Mercredi 16 mai Passion Horlogère m’a organisé une surprise de taille. À l’occasion d’un déplacement parisien pour rencontrer les marques Patek Philippe, Vacheron Constantin, Tudor et Réservoir au cours d’un dîner au Sourire de Saïgon, il m’a été proposé de me glisser dans la peau d’un horloger. L’apprentie Clara allait subir son baptême du feu horloger sous la direction de Jean-Baptiste, horloger de la grande maison Jaeger-LeCoultre. Et c’est dans l’atelier de la magnifique et luxueuse boutique de la place Vendôme que cela s’est déroulé. Visite guidée !
Clara Floury, jeune apprentie horlogère d’un jour
Jaeger-Lecoultre est une maison horlogère née d’un défi lancé par Edmond Jaeger à son grand ami Jacques-David Lecoultre : créer une montre pour tous les joueurs de polo, capable de résister aux chocs. De ce défi est née la légendaire Reverso en 1931. Du latin « je me retourne sur moi-même ». Elle protège le verre en se retournant, ce dernier n’étant alors plus exposé aux coups. Une caractéristique unique. Une fois le boîtier retourné, une surface d’acier de quelques centimètres carrés s’offre à la gravure et à l’imagination de son propriétaire. Aujourd’hui, la Reverso est devenue la montre iconique de chez Jaeger-Lecoultre ; et cette montre soudera les deux amis en créant la marque Jaeger-Lecoultre.
Jean-Baptiste dispense une présentation historique de la « Grande Maison »
Mais la « Grande Maison » comme on l’appelle existe depuis 185 ans, depuis qu’en 1833 Antoine Lecoultre fonda son premier atelier.
Un des nombreux brevets déposé par Jaeger-LeCoultre
Elle est appelée la « Grande Maison » ou encore l’« Horloger des Horlogers ». En effet, depuis sa création, et pendant des années, la manufacture a fourni des composants et des mouvements à de très nombreuses maisons horlogères , ce qui a contribué à la renommée de l’horlogerie Suisse. Et au Sentier, au cœur de la Vallée de Joux où elle est installée, c’était pendant très longtemps la plus grande maison… Aujourd’hui, Jaeger-Lecoultre réalise des montres dans plusieurs collections, pour les hommes comme pour les femmes, avec toujours ce souci de combiner la qualité, la technique et le style en repoussant les limites de la création horlogère. La marque est reconnue depuis le XIX siècle comme la Grande Maison de la Vallée de Joux.
L’atelier se trouvant au sous-sol de la boutique, place Vendôme
Chaque année, la maison Jaeger-Lecoultre propose d’exposer de manière vivante son savoir-faire à travers des Masterclass. Ces formations de quelques heures, accompagnées d’un maître horloger de la marque, permettent aux amateurs de montres de se familiariser avec le métier d’horloger. Le principe étant de démonter et de remonter un mouvement afin de comprendre au mieux le mécanisme d’une montre.
Présentation du calibre qui va être démonté puis remonté
C’est donc cette à expérience que moi, Clara, du haut de mes 20 printemps, je me suis livrée son sans appréhension. Mais il y avait aussi beaucoup d’enthousiasme car il s’agissait de découvrir un monde merveilleux rempli de mystères. L’apprentie horlogère que j’ai pu être trois heures durant a eu l’immense honneur de participer à ce cours particulier dispensé par un professeur exceptionnel. Le Masterclass s’est déroulé en plusieurs étapes, débutant par la partie théorique pour se continuer ensuite par la pratique.
Présentation du principe de l’échappement / balancier-spiral
Tout d’abord, Jean-Baptiste m’a conté l’histoire de la marque. Résumer 185 années d’une histoire aussi riche en quelques minutes n’est pas une mince affaire. Mais cela permet de mettre en perspective la richesse du savoir-faire accumulé par les horlogers de cette marque exceptionnelle. Après cela était venu le temps d’inviter la jeune apprentie en blouse blanche à venir dans son atelier afin de m’expliquer un peu plus en détail le fonctionnement d’une montre.
Place à la pratique
Une fois la théorie terminée, il était temps de passer à la pratique ! J’ai donc enfin pu passer à l’établi, munie de ma fameuse pince à brucelles servant à la préhension de pièces et rouages quasi microscopiques. Mais ce sont tout d’abord les tournevis qui se sont activés pour commencer le démontage du mouvement. Une épreuve pour une jeune femme, qui, à ce jour, n’avait jamais manipulé un mouvement de montre.
Ce sont plusieurs dizaines, voire centaines de composants qui composent une montre
Un exercice qui m’a demandé de la patience, de la dextérité et de la rigueur pour ne pas perdre les minuscules pièces qui composent le calibre horloger mis à ma disposition. Ce type de concentration et cet environnement sont propices à faire le vide autour de soi. Et paradoxalement, on ne voit pas le temps passer.
La dextérité de Clara mise à l’épreuve
Après avoir démonté l’ensemble, le maître horloger, Jean-Baptiste m’a guidée pour le remontage des pièces.
Le résultat du démontage
Petit à petit, tel un puzzle bien organisé, toutes les pièces se sont remises à leur place et le mouvement s’est remis en marche.
Le remontage demande beaucoup de concentration
J’éprouvais une grande fierté.
Admirer le spectacle d’un coeur qui bat
J’étais tellement heureuse d’être arrivée jusqu’au bout de cette expérience, de voir ce mouvement de montre fonctionner à nouveau comme ayant repris vie… c’était extraordinaire !
Un sentiment étonnant !
C’est une sensation que je n’oublierai jamais et surtout c’est une expérience qui m’a aidé à comprendre et à apprécier la belle horlogerie mécanique, noble, et tout simplement… horlogère.
Clara et Jean-Baptiste
Je remercie toutes les personnes ayant permis cette belle expérience, à commencer par la maison Jaeger-LeCoultre France, et ses personnels de la place Vendôme. Retrouvez l’intégralité du reportage photo sur l’album Facebook de Passion Horlogère.
Clara Floury pour Passion Horlogère
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