De nombreux membres de Passion Horlogère ont pris plaisir à visiter l’exposition GIRARD-PERREGAUX « L’art de marquer le temps » lors de son étape parisienne du 29 août au 5 septembre 2012, chez Christie’s. A l’occasion d’une de ces visites, la marque avait prévu d’inviter tout un groupe représentant notre association à prolonger le plaisir de la découverte en participant à un atelier d’horlogerie. Les participants avaient le choix de la thématique : « démontage et remontage d’un mouvement » ou « polissage et empierrage d’un pont ».
Avant de passer à l’établi, nous avons été reçus par le conservateur du Musée Girard-Perregaux, M. Willy Schweizer, à découvrir certaines pièces de la prestigieuse collection de la marque et illustrant les temps forts de l’histoire de la manufacture. La Maison Girard-Perregaux est née en 1856 de l’union de Constant Girard et de Marie Perregaux (fille de négociants horlogers). Ce n’est qu’en 1906, par rachat de la manufacture Bautte, que la marque pourra légitimer une naissance de ses activités horlogères en 1791. Ceci en référence à la date de création de la manufacture Bautte par son fondateur, Jean-François Bautte. Jean-Francois Bautte se distingua essentiellement par la réalisation de montres extra-plates équipées d’un échappement à cylindre qui étaient destinées aux marchés chinois, européen, indien et turc.
Christie’s
Le modèle phare de la marque Girard-Perregaux est une montre de poche à Tourbillon équipée d’un mouvement maintenu par trois ponts d’or disposés de façon parallèle. Cette montre a été finalisée en 1884 par Constant Girard et fut distinguée cinq années plus tard lors de l’exposition Universelle de Paris en remportant la médaille d’or. Il s’agit de « La Esmeralda ».
« La Esmeralda », chef d’œuvre de Constant Girard-Perregaux, 1889. Boîtier or richement gravé, mouvement à trois ponts or, tourbillon et échappement à détente. Cette montre a appartenu au général Diaz, Président du Mexique.
En 1970, la marque Girard-Perregaux fut la première manufacture Suisse à présenter au salon de Bâle des montres bracelet à mouvements à quartz afin de rester compétitive alors que le marché de la montre mécanique était devenu difficile. Aujourd’hui, la politique commerciale de la marque repose autant sur des modèles reprenant les trois ponts d’or équipés d’un tourbillon que sur les montres extra-plates. Il s’agit d’une production à discrétion. Un des objectifs de cette exposition est de mettre à l’honneur le travail des horlogers. Trop souvent, l’idée que se fait le grand public du métier d’horloger est désuette. Ainsi en témoigne le vieil homme, une loupe vissée sur l’œil, derrière un vieil établi exposé dans l’escalier de l’hôtel abritant l’exposition.
En exposant ainsi ses jeunes horlogers (leur moyenne d’âge chez Girard-Perregaux est de 30 ans) sur de superbes affiches, la marque a démontré que la notion d’expertise n’est pas liée à l’âge. Chez Girard-Perregaux, on est bien convaincu que « la valeur n’attend pas le nombre des années ». Et pour ce faire, la marque aux trois ponts d’or n ‘a pas hésité à réaliser une campagne internationale originale bousculant tous les codes traditionnellement liés au luxe. Ici sont mis à l’honneur savoir-faire et expertise plus que préciosité et raffinement. Une toute nouvelle approche saluée par les professionnels de la communication et par un public séduit.
L’exposition réalisées chez Christie’s offrait un parcours chronologique. Afin d’offrir des repères concrets au visiteur, chaque époque est associée à un objet. On a ainsi pu comparer l’évolution stylistique et technique des montres Girard-Perregaux à celle du mobilier d’habitat, et plus particulièrement les chaises. Ce parallèle réalisé était très original et très éloquent. Chaque module était également accompagné d’un petit film diffusé en boucle et de musique de chacune des époques traversées. Girard-Perregaux offrait au visiteur un véritable voyage dans le temps.
