Au sein de Passion Horlogère nous avons la chance d’avoir des membres aux profils très différents. Cela concerne bien entendu leurs activités professionnelles mais aussi leurs loisirs autres qu’horlogers. Parmi les profils atypiques de ces amateurs d’horlogerie se trouve Martial. Toulonnais supporter du RCT vivant à Marseille, ce scaphandrier professionnel pratique de nombreuses activités sportives. Turbine, randonnée, voile, plongée à bouteilles, vélo, ski, apnée et chasse sous-marine rythment son année de loisirs et son temps libre. Mais depuis quelques mois, ce papa de deux jeunes garçons a repris une activité abandonnée il y a plusieurs années pour des raisons de santé. Le parachutisme ! Il a enchaîné 50 sauts au club de parachutisme de Pujaut, dans le Gard, très réputé pour le panorama exceptionnel qu’offre ce site situé entre Cévennes, Mont Ventoux et Camargue. Les cinquante secondes de chute libre avant l’ouverture à 1000m permettent entre autres d’admirer le Rhône qui serpente la vallée avant de se jeter dans la Méditerranée. Cet adepte du free fly espère rapidement cumuler les 150 sauts nécessaires à la pratique de la wingsuit (combinaison ailées), pratique extrême du parachutisme.
A l’occasion d’une de ses « montées » parisiennes pour une rencontre organisée par Passion Horlogère, Martial m’a informé qu’il s‘était inscrit pour 4 sessions de vol en soufflerie à l’aérokart de Gennevilliers en région parisienne. L’occasion était trop belle pour ne pas effectuer un essai « in vivo » d’une montre à vocation sportive pouvant être associée à cette pratique.
Contact a été pris en urgence, l’avant-veille de l’expérience, avec la direction de Perrelet France qui a immédiatement accepté de nous mettre à disposition deux modèles de montres Turbine, nouveautés 2013 venant tout juste d’être livrées. L’enthousiasme et la réactivité de Joëlle Esculier, directrice France de la marque, ont été remarquables. Nous la remercions.
Descriptif des montres
Voici ce que dit la marque concernant ce modèle :
« Perrelet, pionnier dans le développement du mouvement perpétuel depuis 1777, est attentif à toute invention pouvant générer sa propre énergie une fois l’impulsion de base donnée. En s’approchant du secteur aéronautique, les idées se bousculèrent et s’arrêtèrent très rapidement sur un élément externe utile à la propulsion : la turbine à gaz. La connexion avec le calibre unique et exclusif Double Rotor de Perrelet était évidente et simultanément, la collection « Turbine » prenait forme.
L’étonnante et ludique « Turbine » est certainement l’interprétation la plus pétillante du Double Rotor. Dessiné pour l’occasion en turbine munie de 12 pales en titane, il couvre l’intégralité du cadran. La « Turbine » dont la conception est protégée, émerveille tout observateur en produisant, avec l’aide du sous-cadran, un spectaculaire effet d’optique. Un effet qui, sur ce modèle, a été renforcé par la dissociation exceptionnelle des 2 rotors. L’une des plus belles démonstrations est la nouvelle « Turbine » noire et orange, simplement à couper le souffle !
Fidèle à ses exigences de finition, les boîtiers en acier DLC ou en Titane, sont particulièrement aboutis. Par respect du détail, ils reprennent certains codes aéronautiques : forme concave de 44 mm, lignes fluides et dynamiques, les boîtiers intègrent également une couronne personnalisée qui se ferait presque oublier. La fonctionnalité de celle-ci reste toutefois garantie par un loquet qui, en position ouverte, permet le remontage et la mise à l’heure.
Equipé d’un bracelet en caoutchouc noir et d’une boucle déployante, la « Turbine » acquiert toute sa valeur au bras de son propriétaire. Une subtile réalisation qui apprivoise la physique par ses qualités mécaniques. Sans doute cette spécialité offrira-t-elle à son heureux propriétaire ce sentiment d’échapper à l’apesanteur du quotidien. »
Le message de la marque :
« Spécificité de la marque par excellence, la TURBINE poursuit son essor avec l’apparition de la TURBINE XL. Une continuité libre de toute retenue qui n’en demeure pas moins très cohérente.
Audacieuse, instinctive et stylée, la nouvelle TURBINE XL s’affranchit pour s’assumer pleinement dans son généreux boîtier de 50mm de diamètre. Elle rompt avec les modèles classiques de la marque et se profile comme une tornade.
Son boîtier puissant et racé a suivi un développement méticuleux. Sa forme concave ainsi que la parfaite intégration de sa couronne conservent l’inspiration originale liée au secteur de l’aéronautique.
Sur les flancs, quatre éléments de cannelures s’échappent de la carrure pour s’agripper à la lunette en acier traité DLC (Diamond Light Coating). Afin d’assurer un maintien optimal du bracelet en caoutchouc naturel, un renfort central est ajouté entre les cornes ; une finition qui parfait l’esthétisme de ce modèle. Le fond vitré ainsi que les différentes combinaisons de matières assurent l’harmonieuse continuité de la gamme.
Connaisseurs, amateurs ou néophytes en quête d’une pièce d’exception seront rapidement conquis. Trois déclinaisons sont proposées : la réalisation en acier DLC, celle plus sportive en titane/acier DLC ou encore l’alliance originale de la série limitée à 77 pièces en or rose/acier DLC.
Côté cadran, le double rotor décoiffe par son amplitude exceptionnelle. Les 12 pales de la turbine ont été affutées et taillées en oblique. Pour cette montre de caractère, Perrelet propose 3 exécutions de cadran, une version classique en noir et blanc ou pour les plus audacieux, deux versions colorées, orange et noir pour l’une, vert et noir pour l’autre.
