La gamme Rangeman est une gamme professionnelle chez G-Shock. Pour peu que G-Shock ait des montres plus professionnelles que d’autres. Mais elle fait partie des Masters of G, des montres particulièrement robustes, et pourvues de nombreux capteurs afin d’offrir à leurs utilisateurs toutes les fonctions utiles sur le terrain. Ainsi, le fameux triple sensor ABC permet à la montre d’offrir des fonctions telles que :
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altimètre
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baromètre
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compas
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thermomètre
A tout ceci, elle offre d’autres fonctionnalités telles que :
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alimentation solaire
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radio-contrôlée
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étanche à 200m
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ultra-résistante aux chocs
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heures de lever et de coucher du soleil
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heure mondiale
L’explosion du marché des montres GPS ces dernières années laissait G-Shock, pourtant archétype de la montre d’aventurier par excellence, cruellement absent de ce segment. Seulement, la marque ne voulait pas arriver sur ce marché avec les mêmes arguments que la concurrence. Elle fourbissait ses armes, et voulait présenter SA vision de la montre GPS. Une vision très personnelle, présentée lors de la célébration de son 35ème anniversaire, et qui va un peu à l’encontre de ce qui peut se faire ailleurs.
Une approche à contre courant
Réussir à proposer une montre permettant la navigation GPS, étanche à 200m, répondant au très strict cahier des charges de la marque en terme de résistance aux chocs, et proposant une alimentation solaire ressemblait à une gageure. Casio propose pourtant, dans sa gamme Protrek, des montres offrant de la cartographie couleur. Seulement, ça ne résout qu’une toute petite partie de l’équation. Tellement petite que G-Shock est partie d’une page blanche.
Exit la couleur pour limiter la consommation, exit la cartographie également. La Rangeman GPS s’adresse aux aventuriers, aux vrais, qui n’ont que faire de fonds de cartes en couleur. Un cap, des points, une autonomie suffisante pour traverser le désert de l’Atacama à pied, ou presque, voila une vraie montre de baroudeur !
Son look ne laisse d’ailleurs aucun doute sur le sujet. Avec quasiment 58mm de diamètre et une épaisseur de plus de 20mm, oubliez toute notion d’élégance avec ce monstre au poignet. L’énorme boîtier en résine recouvre une carrure en aluminium, et est suffisamment saillant pour protéger le verre saphir. Celui-ci permet d’optimiser le rechargement solaire, et offre une protection au superbe écran LCD à la résolution optimisée afin de garantir une lisibilité parfaite pour toutes les fonctions et la navigation dans les différents menus. Décidément un modèle à multiplier les premières, notre Rangeman est équipée d’un fond de boite céramique d’une épaisseur de 2,3mm, afin d’offrir une solidité à toute épreuve, et surtout, de permettre un rechargement par induction grâce au chargeur USB fourni. Si la luminosité venait à manquer, voila une solution de secours bien pratique. Et surtout, l’absence de prise de recharge permet à G-Shock de proposer une étanchéité à 200m. Inutile de vous préciser que c’est la seule montre GPS du marché à pouvoir afficher cette caractéristique !
Continuons le descriptif de notre Rangeman, en mentionnant le bracelet renforcé de fibre de carbone, fixé par 4 vis de type BTR à la boite. Plutôt long, il permettra de porter la montre sur une grosse veste, afin de pouvoir s’en servir même dans des conditions difficiles sans devoir exposer son poignet.Il se ferme par un boucle double ardillon, un passant en acier gravé maintenant l’extrémité du bracelet en place.
La fibre de carbone est bien visible sur l’envers du bracelet, et il est presque dommage qu’on ne puisse pas le retourner ! D’autant que G-Shock a proposé des bracelets avec la fibre de carbone visible sur certaines éditions limitées.
Une navigation optimisée
Afin de pouvoir prétendre prendre le contrôle de la plus évoluée des G-Shock à ce jour, nous disposons de 4 boutons poussoirs en acier à 2, 4, 6 et 8h, et d’un 5ème, plus volumineux à 3h, qui est en fait une molette rotative. Elle permet de naviguer dans les menus, et de valider les choix en appuyant dessus. Une méthode de navigation que l’on trouvait déjà sur les Gulfmaster ou Mudmaster par exemple.
A 9h, on retrouve le triple capteur ABC, qui permet à notre Rangeman d’être l’outil définitivement le plus complet de la gamme.
Tellement complet qu’on peut craindre que son utilisation ne soit pas intuitive.
Mais grâce au nouvel écran LCD, on accède à un nouveau monde chez G-Shock, le monde des menus déroulants !
Et le génie de G-Shock, c’est cette molette évoquée supra. On va pouvoir sélectionner un menu déroulant via un des 3 boutons à 4, 8 ou 10h, et défiler de haut en bas via la molette et valider la fonction en appuyant dessus. La navigation est ainsi simplissime, une fois qu’on a bien assimilé l’organisation.
Le bouton « adjust »à 10h donne accès aux réglages de l’affichage, au passage en mode avion (à cause de la fonction GPS et du bluetooth), alarmes, fuseau horaire local, réglage de l’heure d’été, de l’heure et de la date (ce qui peut également être fait par connexion avec le téléphone en Bluetooth, ou via la réception GPS), bip horaire ou de fonctions, options d’éclairage, et appairage avec le téléphone.
