Du 4 au 13 septembre à Paris, puis du 18 au 27 septembre à Lyon, Seiko présente la deuxième édition de son Power Design Project. Une initiative audacieuse où l’imagination de ses designers est reine, donnant naissance à une série de montres expérimentales aussi conceptuelles que fascinantes. Plus qu’une exposition, c’est une plongée dans une horlogerie libérée des contraintes du marché, où l’objet horloger devient support narratif, laboratoire de style et miroir de nos imaginaires.
Une tradition d’innovation, un espace de liberté
Depuis sa fondation en 1881 par Kintaro Hattori, Seiko n’a jamais cessé de cultiver une approche pionnière de l’horlogerie. Forte d’un héritage de 140 ans, la maison japonaise conjugue savoir-faire mécanique, innovations technologiques (quartz, Spring Drive, GPS solaire) et une capacité unique à explorer les limites du design horloger.
C’est dans cet esprit qu’est né le Power Design Project, un programme annuel interne destiné à stimuler la créativité des designers de Seiko Watch Corporation. Leur mission : imaginer des montres « incroyablement spécialisées », quitte à inventer des personnages fictifs pour les porter. Une démarche qui dépasse le simple exercice de style, et interroge la fonction même de l’objet horloger dans notre quotidien… ou dans un univers parallèle.
Six montres conceptuelles : quand la montre devient personnage
Une montre pour les Ninja
Signée Yuya Suganuma, cette pièce explore l’idée de la furtivité absolue. Dotée d’un couvercle coulissant (verre ou métal) dissimulant des aiguilles tactiles, elle peut être lue sans les yeux. Zéro reflet, zéro bruit. Le bracelet inspiré du gant d’archerie japonais permet un port au poignet, à l’avant-bras, ou même à la cheville. Une montre conçue pour disparaître avec élégance.
Une montre pour les DJ
Kento Ito imagine une montre nocturne aux allures de stroboscope silencieux. Lumibrite, peinture fluorescente et jeu de miroirs créent un effet de profondeur hypnotique, lisible uniquement sous lumière noire, entre 18h et 5h du matin. Entièrement mécanique, elle célèbre les artisans de la nuit sans jamais compromettre le style.
Une montre pour les vampires
Plus sombre encore, la création de Yu Ishihara se destine aux créatures nocturnes. Son cadran n’indique que les heures de 18h à 6h, et sa lunette rotative incrustée de pierres précieuses permet de mesurer le temps écoulé depuis la dernière « prise de sang ». Détails gothiques, réserve de marche de 72h, et une esthétique aussi élégante qu’énigmatique.
Une montre pour les amoureux
Avec tendresse et espièglerie, Yu Hirose signe une montre sentimentale. Sous un verre bombé, un disque fleuri dévoile à chaque heure une phrase aléatoire : « LOVE me » ou « LOVE me NOT ». L’affichage n’est lisible que de face, rendant cette montre complice, intime, presque confidentielle.
Une montre pour le Père Noël
Takuya Matsumoto nous livre une vision horlogère de la magie de Noël. GMT à volet protecteur, cadran dissimulable, Lumibrite masqué pour éviter d’être repéré, étoile en guise d’aiguille du second fuseau horaire, et renne rouge pour la trotteuse. Une montre « professionnelle » pour une légende des cieux.
Une montre pour cuire les œufs
Enfin, Kiyotaka Sakai explore l’humour et la précision culinaire avec une montre à minuterie pour œufs à la coque. Fabriquée avec 10 % de coquilles d’œufs recyclées, elle tourne lentement pendant la cuisson, puis se met à osciller quand l’œuf est prêt. Développée en collaboration avec un “Tamalier”, elle allie design, fonction et poésie.
Une exposition à vivre, pas seulement à regarder
Présentée à la Seiko Boutique de Paris (47 rue Bonaparte) puis à Lyon (102 rue du Président Édouard Herriot), l’exposition Incredibly Specialized Watches 2 ne se limite pas à une simple vitrine. Les visiteurs sont invités à manipuler les prototypes, à découvrir les histoires qui les accompagnent et à questionner, par l’expérience, ce qu’une montre peut dire de nous, de notre époque, ou de nos fantasmes.
Le projet s’inscrit dans une volonté assumée de Seiko : dépasser les frontières du design horloger traditionnel. Là où certaines marques réinterprètent sans cesse leurs icônes, Seiko ose la page blanche. Et dans cette liberté, naît une forme de luxe bien différente : celui de la surprise, de la narration, et d’une vision profondément humaine de l’horlogerie.
Deva Le Grand pour Passion Horlogère
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