Pour cet évènement, placé sous le signe de l’horlogerie, des arts et de la gastronomie, Fabien Lamarche était venu accompagné de plusieurs de ses complices de Julien Coudray 1518, belle aventure commencée en 2007 et dont les premiers feux avaient enfin été dévoilés au public à l’occasion du Salon Belles Montres 2012 au Carrousel du Louvre. Nous avions alors été nombreux à tomber sous le charme des modèles présentés et surtout à remarquer le travail et le soin extraordinaires investis dans le moindre détail de ces véritables œuvres d’art. C’est d’ailleurs lors de ce Salon que l’idée a germé d’une rencontre plus personnalisée, destinée à poursuivre et élargir cette découverte initiale dans un cadre intimiste propice aux échanges et à la construction d’une solide coopération entre amoureux des produits et des métiers de l’horlogerie !
Pour l’occasion, ce sont pas moins de quatre collaborateurs proches de Fabien Lamarche qui nous ont chaleureusement accueillis et entraînés dans un festin de spécialités de l’Arc Jurassien mais aussi d’explications détaillées sur la genèse de julien Coudray 1518, la conception de ses modèles existants et en préparation, les techniques et expertises mises en jeu (et souvent à l’épreuve), sans oublier le formidable réseau de relations humaines qui en constitue le socle. Il y avait Isabelle Comte-Béliard, Responsable Communication et Grande Ordonnatrice de la soirée, Bruno Karbiche (Recherche et Développement) et Ismaël Mathis (Maître Horloger Prototypiste) et Fabien Lamarche lui-même !
Mais comme les plaisirs de l’esprit et de la matière transsubstantiée vont souvent de pair avec la bonne chère partagée, l’apéritif nous a promptement réchauffés des frimas de l’hiver parisien autour d’une table merveilleusement achalandée de produits emblématiques : fromages Tête de Moine et Comté, charcuteries locales, champagne de haute volée …
L’occasion également de découvrir pour certains l’illustre « Fée Verte » de nos poètes, la fameuse absinthe propice à briser la glace et libérer les conversations ! Notre hôte Fabien Lamarche est déjà largement sollicité. Mais la grande salle de réception nous attend juste à côté, prête à accueillir les convives pour la suite des échanges. Patience … Les montres sont bien présentes elles aussi à la place de choix ! La Suisse et le Jura sont vraiment venus à nous : fondue au Vacherin Mont-d’Or et tartiflette nous ravissent les sens… Y compris pour les chroniqueurs contraints de payer de leur personne afin de pouvoir témoigner en connaissance de cause… Le vin d’Arbois aiguise les discussions, tandis que les tartelettes de fruits rouges ajoutent leur note sucrée. Avant que le chocolat, évidemment suisse lui aussi, nous achève suavement aux armes de la manufacture !
Cette rencontre magique est évidemment le prétexte pour partager avec Fabien Lamarche et son équipe la démarche qui a prévalu au lancement de la marque Julien Coudray 1518 mais aussi d’admirer encore à satiété ses merveilleux modèles !
Il suffit d’avoir l’insigne privilège de découvrir les croquis de Fabien dans son livre d’esquisses, ses dessins et son écriture à la plume, pour comprendre que ce créateur également féru d’innovations et de nouvelles technologies est un fan absolu de Léonard de Vinci : si Bill Gates n’en était aujourd’hui le riche propriétaire et mécène, nul doute que notre hôte d’un soir rêverait de se porter acquéreur du Codex Leicester.
Respect de la tradition des arts et sciences séculaires, compréhension des merveilles de la Nature jusque dans le moindre détail… c’est sur ces idées fortes partagées avec Léonard que la jeune marque fonde son ancrage dans le respect du passé en ce qu’il a de plus noble. Mais à l’instar de Léonard et Coudray de Blois, c’est l’esprit de la Renaissance qui lui fait tourner résolument ses projets vers un essor et une dynamique qui font la part belle aux recherches les plus abouties sur le travail de la matière sous toutes ses formes et de la mécanique de précision.
Un exemple parmi d’autres : l’une des spécificités de Julien Coudray est de réaliser les calibres de ses modèles dans le même métal que la boîte, que ce soit pour l’or … mais aussi pour le platine, si difficile à travailler et à orner. Il a fallu à Bruno Karbiche et ses collègues plusieurs années pour résoudre les difficultés posées et mettre au point les outils qui permettent aujourd’hui d’atteindre la quasi-perfection illustrée ici sur les pièces du modèle « Competentia 1515 » avec ses gravures à la main comme le perlage et le guillochage de ses éléments cachés.
