Quelle meilleure surprise pour un passionné et collectionneur de montres que de recevoir un coup de téléphone inespéré ? Quoi de mieux que d’apprendre que la montre que tout le monde rêverait d’acquérir vous est destinée ? C’est ce qui est arrivé à Paul, et qu’il a accepté de nous raconter.
Une première rencontre
« Cette montre, je l’ai croisée pour la première fois à l’état de « postiche » en avril 2021, alors qu’elle venait d’être présentée au public et à la presse. J’ai la chance d’entretenir d’excellentes relations avec la marque via mon AD (Authorised Dealer) depuis des années. Nous avons une confiance réciproque et une fidélité de presque 20 ans.
Or je sais qu’aujourd’hui, le contexte horloger de la marque à la couronne ne permet plus la facilité d’acquisition que j’ai pu connaître à l’époque. La valeur des montres neuve a aussi beaucoup augmenté. Et des montres que je pouvais acquérir à cette époque entre 3 000 et 7 000 Euro sont aujourd’hui facturées plus du double. Et je ne parle même pas du marché de l’occasion qui est devenu encore plus fou depuis 5 ans environ.
Mais cela n’a pas altéré ma passion pour l’horlogerie, et plus particulièrement pour la marque à la couronne. Parce que les montres Rolex ont ceci d’unique qu’elles sont parfaites à porter, quelles que soient les circonstances.
La montre en question est une icône de l’horlogerie. Il s’agit de la Rolex Daytona, modèle qui fête ses 60 ans en 2023. Peut-être que la marque va, pour l’occasion, éditer un modèle exceptionnel comme ce fut le cas en 2013 avec une version en platine ? Mais peu importe. La montre que j’ai eue sous les yeux en ce mois d’avril 2021 est à mes yeux la Daytona ultime.
Un cadran météorite hors normes
Il s’agit de la Rolex Cosmograph Daytona en or gris, lunette cérachrom, et cadran météorite référencée 116 519 LN-0038. Modèle qui a, par ailleurs, été déjà présenté dans les actualités de Passion Horlogère. Je vais donc passer sur les propriétés techniques en vous laissant le soin de suivre le lien menant à elles.
Mais je vais vous raconter brièvement l’histoire de cette montre.
En ce vendredi 22 avril 2022, je reçois un appel, alors que je suis à Paris, à la Samaritaine. Il s’agit de mon AD qui se trouve à Zurich et qui m’informe avoir une montre à me proposer. Sans cependant être certain qu’elle me plaira. Il me dit qu’il s’agit d’une Rolex. Ce qui est déjà une piste positive. Mais je songe alors à une Oyster Perpetual, alors si recherchée par tout le monde dans sa version « Tiffany », ou alors à une Air King. Deux modèles que j’ai déjà eu l’opportunité d’acquérir mais que je ne veux pas. Ces modèles ne me plaisent vraiment pas !
Mon « dealer » officiel, avec une voix toujours très peu émotive continue à me laisser tenter de deviner. Mais à aucun moment je ne pense à l’objet tant convoité. Je sais ce type de montre impossible à obtenir. Et depuis un an qu’elle a été annoncée, aucune n’a encore été livrée, à ma connaissance. Puis, il me lâche le morceau. Et là sa voix devient toute différente. Je ressens qu’il « communie » avec ma joie non dissimulée. J’ai les jambes en coton, je dois m’appuyer, du haut de mon grand âge, à la rambarde d’escalier du grand magasin. Je n’en reviens pas !
La quête du graal horloger
Hélas je n’ai pas prévu de passage en Suisse avant le mois de juin. Aucun problème, il me la conserve, c’est la mienne me dit-il. Je finis donc mon « embardée parisienne » et retourne le soir dans mes lointaines contrées septentrionales. Je partage cette belle nouvelle avec ma famille. Mais… je ne suis pas tranquille. Et si… !? Tout peut arriver. Un nouveau confinement, une faillite de Rolex (peu probable), de mon AD (peu probable aussi), une maladie, un décès, une quelconque calamité… Je ne peux pas attendre. Cette montre je veux pouvoir la posséder un jour ! Qu’à cela ne tienne, je partage ce point de vue avec ma fille qui me répond illico : « Papa, il faut aller la chercher ! ».
Dispositions sont prises pour nous rendre, ensemble à Zurich dés le lundi suivant. Elle m’accompagne pour partager ce grand moment ! Une belle journée parent / enfant qui restera gravée dans nos mémoires respectives. Un véritable partage de passion. Quel plaisir de la voir découvrir cette montre. Quel plaisir de l’observer écoutant les explications du personnel de vente défilant à tour de rôle pour voir et toucher LA bête. Car le secret était bien gardé. Ils n’étaient qu’une poignée à savoir que cette montre était dans les murs. Et ils ont été fantastiques dans l’expérience qu’ils ont fait vivre à ma fille. Une première pour elle. Une découverte de cet univers et de la passion qui l’entoure. Vraiment, je remercie toutes ces personnes qui se reconnaîtront à la lecture de ces lignes. Car ils les liront, assurément.
Immortaliser l’éternité
Et puis, il y a eu le retour. Cette envie de partager cette joie. Mais cette peur aussi de la perception qu’elle pourrait susciter. Alors je ne l’ai partagée qu’avec peu de personnes. Et j’ai commencé par l’équipe de Passion Horlogère qui, immédiatement m’a proposé de m’offrir libre tribune. Et mieux que cela, ils m’ont organisé quelque chose d’inoubliable : Un shooting photo professionnel ! Cela s’est passé à Paris, avec Alexandre Tarall, photographe, et Nesline Becco, set designer. Une nouvelle expérience à laquelle j’ai convié ma fille, de manière à ce qu’elle assiste à toute l’histoire de cette montre qui lui sera peut-être un jour destinée.
L’histoire de cette montre, une Rolex tombée du ciel, avec son cadran issu d’une météorite ayant parcouru des milliards de kilomètres depuis des millions d’années et s’étant arrêté sur Terre pour un jour se retrouver posé sur mon poignet. Avec cette perspective de temps long, on prend conscience que l’on en est qu’un propriétaire intérimaire. Elle sera donc transmise un jour et elle vivra probablement plusieurs autres vies. Comme cette météorite qui n’en est pas à sa première.
Remerciements
Je tiens à remercier toutes ces personnes qui ont offert une âme et une histoire à cette montre. Elles font désormais partie de cette histoire et lui en confèrent, de fait, sa valeur. Car la véritable valeur d’un tel produit ne sera jamais liée à sa marque, à la noblesse des matériaux utilisés, à sa rareté, ou encore à ses finitions. Seule son histoire a une valeur aux yeux des passionnés et des collectionneurs. »
Laisser un commentaire