Mr Willy Schweizer, conservateur du musée Girard-Perregaux, commente les visites et sa parfaite connaissance enrichit culturellement le parcours des visiteurs.
Christie’s
Plusieurs magnifiques montres sont exposées :
- Une montre de poche Lépine signée Jean François Bautte, vers 1820, dont le boîtier et le cadran sont décorés de plus de 2 000 perles naturelles.
- Un chronomètre de marine. Inventé par John Harrisson à la fin du XVIIIème siècle, cet instrument de précision permet de déterminer la longitude en mer. Il a été utilisé jusqu’à récemment, au moment de son remplacement par le GPS. Son principe est de garder avec précision l’heure de Greenwich, qui est comparée avec l’heure du bateau. Sachant qu’une heure de différence est égale 15°, il est possible de déterminer la longitude du vaisseau.
- Une montre de poche savonnette extra-plate, signée Moulinier, Bautte et Cie, vers 1800, l’une des premières du genre au monde.
- Une montre de poche savonnette signée Girard-Perregaux, 1878. Boîtier en or gravé et guilloché, mouvement à tourbillon et échappement à détente, cadran or grippé.
- Une montre pendentif savonnette signée Girard-Perregaux, vers 1900. Boîtier or gravé, émaillé et serti de diamants de style Art Nouveau. Cadran émail.
- Un Tourbillon Bi Axial Girard-Perregaux GPE0201 – Mouvement mécanique à remontage manuel, édition limitée et numérotée de 33 pièces.
- Un Tourbillon sous trois ponts d’or Girard-Perregaux GP9600C – Mouvement mécanique à remontage automatique, édition limitée et numérotée de 50 pièces.
- Cat’s Eye Joaillerie sous trois ponts d’or – Sertissage total : 223 diamants taille brillant, 84 diamants taille baguette, total d’environ 3 carats.
Christie’s
Pour complémenter cette exposition, Girard-Perregaux organisait des ateliers d’horlogerie pour ses visiteurs. Il avait été proposé à Passion horlogère de réaliser une session exclusive, destinée aux membres de l’association. Six d’entre eux ont participé à cet atelier dirigé par Cédric Magnin, responsable de l’atelier « assemblage de mouvement » à la manufacture Girard-Perregaux de La Chaux de Fonds.
Après avoir enfilé une blouse d’horloger, les participants apprenti-horlogers purent écouter les premiers conseils de Cédric Magnin avant de s’atteler aux premiers tours de tournevis.
Chroniques d’une expérience inoubliable :
Les participants s’installent derrière leur établi et Cédric Magnin leur donne une première astuce pour bien régler leur siège et se trouver dans la position idéale pour travailler. Assis, le dos bien droit, le menton doit dépasser la table de l’établi de la hauteur du poing fermé. Aussitôt, les élèves vérifient le bon réglage de leur siège.
Cédric leur explique qu’ils vont démonter puis remonter le calibre GP 4510.
L’atelier est très pédagogique puisque les étapes s’effectuent pas à pas, guidées par l’horloger. Il dispose d’un établi au-dessus duquel est fixée une caméra reliée à un ordinateur portable, lui-même relié à un écran de grande taille sur lequel les stagiaires peuvent suivre ses conseils et consignes.
A l’aide de ce dispositif, il peut ainsi indiquer les pièces à démonter et chacun peut aisément suivre les différentes étapes.
Tout le monde applique les consignes et chacun réussira à démonter puis remonter le calibre dans le temps imparti (1h30).
Merci à Girard-Perregaux pour l’organisation de cette exposition et nous remercions très chaleureusement Anne-Charlotte Gaudin, Willy Schweizer et Cédric Magnin pour leur accueil et leur disponibilité.
Récit et photos par Michel Ph. V. et Georges L. pour Passion Horlogère
Christie’s
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