Le bouton « mode » à 8h permet de connecter la montre au téléphone, via l’application G-Shock Connected sur laquelle je reviendrai, et de sélectionner différentes fonctions offertes grâce au classique triple capteur ABC telles que compas, altimètre, baromètre, heures de lever et de coucher du soleil, horaires et intensité des marais sur un lieu préalablement sélectionné via l’application (les 2 étant liées, on y trouve aussi les phases de lune), mais également des fonctions plus basiques telles que chronomètre, compte à rebours, et 2ème fuseau horaire (sélectionné, là encore, via G-Shock Connected ou via le menu déroulant de la montre).
Le bouton « receiving » à 4h permet d’activer la fonction bluetooth de la montre, de lancer la synchronisation GPS pour la mise à jour de l’heure et de la position, de lancer une recherche du téléphone si vous l’avez égaré, pour peu que la connexion Bluetooth soit établie, et d’avoir accès à l’historique de synchronisation de la montre.
Le bouton à 2h ne sert qu’à activer l’éclairage, quand la molette à 3h active les fonctions de navigation sur lesquelles je reviendrai également.
Je ne m’étendrai pas sur les fonctions habituelles qu’on trouve sur différents modèles de la gamme, mais vais plutôt me concentrer sur les fonctions GPS offertes par cette nouvelle Rangeman.
Le GPS, une première pour G-Shock
Comme je l’ai déjà évoqué, cette GPR-B1000 ne propose pas de cartographie couleur comme on peut en trouver sur des modèles de la gamme Protrek, pour rester chez Casio, ou comme ça peut être le cas chez Garmin par exemple. Mais ces dernières ne proposent pas de rechargement solaire.
Afin de rendre compatible l’usage du GPS et une autonomie énergétique, les fonctions de navigations ont été réduites à leur plus simple expression. La montre peut enregistrer votre trace, et de facto, vous ramener à votre point de départ avec la fonction Trackback. Vous pouvez enregistrer des points en cours de route (jusqu’à 60), et leur assigner une petite icône spécifique afin de vous repérer plus facilement éventuellement (camp de base, point d’eau, point de vue…). Libre à vous ensuite de les définir comme destination. Les photos que vous prenez avec votre smartphone lors de votre ballade se retrouvent également automatiquement ajoutées à votre journal de route. Une fonction aussi inutile qu’indispensable !
Si vous voulez planifier un itinéraire, et lancer une navigation le long de celui-ci, le recours à l’application G-Shock Connected sera alors indispensable. Via cette dernière, on peut alors créer des points sur un fond de carte téléchargeable, et, ceci fait, transférer les données dans la montre. Lancez alors la navigation, et suivez le cap pour atteindre votre destination. Vous avez jusqu’à 33h d’autonomie en utilisation GPS, ce qui constitue un record sur le marché. Mais au prix de bien des sacrifices. Ce qui est une force et un argument est aussi sa plus grande faiblesse. Dieu que cette interface de navigation est triste et basique. On se retrouve projeté une vingtaine d’années en arrière avec les premiers GPS de randonnée. Clairement, ça ne fait pas le poids face à Garmin notamment dont certains modèles affichent des fonds de carte couleur absolument bluffants de confort et d’efficacité.
Mais il ne faut pas se tromper de cible, ni de cahier des charges. Cette Rangeman GPS s’adresse avant tout aux fans de la marque. Dont je fais partie. Et elle dispose malgré tout de solides arguments, justifiant son achat. Solidité, étanchéité, autonomie, charge solaire, fonctionnalités, qualité de l’écran, lecture en toutes conditions de lumière… Et surtout, cette interface et cette austérité sont le meilleur argument face à une obsolescence programmée inéluctable, à laquelle tous ses concurrents vont devoir faire face très rapidement. Et pour une montre qui se veut indestructible, c’est un atout d’une cohérence indiscutable.
G-Shock Rangeman GPR-B1000 un futur « must have » ?
Elle m’évoque, pour faire une comparaison avec le monde automobile, le mythique Land Rover Defender. Faisant fi de toute notion de confort ou de modernité, il est resté au catalogue des dizaines d’années, tirant sa révérence cette année seulement, quand ses concurrents n’ont cessé de lui opposer des modèles tous plus modernes les uns que les autres, et qui n’ont fait que passer.
Proposée à 799€, cette G-Shock n’est pas particulièrement bon marché. Elle se situe dans la fourchette haute des montres GPS. Sans cartographie, sans couleur, avec une interface moderne pour la marque, mais qui ne peut soutenir la concurrence avec les autres offres du marché. Et pourtant, elle a bien d’autres arguments à opposer. Étanchéité, robustesse, charge solaire, autonomie, look. Cette Rangeman GPS s’adresse à une cible bien différente. Et nul doute qu’elle saura trouver son public.
Richard Ségault pour Passion Horlogère
Merci à Romain Joly de la bijouterie éponyme à Senlis pour le prêt de la Rangeman ayant servi à ce test.
Superbe article qui a su me convaincre. Merci.