mission.
Le rythme cardiaque de Baumgartner a par exemple atteint un maximum de 185 battements par minute (bpm) au moment de sa sortie de la capsule avant de redescendre à 155-175 bpm pendant la chute libre. Alors que son rythme cardiaque était compris entre 40 et 100 bpm pendant la phase de « pré-respiration » d’oxygène précédant le lancement, il s’est élevé à 60-100 bpm au cours de l’ascension. Lorsque Baumgartner a atteint Mach 1,25, son cœur battait à 169 bpm et s’est maintenu entre 155 et 180 bpm tout au long de la descente sous voile. Il était encore à 163 bpm au moment de l’atterrissage, puis est redescendu à 100 bpm lors du trajet en hélicoptère qui a ramené l’aventurier jusqu’à Mission Control. Quant à son rythme respiratoire, il a atteint une fréquence maximale de 30 à 43 respirations par minute pendant la chute libre.
Baumgartner nous décrit les sensations qu’il a éprouvées lors de son accélération, jusqu’au franchissement du mur du son : « C’est comme si vous flottiez dans l’espace, avant de prendre soudain énormément de vitesse d’un coup – mais vous ne sentez pas l’air autour de vous à cause de sa très faible densité. Pendant presque 35 secondes, je ne sentais pas l’air autour de moi parce qu’il n’y en avait tout simplement pas. Ce genre de sensation est assez préoccupant pour un professionnel de la chute libre. Et puis vous pénétrez enfin dans une zone où la couche d’air est plus épaisse et alors, il faut maintenir son corps dans une position absolument symétrique, au risque de partir en vrille comme cela m’est arrivé. »
Combinaison spatiale et parachute
La mission a permis d’accomplir des progrès considérables en matière d’innovations scientifiques, telles que le développement et la validation de la combinaison pressurisée et du parachute personnel ; le développement de nouveaux protocoles de traitement médicaux, notamment un protocole lié aux conditions d’ébullition qui devrait devenir un nouveau standard de soin ; ou encore l’introduction d’un système de parachute étranglé permettant de récupérer la charge utile en haute altitude, avec de multiples avantages potentiels pour les passagers et le chargement.
Actualisation des records
Dans les semaines qui ont suivi les analyses de la mission, Brian Utley, Observateur officiel du Livre des compétitions et des records de l’Association aéronautique nationale des Etats-Unis (Official Observer for the Contest and Records Board of the United States ‘ National Aeronautic Association), a pu actualiser les chiffres des records du monde attendant d’être confirmés par le conseil d’administration de la Fédération Aéronautique Internationale (une procédure qui prend toujours un certain temps) :
Vitesse verticale maximale :* 1 357,6 km/h / Mach 1,25
Première estimation : 1 342,8 km/h / Mach 1,24
Altitude de sortie (saut) la plus élevée : 38 969,4 m
Première estimation : 39 045 m
Longueur verticale de la chute libre :* 36 402,6 m
Première estimation : 36 529 m
*sans cône ni système de stabilisation
Utley a fait remarquer que l’altitude du saut de Baumgartner était 24 % plus élevée que l’altitude de sortie la plus élevée enregistrée auparavant par Joe Kittinger en 1960 – soit 31 333 mètres. Il a également confirmé la durée de la chute libre mesurée en direct : 4 minutes, 20 secondes, et indiqué que le ballon de Baumgartner avait atteint l’altitude maximale de 39 068,5 mètres (l’ascension habitée la plus élevée jamais enregistrée), avant de redescendre légèrement tandis que l’Autrichien se préparait à sauter.
Fondée en 1865 au Locle par un horloger visionnaire, Georges Favre-Jacot, la Manufacture Zenith est rapidement reconnue pour la précision de ses chronomètres pour lesquels elle s’est vu remettre 2333 prix de chronométrie en un siècle et demi d’existence – le record absolu en montres de poche, de bord et bracelet. Rendue célèbre grâce au mythique calibre El Primero, un chronographe automatique intégré à roue à colonnes lancé en 1969, et dont la fréquence élevée, 36 000 alternances par heure, assure une précision de la mesure des temps courts au 1/10e de seconde, la Manufacture Zenith dispose depuis plus de 600 variations de mouvements. Toutes les montres Zenith possèdent un mouvement manufacturé Zenith et sont développées et produites de bout en bout par la Manufacture du Locle. Fait rare, cette Manufacture se trouve aujourd’hui encore à l’endroit précis où son fondateur a bâti le premier atelier.
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