Julien Tornare est un jeune CEO de grande marque pouvant aisément être qualifié de CEO 2.0. C’est un homme de son temps, un homme connecté, un homme qui a fait siennes certaines méthodes de management qui peuvent sembler totalement folles pour certains aînés conservateurs parmi ses pairs. Pour autant, Jean-Claude Biver savait quel homme il allait chercher chez Vacheron Constantin, magnifique marque genevoise au sein de laquelle Julien Tornare a construit sa carrière 17 années durant. Ce dernier savait lui aussi qu’avec un Jean-Claude Biver toujours en avance sur la concurrence, il pourrait s’exprimer. Et c’est un homme enthousiaste, motivé, à l’énergie contagieuse que nous avons rencontré à l’occasion du lancement de la Zenith Defy Lab au Locle, en Suisse. Julien Tornare est notre sixième rencontre pour alimenter notre « Who’s Who horloger », mais le premier à nous avoir répondu devant la caméra. Action !
Nom : Tornare
Prénom : Julien
Année et lieu de naissance : 1972 à Genève
Nombre d’enfants : 3
Fonction exercée aujourd’hui : CEO de Zenith (groupe LVMH)
Trois derniers postes occupés en horlogerie :
– Manager Suisse puis Manager Amérique du Nord Vacheron Constantin (2000 – 2009)
– International Sales Vacheron Constantin (2009 – 2011)
– Managing Director Asie-Pacifique pour Vacheron Constantin (2011 – 2017)
Dernier diplôme obtenu : IMB Business School Lausanne
Quelle montre portez-vous au moment de cet entretien ?
Je porte la fameuse Zenith Defy Lab que nous avons fabriquée à 10 exemplaires vendus à des collectionneurs, plus deux exemplaires destinés à notre musée, ici au Locle.
Quelle est votre plus belle réussite horlogère ?
Cela fait une vingtaine d’années que je suis dans l’horlogerie, et j’ai réellement la sensation que je suis en train de travailler à ma plus belle réussite horlogère. Quand Monsieur Biver m’a présenté le projet de Zenith qu’on allait relancer par l’innovation, qui est une des caractéristiques de la marque, je n’ai pas hésité. Aujourd’hui j’arrive à un moment fantastique car nous lançons la Defy 21 qui est déjà un succès commercial, la Defy Lab que nous venons de présenter, plus tout ce que nous allons capitaliser sur ces projets. J’ai vraiment l’impression que je suis en train d’écrire ma plus belle page horlogère.
Quelle est votre complication horlogère favorite ?
Le quantième perpétuel. C’est une complication impressionnante, difficile à réaliser et difficile à régler.
Quelle(s) autre(s) passion(s) que l’horlogerie avez-vous ?
Ma passion s’est développée en travaillant dans l’horlogerie, entouré de passionnés. Sinon j’aime le sport qui permet d’acquérir discipline, rigueur, et énergie. Je suis aussi passionné de vins que je collectionne. Avec les millésimes, j’essaie de me remémorer ce que je faisais à cette époque là. Et c’est beaucoup d’émotion. Les vins, comme l’horlogerie génèrent de la passion.
Quelle serait la montre de vos rêves ?
Ce serait la montre qu’on pourrait projeter dans l’avenir mais qui serait aussi intemporelle. C’est l’exercice que je veux réaliser avec Zenith.
Comment définiriez vous le luxe ?
C’est quelque chose de précieux, à quoi on tient, et qui transmet de la passion. Cette passion doit être intemporelle. J’ai des bouteilles de vin ou des montres qui génèrent ce type d’émotion à chaque fois que je les vois.
Quelle marque (horlogère ou non) incarne le mieux le luxe selon vous ?
Il y en a pas mal. L’industrie du vêtement est très mode, donc change. Dans l’horlogerie on est sur des raisonnements à long terme, sur la pérennité. Mais dans le vêtement, j’ai découvert Loro Piana qui représente quelque chose d’exclusif.
Quel personnage vous inspire ?
Je devrais dire Monsieur Biver. Ce qui est évident ! Bien avant de devenir mon patron je le considérais comme un des deux ou trois personnages de l’horlogerie de ces 30 dernières années. Dans le projet Zenith, un des éléments déterminants de mon arrivée a été de travailler avec Monsieur Biver. Pour moi, travailler à ses côtés, le plus longtemps possible, je l’espère, c’est une chance énorme !
Quelle qualité appréciez vous le plus chez les autres, et quel défaut regrettez vous d’avoir ?
Une qualité qui est essentielle et que je veux instaurer dans l’esprit de Zenith, c’est l’esprit « Start up ». On doit être flexible, avoir de l’énergie, on doit être agile.
Quelle citation appréciez vous particulièrement ?
Il y a une citation que j’aime bien qui vient de Richard Branson : « Vous voulez rendre vos clients heureux ? Rendez votre staff heureux ! ». Le management dans la terreur ne fonctionne pas. Dans la Silicon Valley on parle de « Chief Happiness Officer ». Des gens qui réfléchissent à rendre leurs staffs heureux.
Quelle heure est-il ?
Il est, si je vois bien ma montre, 2h25 (14h25 ndlr). Nous sommes dans le noir, ce n’est pas que je ne vois pas ma montre (sourire).
Retrouvez les collections de la marque Zenith sur son site Internet.
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