Ma rencontre avec la Passion Horlogère

Longtemps j’ai cherché une passion, un domaine, un centre d’intérêt, quelque chose qui me fasse vibrer. Quelque chose qui me transporte et que je puisse approfondir par moi-même, pour moi-même. On n’est pas sérieux quand on a 17 ans ! À cet âge là pourtant mon problème l’était, sérieux. Je n’avais pas de but. Que faire de ma vie ? Déjà cette question existentielle émergeait en moi. Je voulais faire quelque chose de « différent », être « hors du moule » comme on dit.

Mais pour briser les règles, il faut d’abord les maîtriser. J’ai finalement suivi un parcours « classique », une classe préparatoire durant deux années puis une école de commerce, à Grenoble (à deux heures de Genève seulement !).

Durant mes années d’étude le sentiment d’incomplétude ne m’a pas quittée. Il manquait quelque chose à ma vie pour être parfaitement heureuse. Cette petite lumière qui nous pousse à nous lever le matin et à nous coucher le soir, des idées plein la tête. Jusqu’au jour où une rencontre a changé ma vie. La rencontre. Celle que, je crois, nous attendons tous, la rencontre avec soi-même. Le jour où j’ai rencontré l’Horlogerie, je me suis rencontrée.

La révélation horlogère

Pour la toute première fois, un sujet avait le pouvoir de me captiver comme aucun autre auparavant. J’ai découvert l’horlogerie un jour de décembre, un mois plus tard je me rendais au Salon International de la Haute Horlogerie. Quel moment incroyable pour moi ! Les mois qui suivirent furent dédiés à la lecture compulsive d’articles divers et variés, à l’achat de livres tous plus beaux les uns que les autres, à la visite de musées passionnants et à la découverte de trois superbes manufactures horlogères situées à la Chaux-de-Fonds.

Et aujourd’hui, me voici en pleine rédaction d’une déclaration. Ma déclaration d’amour à ce domaine si incroyable, si riche, si beau qu’est l’Horlogerie.

Don’t crack under pressure …

Ma déclaration…

Finalement peu connu, réellement, l’Horlogerie a tant à nous apprendre ! Loin d’être superficielle, loin d’être simplement une énième branche du secteur du Luxe, elle est un monde à part.

L’Horlogerie me connecte à la vie et à ses valeurs fondamentales. J’ai compris cela en voyant un horloger donner vie à une montre, là juste sous mes yeux, en plaçant le balancier dans le mouvement. Soudain ce que j’ai observé, c’est un coeur qui bat. Un petit coeur fragile et mince, qui quelques secondes avant tenait en suspension dans les brucelles de l’horloger chirurgien et maintenant bat à toute vitesse pour animer le garde-temps. Un spectacle à couper le souffle.

Une passion qui se concrétise

Quelques temps plus tard, ma vie a pris un nouveau tournant. J’ai fait mon entrée au sein de la Grande Maison, l’ « horloger des horlogers ». J’en avais rêvé, et m’y voilà. Le 15 mars 2019 pleine d’ambitions et le coeur rempli de bonheur je suis arrivée sur le Campus Genevois de Haute Horlogerie dans la région de Genève, afin d’intégrer pour 6 mois l’équipe Marketing de la Maison Jaeger-LeCoultre.

J’ai eu la chance immense de me rendre tous les mercredis dans la Vallée-de-Joux, au sein de l’étonnante et merveilleuse Manufacture Jaeger-LeCoultre. J’y ai découvert les plus belles pièces de la marque, et j’ai notamment pu écouter pour la première fois le son cristallin de l’envoûtante Master Grande Tradition Grande Complication. J’ai également eu la chance d’observer le travail formidable des artisans de l’Atelier des Métiers Rares. Émaillage, Gravage, Guillochage, Sertissage, tant de métiers peu connus qui pourtant, j’en suis convaincue, peuvent tous nous transporter.

Some watches tell time, some tell a story. Jamais cette phrase n’avait autant fait sens auparavant.

Tant de choses au poignet…

Je ne suis pas encore une grande connaisseuse, ni une grande collectionneuse. Je possède pour l’instant une seule et unique montre. Une Tank Louis Cartier des années 60, héritée de ma maman. Elle représente bien plus qu’un moyen d’obtenir l’heure, bien plus qu’un objet luxueux, bien plus qu’une icône.

Presque chaque jour je la porte à mon oreille pour vérifier que l’on entend toujours le  mélodieux tic-tac de l’ancre sur la roue d’ancre. J’ai l’impression merveilleuse de l’écouter vivre. Se faisant vieille, j’ai peur un jour de ne plus entendre ce son que j’affectionne tant, je tiens à elle comme à une amie d’enfance qui aurait toujours fait partie de ma vie.

L’Horlogerie pour moi c’est donc cela. Un lien indéfectible que l’on crée avec un garde-temps mais pas seulement. Un lien avec des Maisons, leur Histoire, leurs valeurs. Un lien avec les artisans passionnés, un lien avec des lieux magiques presque enchanteurs à l’image des vallées suisses. Un lien avec l’art, un lien passionnel, sans limite, car l’Horlogerie n’en n’a pas. Porter une montre à son poignet, c’est porter la passion et les heures de travail méticuleux, des horlogers, des constructeurs, des designers, des chefs de projets, des chefs de produit, des artisans, de tous les acteurs qui composent le monde merveilleux qu’est l’Horlogerie.

Porter une montre c’est porter un fragment de temps, un fragment d’époque mais aussi et surtout les fragments d’âme qu’offre chaque être humain à chaque étape de création de la pièce.

Alice Derbier pour Passion Horlogère