Si la Suisse a mis très tôt la main sur l’horlogerie et son savoir-faire, d’autres nations de ce monde prouvent également toute leur excellence lorsqu’il est question de fabriquer des montres de grande qualité. Le Japon en tête grâce au jeune entrepreneur Kintaro Hattori qui a fondé en 1892 la manufacture « Seikosha ». De cette volonté de démontrer que l’horlogerie n’est pas la chasse gardée de la Suisse naquît en 1960 la ligne nippone de haute horlogerie Grand Seiko. Ligne réservée initialement au seul marché japonais, puis globalisée en 2010 et émancipée en 2017. C’est à l’occasion du salon Baselworld 2017 qu’elle est devenue une marque à part entière. Baselworld session 2018 marque cette fois la confirmation de sa totale indépendance vis à vis de Seiko du point de vue de sa politique. Une liberté d’actions qui s’est traduite dans les faits lors du salon horloger en mars dernier par la présentation de très beaux garde-temps très techniques et en même temps hommages au patrimoine riche et créatif de Grand Seiko. Des montres de haute horlogerie très abouties qui sont le miroir de l’artisanat et du savoir-faire méticuleux et traditionnel japonais (chaque artisan rêvant de réaliser l’objet ultime). Avec en premier lieu, le modèle Grand Seiko 9F.
Du quartz de luxe
Un garde-temps disponible en deux versions. Soit totalement en acier inoxydable pour un diamètre de 39,1 mm, soit avec un boîtier également en acier inoxydable, 40 mm, enrichi cette fois d’une lunette en or 18 carats. Deux montres respectivement limitées à 1500 exemplaires et 600 pièces. Au delà de ce critère « retail », toujours bon à savoir tout de même pour éviter de se retrouver bredouille en magasin, la grande force de ces deux montres demeure leur calibre à quartz. Un calibre à quartz entièrement assemblé et fini à la main qui rend hommage au premier calibre à quartz créé il y a vingt cinq ans par Grand Seiko déjà prénommé en 1993, 9F. Précisément le calibre 9F83 connu à l’époque pour sa grande précision comme sa durabilité hors norme. Une précision mise à nouveau en exergue via cette montre anniversaire qui en repousse un peu plus les limites avec un taux exceptionnel de + / – 5 secondes par an. Une prouesse concrétisée et symbolisée par une petite étoile à cinq branches située à l’index de six heures. Pour les plus curieux, ils pourront admirer son cœur grâce au fond de la montre vissé et transparent.
Une mécanique nippone parfaite
Si le savoir-faire de Grand Seiko n’est plus à démontrer question calibre à quartz, la manufacture fait également preuve d’expertise lorsqu’il s’agit de produire des montres dotées de mouvements mécaniques à remontage automatique. Pour preuve, trois garde-temps en série limitée pour le monde animés du fameux calibre 9S, chacun fêtant à sa manière le 20ème anniversaire de ce calibre maison réputé pour la longévité de sa réserve de marche comme sa grande précision. Un calibre à partir duquel ont été conçus tous les calibres mécaniques Grand Seiko. Si la taille de leur boîtier est identique, à savoir 39,5 mm, en revanche chaque montre est réalisée dans des matériaux différents : en platine (édition limitée à 20 pièces), en or jaune 18 carats (édition limitée à 150 pièces) et enfin en acier inoxydable (édition limitée à 1500 pièces). Ainsi, sa déclinaison luxe en platine bénéficie de la norme V.F.A (Very Fine Adjusted), norme utilisée par la manufacture nippone pour la première fois en 1969.
Ce critère désigne en effet un ajustement si précis que la marche diurne est largement supérieure au standard habituel de la marque nippone. Une performance à mettre au bénéfice du calibre 9S85 Hi-Beat 36000 au regard de sa chronométrie : -1 à + 3 secondes par jour. Une technicité obtenue grâce notamment à 34 jours de tests afin d’éprouver la montre et son bon fonctionnement. Les deux autres versions en or jaune 18 carats et en acier inoxydable n’ont pas à rougir puisqu’elles affichent respectivement -2 à + 4 secondes par jour et -3 à + 5 secondes par jour. Notons que le modèle en acier inoxydable possède une particularité. En effet, sa masse oscillante est fabriquée en tungstène et en titane. Cette dernière partie étant colorée en bleu par un processus complexe d’oxydation anodique.
Au final, tous ces différents garde-temps anniversaires démontrent la maîtrise totale de Grand Seiko sur les deux tableaux qui fondent l’horlogerie. Le calibre à quartz d’un côté, le mouvement mécanique de l’autre. Rares sont les maisons qui peuvent aujourd’hui se prévaloir de jouer sur ces deux tableaux avec un tel niveau d’expertise. Une réalité technique qui permet à Grand Seiko de pouvoir toucher les inconditionnels du quartz comme les aficionados des mouvements mécaniques à remontage automatique. Une jolie prouesse en somme !
Retrouvez l’univers Grand Seiko dans un site dédié.
Bruno Lambert, pour Passion Horlogère
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