Le cadran est lui-même composé de plusieurs éléments travaillés séparément dont les alvéoles du « vitrail » central ouvragé sont destinées à recevoir de l’émail translucide en « plique-à-jour ».
Ici les pièces du modèle en or jaune puisque la « Competentia 1515 » est déclinée en seulement 15 exemplaires dans chacune des 4 couleurs de métal : or jaune, or rouge, or gris et platine comme ci-dessus.
Voici les pièces achevées dans la splendeur de leurs émaux : l’émail en applique ajourée au centre du cadran dévoilant avec légèreté leur mécanisme et les chiffres romains ressortant sur l’émail blanc qui remplit les cuvettes de métal évidé selon la technique dite « champlevé ».
Le fond gravé main de ces montres offre au regard un décor inspiré du style des jardins à la française qui laisse apparaître le soleil et la lune de l’indicateur jour/nuit.
Rehaussée ici d’une dentelle de brillants, la Competentia 1515 laisse admirer son tourbillon-minute ainsi que l’indicateur de réserve de marche positionné à sa gauche. Ces modèles sont évidemment les exemplaires de référence dont la marque reste détentrice comme le met en évidence la mention « 00/15 » finement gravée à la main.
Mais il y a plus ! Compte tenu de l’exclusivité de ces pièces réalisées à l’unité et à la commande, toute latitude est donnée au futur bénéficiaire de demander une personnalisation de sa montre en joaillerie, gravure voire même peinture à la main selon la technique de la « miniature ». En voici un exemple ravissant en portrait à côté du modèle « Manufactura 1528 », l’autre ligne aujourd’hui proposée par l’équipe de Fabien Lamarche, en classique 3 aiguilles cette fois. L’indication 1528 pour, vous l’avez deviné, signifier qu’il y aura juste 28 exemplaires de chaque métal – et pas plus – réalisés par la manufacture !
Ce modèle unique reçoit ainsi au centre de son cadran une véritable peinture émaillée et subtilement guillochée sur or jaune de l’illustre Château de Chambord ! Est-ce vraiment le hasard si ce joyau de la Loire abrite en son sein un célèbre escalier dit « à double révolution » imaginé par… Léonard de Vinci ? Et que Bill Gates choisit cette majestueuse enceinte pour présenter au public en 2004 le Codex Leicester. Arts, Histoire, Techniques, Sciences et Innovation se reflètent ici en miroir Renaissance !
Outre la miniature si fraîche de ces roses que Ronsard lui-même n’aurait pas reniées, la personnalisation va se nicher jusqu’aux formes originales des aiguilles de ce modèle, sûrement le préféré des dames …
Tandis que ces messieurs apprécieront sûrement les flèches de ces petits Amours entourés de saphirs ! Entre les personnages se découvre l’œilleton d’indication d’entretien qui verra en son sein apparaître une goutte de rosée (d’huile diront certains) au bout de quatre ans de fonctionnement, le moment venu pour une utile révision.
Mais Fabien Lamarche et son équipe ont également imaginé de présenter chaque modèle dans un magnifique ouvrage in-quarto qui se révèle boîte à secret une fois ouvert !
Et les premières pages présentent certains des dessins et croquis réalisés par notre Maître Horloger comme autant de souvenirs des esquisses et recherches qui ont abouti au produit fini.
Mais c’est aussi le symbole d’une extraordinaire conjonction de savoir-faire réunis pour le meilleur de leur art autour des valeurs de la maîtrise, de l’expérience et de la très belle ouvrage !
C’est avec un immense plaisir que le Président de Passion Horlogère, Thierry Gasquez, a remercié Fabien Lamarche et toute son équipe pour ce merveilleux moment de convivialité, d’échange et d’amitié à la découverte d’une belle aventure humaine et artistique. Un voyage que julien Coudray 1518 et Passion Horlogère envisagent de poursuivre et renouveler désormais à bien d’autres occasions tant nous regardons dans la même direction, dans l’esprit d’un certain « Humanisme » … Mais il était dit que Fabien Lamarche ne pouvait pas clore cette soirée sans marquer l’évènement de sa plus belle plume et, comme sur une Charte qui nous lie, y apposer son cachet sur la cire fondue… Quel honneur pour nous ! Merci de tant de chaleur et de sincérité. Nous ferons tout pour nous en montrer dignes.
Rédaction Luc J.
Photos d’ambiance Michel P.V.
Photos des montres Laurent A.
Coudray
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