À Glashütte, l’approche horlogère est affaire de transmission. Avec ses nouveaux modèles GMT Guilloché, Moritz Grossmann revisite l’indication du deuxième fuseau horaire tout en mettant à l’honneur un métier d’art rarement maîtrisé : le guillochage. Deux cadrans vert mat et orange traduisent cette lecture cosmopolite du temps, inspirée de paysages et de perceptions chromatiques.

Un GMT pensé pour le voyage réel
La fonction est lisible d’emblée. Une échelle 24 heures court sur le pourtour du cadran, portée par une aiguille flèche qui renseigne le second fuseau. Les heures locales sont conservées par les aiguilles centrales, associées à une petite seconde à six heures. Une couronne dédiée placée à dix heures ajuste la seconde zone horaire par incréments d’une heure, sans perturber l’heure principale .
Cette architecture vise un usage concret : lire simultanément deux temps, de manière intuitive, sans interaction mécanique indésirable entre indications.

Métier d’art et lisibilité
Le cadran guilloché constitue l’identité de cette déclinaison. Réalisé selon un procédé traditionnel, il nécessite la maîtrise d’un guillocheur capable de repositionner sans cesse son burin et d’ajuster la pression pour obtenir un motif homogène. Les cannelures, polies au diamant, modifient la perception de la couleur au fil de l’angle de la lumière .
Sur le modèle vert, les aiguilles en acier bleui contrastent discrètement ; sur la version orange, elles sont polies pour accompagner les reflets du cadran.
Calibre 100.8 : le langage de Glashütte
Le mouvement manuel 100.8, visible sous un fond saphir, incarne les codes de Grossmann : platine 2/3, chatons vissés en or, coq de balancier gravé à la main et mécanisme de remontage amovible. Le calibre comprend 253 composants, une réserve de marche de 42 heures, un balancier optimisé et un échappement à ancre réglé en cinq positions .
La fonction GMT est intégrée côté cadran, un détail qui illustre l’intention de compacité et d’efficacité. La correction indépendante du second fuseau repose sur une roue à rochet et son ressort, permettant l’ajustement avant ou arrière.


Série limitée et identité de manufacture
Les deux versions se présentent dans un boîtier acier de 41 mm, associé à un bracelet en alligator noir. Chacune est limitée à huit exemplaires, positionnant ces GMT comme objets de collection autant que comme instruments de voyage.
Plus largement, ce duo confirme l’ambition de Moritz Grossmann : perpétuer les traditions initiées par son fondateur en 1854, tout en proposant des pièces où artisanat et innovation dialoguent. Christine Hutter, qui relança la manufacture en 2008, inscrit cette lecture du temps dans le paysage de Glashütte au même titre que les grandes signatures de la ville .
Pour une complication GMT, la proposition Grossmann se distingue à plusieurs niveaux :
– lecture claire des deux fuseaux sans surcharge,
– correction indépendante simple d’usage,
– cadran guilloché réalisé main, rarement associé au voyage,
– traitement technique en droite ligne avec l’école germanique (platine 2/3, gravures, chatons or).
Avec huit exemplaires par teinte, le discours vise autant le collectionneur initié que l’esthète sensible aux métiers d’art. Ici, le deuxième fuseau ne cherche pas à séduire par les complications visuelles, mais par l’exécution silencieuse d’une sophistication mécanique.
Pour en savoir davantage sur Moritz Grossmann
Marie pour Passion Horlogère



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