Rencontre du 3è type avec Laurent Picciotto

N ‘étant pas un professionnel de l ‘horlogerie ou de la presse mais un simple membre de Passion Horlogère, l ‘objet des textes que je rédige, éventuellement complétés de photos que je prends, est de communiquer un ensemble factuel d ‘informations, sans volonté autre qu ‘informative.
Il s ‘agit pour moi de retracer le déroulement d ‘un évènement, à ma façon, avec mes mots.
Forcément perfectibles, ce compte-rendu ainsi que les éventuels suivants, sont produits pour communiquer notre envie, notre passion, et toutes les personnes participantes sont vivement sollicitées pour apporter leurs propres éléments, rédactionnels ou photographiques.

Les interventions de Laurent Picciotto se sont déroulées lors du repas, par fraction, puis ensuite par questions/réponses, avec les participants.
Laurent Picciotto nous a relaté comment, ayant commencé à se passionner pour les montres à l ‘âge de 12/13 ans, il avait finit par créer son enseigne ChronoPassion, implantée rue du faubourg St Honoré, à Paris. A l ‘époque, les premiers contacts étaient des bijoutiers/joailliers ne proposant qu ‘accessoirement des montres, en complément de leur offre principale, s ‘intéressant à l ‘horlogerie par une espèce « d ‘obligation de marché.»

Question :
S ‘agit-il de vente de montres, plutôt que de marques ?
Réponse :
Les groupes proposent souvent des packages, mais la démarche de ChronoPassion n ‘est pas d ‘acheter des marques mais des modèles, considérés comme intéressants, selon la volonté, les goûts, la réflexion, les vendeurs étant associés aux choix.

Question :
Suite au salon de Genève, y a-t-il une dérive des prix constatée, ou pas ?
Réponse :
Depuis 10 ans, elle est considérable !
Les barres techniques placées très haut la justifient souvent, mais pas pour toute les marques…

Laurent Picciotto mentionne alors ses souvenirs de son aventure avec Richard Mille, pendant laquelle il estime qu ‘ils ont « fait les malins », recherchant le meilleur, « l ‘implacable », mais impliquant des coûts……….très élevés !

Globalement, il ne constate néanmoins pas de dérive particulière cette année.

Question :
Quid de Zénith, qui tente la démarche inverse ?
Réponse :
Difficulté de compréhension, s ‘il y a de grands écarts dans la grille de prix par rapport à la marge.

Question :
Quid de la politique du Groupe Bulgari par rapport à Genta ?
Réponse :
Genta a évolué, et ne présente plus 300 déclinaisons par an, il est néanmoins un « prédateur », et devrait récupérer son « nom. »

Question :
Quelles sont les montres marquantes ?
Réponse :
La RM 27, dont le poids est inférieur à 20 grammes !

Par ailleurs, il est perplexe sur le redéploiement de A. Lange & Söhne et le nombre de modèles.
Cabestan est à suivre selon lui, et il n ‘a pas constaté de tendance générale, des travaux séparés, manifestement une année de transition.

Question :
Quel est l ‘effectif de la boutique ChronoPassion ?
Réponse :
Laurent Picciotto explique qu ‘il a commencé seul, avec maintenant
4 à 5 personnes en effectif de vente,
2 horlogers, dont un qui forme sont successeur, étant lui-même sur le départ pour monter son atelier,
1 SAV,
1 administratif/comptabilité,
1 courses/livraison, dont l ‘Etranger.

La force de vente va passer de 2 hommes / 2 femmes à 4 femmes, toutes issues du monde horloger, avec apprentissage en cours.

La boutique diffuse actuellement 30 marques, bientôt 29, certaines étant mono-modèles. Il est pratiqué un contrôle d ‘entrée visuel et technique, avec analyse des défauts, ce qui a entraîné l ’embauche d ‘un horloger, M. Gendron, issu lui-même d ‘une famille horlogère.
(Laurent Picciotto estime qu ‘il faut environ 10 ans pour former complètement un horloger.)

Question :
Est-il possible de tout réparer ? Quelle montre est la plus fiable ?
Réponse :
Beaucoup de problème de SAV sont dus à des erreurs de conception !

Dans les cas les plus terrifiants, il est contraint de se séparer de la marque ou du modèle.

Il n ‘est pas possible de tout réparer, la conception est parfois bonne, mais avec les problèmes de secret du métier, de confidentialité, il est difficile d ‘intervenir.

Il mentionne le cas d ‘une pendule astrologique qui nécessite 5 ans de travail en clocher…
Le retour d ‘expérience sur certaines conceptions nécessitera 10, 20, 50 ans, et il y aura besoin à la fois de la volonté et de la capacité technique.

Question :
Quel est le fonctionnement de ChronoPassion ?
S ‘agit-il de passions individuelles ? Y a-t-il besoin d ‘intervention auprès des vendeurs ? Quels sont les modèles phares ?

Réponse :
« Je leur fous une paix royale ! », ils se considèrent d ‘ailleurs un peu comme chez eux, selon leurs appétences, compétences et affinités.
Ils ne sont pas considérés simplement comme des « vendeurs de hauts de gamme », mais ont de l ‘autonomie.
Quant aux modèles porteurs…Selon les années…C ‘est variable…En 2009, Hublot a bien marché.

Question :
Quel est le top 5 ChronoPassion ?
Réponse :
– Sans ordre d ‘importance –
Richard Mille
Urwerk
Panerai
Audemars Piguet
Max Busser

Question :
Qu ‘en est-il dans la conception de Richard Mille de la perception de l ‘espionnage industriel, du dépôt de brevet par rapport à l ‘ingénierie inversée ?
Réponse :
Sur le capteur de couple, pas gradué à l ‘époque, il s ‘est agit d ‘une amélioration de brevet existant.
L ‘approche de RM est plutôt « relax », désorganisée, de nombreux plans ne sont pas déposés, mais la situation est différente selon les marques, un grand nombre observe les autres.

Question :
Avez-vous des regrets ?
Réponse :
Parfois…
Une demande a été faite auprès de Patek, la réponse étant une trop grande jeunesse, par rapport à cette « Légion d ‘Honneur ». Attente de 7 ans, (mais il a eu connaissance d ‘un horloger qui a attendu 25 ans !)
Il a finalement attaqué la marque en France et en Suisse pour discrimination.
Il leur reproche une incohérence dans leur argumentation : Patek ne souhaite pas de spéculation sur ses fabrications, mais y contribue en rachetant ses propres modèles.

En guise de conclusion … provisoire.
Une Passion, des montres, de la passion, des montres…
La Passion, Horlogère, est en marche !