Une invitation me parvient de la maison Journe, par l’intermédiaire de Passion Horlogère, interlocuteurs que je remercie encore. Une conférence est organisée par Sotheby’s à l’occasion d’une vente exceptionnelle de 3 pendules et de manuscrits sur Antide Janvier. L’occasion d’en apprendre davantage sur la résonance.

Lundi 25 Octobre, je me rends sur les lieux situés presque en face du Palais de L’Élysée. Les locaux comme l’accueil sont agréables, et je me dirige dans cette grande salle où sont exposées les pendules. Cette collection appartient aux héritiers de Marcel Mennesson qui fut le fondateur de la société Solex.
Un superbe régulateur de parquet (1812) qui est le clou de cette vente. Regardez ce cadran magnifique :
Dans un coin une pendule de Robert Robin m’interpelle. Je fais constater à un commissaire que celle-ci a un petit problème. Car de son porte-échappement pend au bout de son spiral, qui n’en n’est plus un, le petit balancier qui a son axe brisé. Ce monsieur disparaît aussitôt… Malgré cela son échappement est curieux et semble de type Duplex ou à ancre avec une roue double. Un autre régulateur de Robin avait sa porte avant cassée et se trouvait à côté. Le pauvre Robert Robin, ce n’est pas son jour…
Je salue le directeur de la boutique Journe et le remercie au nom de Passion Horlogère de l’accueil qu’il nous réserve à chacune de nos visites. Puis, une dame m’interpelle pour savoir où sont les pendules de Janvier ! Aimablement je lui fais remarquer qu’elles sont devant elle ; et alors là elle me bombarde de questions. Je cherche une issue…
A l’arrivée de deux autres membres de Passion Horlogère, j’en profite pour m’esquiver et fausser la compagnie à cette très aimable dame… Nous nous saluons, heureux de nous retrouver. Ils font partie des amoureux du grand maître horloger. Jamais deux sans trois, notre ami Jean-Baptiste VIOT est de la partie. On nous invite à gagner nos chaises pour suivre les débats. Après les remerciements d’usage du directeur de Sotheby’s France, Maitre Sabrier, grand connaisseur de l’histoire de l’horlogerie qui a rédigé de nombreux articles, nous fait un rapide tour d ‘horizon sur la vie de Janvier. Monsieur JOURNE intervenant quelques fois pour venir en aide à son ami.
La résonance
Christian Huygens (1629-1695) aurait été l’un des premiers à étudier le phénomène en son temps. Il a remarqué que deux horloges à balancier, placées sur la même cloison, synchronisaient leur mouvement ; il en a fourni l’explication.
Puis viennent les recherches du grand scientifique Antoine Laurent Lavoisier né à Paris, le 26 août 1743. Mort guillotiné en 1794. Le 8 mai 1794, le président du tribunal déclarait : « La république n’a pas besoin de savants. Il faut que la justice suive son cours. » Antide Janvier est le premier à mettre en pratique sur des pendules ce phénomène, suivi par A-L Breguet.
La résonance est un phénomène selon lequel certains systèmes physiques (électriques, mécaniques…) sont sensibles à certaines fréquences. Un système résonant peut accumuler une énergie, si celle-ci est appliquée sous forme périodique, et proche d’une fréquence dite « fréquence de résonance » ou « fréquence naturelle » ou fréquence propre. Soumis à une telle excitation, le système va être le siège d’oscillations de plus en plus importantes, jusqu’à atteindre un régime d’équilibre qui dépend des éléments dissipatifs du système, ou bien jusqu’à une rupture d’un composant du système.
Un système susceptible d’entrer en résonance, c’est-à-dire susceptible d’être le siège d’oscillations amorties, est un oscillateur. Un tel système a la particularité de pouvoir emmagasiner temporairement de l’énergie sous deux formes : potentielle ou cinétique. L’oscillation est le phénomène par lequel l’énergie du système passe d’une forme à l’autre, de façon périodique.
Si on couple deux pendules par un ressort, le système est alors décrit par les inclinaisons généralement distinctes des deux pendules. Ce système à deux degrés de liberté possède deux modes propres dans lesquels les pendules oscillent à la même fréquence. Toute oscillation libre est une somme des deux modes propres correspondants et, face à une excitation sinusoïdale, chacun d’eux peut engendrer une résonance. En supposant les deux pendules identiques, l’origine des deux types d’oscillation devient évidente. Dans un cas, les pendules oscillent de concert, comme s’ils étaient liés par une barre rigide ; la fréquence propre du système est la même que celle du pendule simple. Dans l’autre, ils oscillent en opposition, comme si le milieu du ressort avait été fixé ; une moitié de ressort accroît donc la raideur associée à chacun d’eux, ce qui, comme il est précisé plus loin, augmente la fréquence propre.
F.P. JOURNE explique par l’exemple simple de 2 balançoires de même longueur lancées en même temps qui, à un moment, sont en opposition constante et deviennent synchrones. F.P. JOURNE, dans les années 80, a restauré une pendule à résonance d’Antide Janvier du conservatoire des Arts et Métiers avec son oncle quand il était à Paris Bd St-Germain.
Il essaya d’appliquer ce phénomène à une montre qu’il construit pour son premier client sans grand succès et persévère dans ses recherches pour mettre au point le dispositif. 20 ans après il récidive avec son chronomètre. A la fin de cette soirée Jean-Baptiste, David, Christian et moi-même, nous lui poserons quelques questions techniques. Malheureusement ses réponses nous laisseront sur notre faim. Désolé pour la rédaction rapide de ce compte rendu, mais je reste à votre disposition pour répondre à vos questions techniques.
Récit & photos Philippe St S.
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