Sortir de sa bulle. Pour certaines maisons horlogères, il suffit de changer son discours de communication. Pour Corum, cela s’est matérialisé par le lancement d’une montre improbable et ludique : la Bubble. Flash-back.
Histoire de Bubble
Alors que Corum cherchait un nouveau souffle 45 ans après sa création, la marque voit arriver à sa tête celui qui durant plus de deux décennies a créé les montres Gucci, Severin Wunderman. L’année 2000 sera alors marquée d’une pierre blanche dans l’histoire de la marque suisse avec la première création de son nouveau dirigeant, une montre qui impose son anticonformisme, la Bubble. Plusieurs versions seront dévoilées, toutes plus extravagantes les unes que les autres. Toutes sont étanches à 200 mètres et, gage de robustesse, elles sont garanties 2 ans, une rareté à l’époque.
Corum en pleine effervescence
Le simple modèle trois-aiguilles affiche des rondeurs jusqu’aux chiffres de son cadran intégré dans une généreuse boîte en acier de 45 mm de diamètre. Un imposant dôme en saphir de 11 mm d’épaisseur et son effet loupe offrent une lecture surdimensionnée des informations temporelles. Corum dévoile une version glam avec une lunette sertie de 140 diamants pour un total de 1,14 carats. Une autre montre encore plus exclusive défraie la chronique avec ses 293 diamants pour un total de 5,23 carats. La manufacture présente en outre un étonnant chronographe associé à un bracelet en maille milanaise et équipé d’un mouvement Quartz ETA. Le milieu horloger s’interroge. Assiste-t-on au retour de l’exubérance bling-bling des années 1980 ? Quoi qu’il en soit, l’arrivée de la Bubble sera une bulle d’oxygène créative pour Corum.
Car en 2001, suite au succès rencontré par les premières pièces, Corum enfonce le clou avec quatre nouvelles déclinaisons de ce garde-temps atypique. Festif, le cadran de la trois-aiguilles se décline en une multitude de couleurs. La montre audacieuse gagne aussi un mouvement automatique chronographe. Une Bubble GMT voit également le jour. Corum souhaite en outre séduire la gent féminine. La marque présente alors son garde-temps dans deux nouveaux autres diamètres, une Mid-size de 35,5 mm avec un dôme de 9 mm d’épaisseur et une Mini organisée autour d’une boîte de 26 mm.
Un an plus tard, la Bubble se métamorphose en montre de plongée avec une imposante boîte de 47 mm. La Bubble Black Dive Chronographe possède les atours d’un instrument capable d’explorer les fonds marins tels une lunette tournante crantée et un bracelet en caoutchouc, mais n’oublie pas de ne pas être sérieuse avec une déclinaison équipée d’une lunette sertie de diamants et d’un boîtier en or jaune.
De 2003 à 2005, des séries limitées séduisent les collectionneurs. Elles ont pour nom Swiss Flag, Dive Bomber ou encore Jolly Roger… Leurs cadrans affichent un motif spécifique. Certaines sont produites en édition limitée à 500 exemplaires numérotés. La Casino Royale se distingue en 2003 avec son cadran très élaboré. Tout comme le jeu de roulette, il est laqué et divisé en autant de parties rouges et noires. À la pointe de l’aiguille des secondes, la petite boule blanche entame une rotation sans fin. Pair, impair ? Peu importe le résultat du jeu, tant qu’on a l’ivresse ! Cependant, en 2005, Corum décide de mettre fin à la partie. La Bubble fait pschitt et disparaît du catalogue.
Peu de temps après, en 2008, son créateur Severin Wunderman nous quitte en léguant un héritage horloger passionnant. On croit alors la Bubble rangée définitivement dans les archives de la maison Corum. Cependant en 2015, sous l’impulsion de Laurent Piccotto, le charismatique propriétaire de la boutique Chronopassion à Paris, la Bubble refait surface. L’esprit demeure mais l’esthétique gagne en modernité. La boîte des trois versions dénommées Heritage Bubble dévoilées à l’occasion de Baselworld affiche un généreux 47 mm. Le cadran est protégé par un dôme en saphir traité anti-reflet de 8 mm d’épaisseur. Toutes sont motorisées par un mouvement automatique bien contemporain. Les cadrans jouent toujours avec l’effet loupe du dôme pour le plus grand plaisir des aficionados. Deux modèles sont alors édités en édition limitée de 350 pièces, l’un toute de noir vêtu, l’autre dans des nuances subtiles de brun. Le troisième, l’Heritage Bubble Squelette, entre au catalogue.
Les bulles remontent toujours à la surface
En 2016, ce ne sont pas moins de 29 déclinaisons qui sont présentées à Bâle. Il y en a pour tous les goûts. Ultra-féminine avec les Bubbliamonds saturées de diamants et les Bubble Mother of Pearl aux délicates couleurs pastel.
Joueuses avec la série de montres Gaming. Horlogères avec deux tourbillons et un tourbillon volant ! Très graphique avec des cadrans créés par l’artiste Dani Olivier ou ceux d’Elisabetta Fantone.
Corum poursuit d’ailleurs ces collaborations en 2017 avec des artistes en vogue, Juliette Jourdain, Matt Barnes, Mateo Ceccarini, tout comme avec le rappeur français Booba. Les versions Skeleton quant à elles jouent avec les couleurs. Et, ultime pied de nez à la tradition, la marque dévoile une Bubble « all black » qui affiche les heures et les minutes grâce à des LED rouges. Si aujourd’hui la bulle horlogère fait trembler l’industrie helvétique suite au ralentissement du marché asiatique, la création de Severin Wunderman a définitivement gagné le panthéon des montres iconiques.
Dan Diaconu pour Passion Horlogère
Retrouvez l’album Facebook et toutes nos publications sur la Corum Bubble.
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