Carl F. Bucherer Manero Central Chrono : la vraie bombe d’Atomic Blonde

Le titre en français n’est pas engageant. Pourtant Atomic Blonde est bien loin d’être le « nanar » de l’été. Bien au contraire ! Tous les ingrédients présents, Charlize Theron, James McAvoy, la musique des années 1980, Berlin… et les montres Carl F. Bucherer participent à le rendre plus que sympathique. Action !

Berlin, fin octobre 1989. À dix jours de la chute du mur, la ville est devenue l’ultime théâtre de la guerre froide, un nid d’espions dans lequel tous les coups sont permis. Dès les premières images, le ton est donné. Les images sont léchées, la réalisation captivante, le montage syncopé s’accompagne d’une bande-son survitaminée et omniprésente. Un pur bonheur pour celles et ceux qui ont connu les années 80 ! Le flow de l’hymne rap contestataire Fight the Power de Public Ennemy s’intercale entre les rythmes new wave du Blue Monday de New Order et Behind the Wheel de Depeche Mode. Cette superproduction donne aussi l’occasion de réécouter les tubes allemands de l’époque, l’excellent Major Tom de Peter Shilling, le Der Kommissar dans sa version anglaise et l’incontournable 99 Luftballons de Nena.

Avec Atomic Blonde, le réalisateur David Leitch donne des couleurs au roman graphique en noir et blanc d’Antony Johnston, The Coldest City. Son scénario adapte à l’écran les aventures de Lorraine Broughton, une agent aussi douée et rude que James Bond. L’actrice sud-africaine Charlize Theron monopolise l’écran. James McAvoy, qui joue son contact à Berlin-Ouest, n’est pas en reste. Alors comment, dans ce film à l’action menée tambour battant, Carl F. Bucherer a-t-il réussi avec maestria à s’immiscer dans le scénario ?

Des films où apparaissent des montres sont légions. De nombreuses marques trouvent avec le cinéma des placements de produits parfaits. Les acteurs deviennent des ambassadeurs et vice-versa. Toutefois, leurs précieux garde-temps n’apparaissent que le temps d’un plan ou, plus rarement, d’une courte scène. Carl F. Bucherer réussit là où la concurrence ne fait que de la figuration.
David Leitch, tout comme l’acteur suisse Daniel Bernhardt qui fait une brève apparition, n’y est certainement pas pour rien ! Ambassadeur de la marque, ce cascadeur qui a travaillé sur plus de 80 films – il est la doublure de Brad Pitt dans Fight Club – est passé récemment à la réalisation. Atomic Blonde est son premier long métrage. La maîtrise des scènes d’action est une réussite. Et en bonne intelligence, le scénario offre un rôle important à l’horlogerie.

Plan séquence sur la Manaro Central Chrono
La Manaro Central Chrono, dans Atomic Blonde, n’est pas qu’un simple accessoire. De la première scène de ce blockbuster estival jusqu’à son épilogue, la montre joue un rôle clé, le fil conducteur du film. Dans son boîtier se cache un précieux micro-film que toutes les agences, MI5, KGB et CIA désirent posséder. Ce garde-temps avec mouvement à remontage automatique CFB 1967 (42 heures de réserve de marche) se distingue par l’organisation des indications du chronographe. L’aiguille centrale des secondes est ainsi accompagnée d’une seconde aiguille centrale qui totalise les minutes. Les deux compteurs en position bicompax affichent une petite seconde à 3 heures et un totalisateur des heures en symétrie. La sobriété du cadran noir contraste parfaitement avec les index et aiguilles recouverts de matière luminescente pour assurer une lecture optimale.

Au cœur de l’action
Dans Atomic Blonde, Carl F. Bucherer ne joue donc pas les seconds rôles. Mieux, la marque horlogère est présente tout au long du script. Tandis que Berlin sert de décor principal à l’action, une boutique horlogère portant le nom de la marque suisse est le lieu de rendez-vous des espions basés à Berlin. Son horloger grave sur le mouvement d’un chronographe Manero Flyback le code secret qui permet à l’héroïne de passer à l’Est et de rencontrer son contact. Charlize Theron, qui porte à son poignet une élégante Manero AutoDate dont le design s’inspire des années 1960, manie alors avec adresse le tournevis d’horloger pour découvrir les pièces importantes du mouvement.

Dernière scène, ultime rebondissement. La Manero Central Chrono termine son périple dans la poche d’une veste. Le spectateur surpris apprécie cette fin loin des clichés. Le générique se déroule au son d’Under Pressure interprété par Queen et David Bowie. Ultime clin d’œil horloger ?