Fin d’année 2014 extraordinaire pour Kari Voutilainen ! Après la remise du Prix Gaïa en septembre puis du Grand Prix de la Montre Métiers d’Art à Genève en octobre, le créateur finlandais exposait en novembre à Paris au Salon Belles Montres.
Né en Finlande en 1962, Kari Voutilainen commence ses études d’horlogerie à Tapiola avant de se perfectionner à partir de 1988 au WOSTEP de Neuchâtel. Il passe ensuite une dizaine d’années aux côtés de Michel Parmigiani, se consacrant à la restauration de montres compliquées et participant à la création de pièces uniques et originales. Fort de cette expérience de premier plan, il retourne au WOSTEP comme enseignant avant de fonder en Suisse, en 2002, son propre atelier d’artisan dans la jolie région du Val-de-Travers. Il présente ses premières créations avec succès à Bâle en 2005 avant d’intégrer l’AHCI en 2006 et d’être promu Horloger de l’Année dans son pays natal en 2007. Sa réputation n’a cessé depuis de grandir dans le cercle des créateurs indépendants et son talent récompensé déjà deux fois du Prix de la Montre Homme à Genève (pour l’Observatoire en 2007 et pour la V-8R en 2013) jusqu’à la consécration de cette année avec la magnifique Hisui et le Prix Gaïa.
Kari travaille aujourd’hui dans son Atelier de Môtiers, entouré d’une quinzaine de collaborateurs avec lesquels il réalise au maximum 45 montres extraordinaires par an comme autant d’œuvres d’art, dans le respect de la tradition horlogère et du travail de qualité. Acquérir un jour une Voutilainen est devenu une sorte de Graal pour les amateurs et passionnés de haute Horlogerie.
C’est donc dans le très bel espace du Carrousel du Louvre, aménagé cette année pour accueillir dans les meilleurs dispositions les vitrines des exposants indépendants, que Kari a présenté quelques-unes de ses créations en partenariat avec l’EKSOWatches Gallery.
Voici par exemple la Vingt-8 avec petite seconde au dessin très classique mais immédiatement reconnaissable grâce à ses aiguilles typiques. Révélé en 2011 après trois ans de développement, ce modèle à remontage manuel présente la particularité d’être doté de deux roues d’échappement à impulsion directe qui transmettent sans intermédiaire l’énergie au balancier. Ce dispositif novateur réduit les frottements et le gain ainsi réalisé permet de porter la réserve de marche à 65 heures.
Serti dans un boîtier en or rose de 39 mm, le cadran blanc présente un aperçu des différentes techniques de guillochage à la main qui témoignent du souci de perfection apporté par Kari à chaque détail de la finition, aussi bien technique qu’esthétique.
C’est le même mouvement adapté en 2012 à un boîtier au diamètre réduit de 37 mm qui équipe la très jolie 2-Eight. La petite seconde s’absente discrètement du cadran pour laisser toute la place à une pièce de nacre rose qui transforme le modèle en un élégant bijou féminin.
Le fond saphir permet d’apprécier le superbe balancier-spiral surdimensionné à système de courbure Breguet-Grossmann ainsi que l’échappement double en acier bleui si particulier. Le train de rouages en or rose ajoute encore une touche de distinction au mouvement largement ouvert.
Juste le temps d’assister à la conférence offerte par l’ancien professeur du WOSTEP au public assidu de Belles Montres sur les mécanismes de sonneries et répétitions…
… et nous découvrons dans la vitrine une pièce unique spécialement illustrée d’une gravure Art Déco pour la Galerie d’Ekaterina Sotnikova : une GMT-6 en or blanc dotée d’un second fuseau horaire et d’une indication jour/nuit.
Kari a repris pour l’occasion le mouvement de la Vingt-8 en y intégrant plus de 70 composants supplémentaires pour faire fonctionner et afficher le second fuseau au moyen d’un disque tournant sur le cadran à 6h. Mais l’envers est lui aussi toujours aussi somptueux.
Le maître nous avait gardé une dernière surprise dans sa manche ! Ou plutôt au poignet puisque c’est son propre exemplaire du tout récent Tourbillon-6 qu’il nous fit découvrir : modèle produit en 6 numéros seulement, assorti d’un cadran en revêtement noir et d’aiguilles rouges qui lui donnent un indéniable cachet moderne, voire sportif.
Souhaitant doter la cage de tourbillon de dimensions appréciables, Kari a légèrement décalé l’affichage de l’heure vers le haut du cadran, donnant à l’ensemble un petit aspect dissymétrique original. Mais comme d’habitude le fond du mouvement spécialement développé pour ce modèle vaut à lui seul le détour !
Merci à Kari et Ekaterina de nous avoir permis d’apprécier encore une fois ce qui fait incontestablement partie des plus belles créations de Haute Horlogerie de ces dernières années. Vous pouvez retrouver ces modèles sur EKSOWatches et d’autres encore sur le site de Kari Voutilainen.
Pour Passion Horlogère : Rédaction Luc J. / Photographies PH
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