Une ergonomie impeccable, une présence volontaire et un effet époustouflant, la TURBINE XL, dont l’originalité réside dans son extravagance, est une expérience à vivre ! »
Une fois les montres en notre possession, il était temps de nous rendre à l’aérokart pour effectuer cet essai.
Descriptif de l’aérokart
« Créée en 2002 par des ingénieurs Français, Aerokart se positionne depuis son ouverture comme une référence mondiale en Chute Libre Indoor. Précurseur en Europe lors de son lancement, la Soufflerie Aerokart a déployé d’importants moyens techniques et financiers pour faire évoluer son produit et rester à la pointe de la technologie.
La Soufflerie : Depuis sa création, le concept du simulateur repose sur un système breveté bien spécifique : l’air généré par 12 moteurs électriques disposés en cercle en sous-sol (250 kW chacun) est propulsé dans une chambre de compression et injecté dans une “veine” d’air, créant un flux constant et régulier. Le vent pouvant atteindre les 260 km/h, recrée les « conditions similaires » à la chute libre en saut d’avion… sans les contraintes météorologiques. »
Cet essai se déroule à l’occasion d’une initiation en simulateur de chute libre. Chaque session dure 2 minutes 30. Martial avait choisi d’en prendre 4 afin de reprendre quelques sensations après une longue coupure hivernale. Il était entendu avec Marin Ferré, son instructeur, de ne pas enchaîner les 4 sessions et de se glisser entre différents débutants. Marin Ferré n’est pas un inconnu dans le milieu du parachutisme, en témoigne son palmarès :
– 4 fois champion d’Europe de vol relatif à 4
– 1 fois champion d’Europe de vol relatif à 8
– 1 fois vainqueur de la Coupe du Monde de vol relatif à 8
– 3 fois vice-champion du monde de vol relatif à 4
– 2 fois champion du monde de vol relatif à 4
On ne pouvait rêver mieux comme instructeur. Cet homme, dont la gentillesse n’a d’égale que l’humilité a accepté, lui aussi, de se prêter au jeu des essais. Il a donc porté le second modèle de Turbine en 50 mm pendant toutes les sessions avec ses élèves.
Voici les impressions de Martial sur cet essai, après ses 4 sessions de vol :
Thierry Gasquez : Martial, qu’as-tu l’habitude de porter au quotidien ?
Martial Mura : Étant scaphandrier et aimant pratiquer de nombreuses activités aquatiques, mon choix de montre s’est très vite porté sur une montre « tout terrain ». De plus, vivant dans le sud de la France, il était important pour moi de choisir de porter une montre ayant un bracelet acier plutôt qu’une montre montée sur cuir. De toutes façons, vu la vie que je mène, il me fallait une montre résistante, sportive, et chic à la fois. C’est pour cela que mon choix s’est porté il y a quelques années sur la Rolex Sea Dweller. Cette montre ne me quitte jamais.
TG : Aujourd’hui tu as eu l’occasion de porter une montre Perrelet Turbine. Connaissais-tu cette montre ?
MM : Je connaissais ce modèle pour avoir lu des publications sur le site de Passion Horlogère. Mais c’est la première fois que j’ai eu l’occasion de la voir véritablement, de la toucher, et de l’essayer.
TG : Quelles ont été tes premières impressions ?
MM : Tout d’abord quand tu me l’as remise, j’ai voulu immédiatement la passer au poignet. Car lorsque je saute en parachute je ne porte jamais de montre. Je voulais donc vérifier qu’elle ne me gênerait pas dans mes mouvements. J’ai été très surpris par son ergonomie. Elle est tombée parfaitement à mon poignet. D’ailleurs nous avons eu de la chance qu’il n’y ait pas eu besoin de faire de mise à la taille car le bracelet caoutchouc est fermé d’une triple boucle déployante ajustable par découpe du bracelet.
TG : As-tu joué avec sa turbine ?
MM : Lorsque je me suis aperçu qu’aux premiers mouvements de poignet cette turbine se mettait en mouvement, je n’ai pas pu m’empêcher de jouer un peu avec. C’est très ludique et surtout l’effet est magnifique. Le cadran prend une couleur bleue dégradée qui n’est pas sans charme.
TG : Outre l’ergonomie et l’aspect ludique, qu’est-ce qui t’a marqué sur cette montre ?
MM : C’est l’absence de couronne proéminente sur la carrure à 3h. Le boîtier parfaitement rond permet d’avoir des activités qui peuvent nécessiter des mouvements brusques. Par exemple, lors de ces initiations, il a fallu à plusieurs reprises que je me dégage de la paroi vers laquelle je me dirigeais. On fait cela en prenant appui sur cette paroi vitrée et en se repoussant vers le centre de la turbine (celle de la soufflerie ndlr). Avec une montre traditionnelle à bracelet acier, comme j’ai l’habitude de porter, et pouvant se balader un peu sur le poignet, la couronne pourrait toucher un métacarpe et me blesser. Là il n’en a pas été question. Déjà, le caoutchouc du bracelet empêchait la montre de se promener sur quelques centimètres. Mais en plus la flexion du poignet n’était pas entravée par la présence d’une couronne. En fait celle-ci est intégrée dans le bas de la carrure de la montre. Son utilité étant limitée à la mise à l’heure de la montre puisqu’il s ‘agit d’une montre à remontage automatique, Perrelet a eu la bonne idée de la camoufler. Sans cet essai, j’aurais cru qu’il s’agissait d’un simple effet de style. Mais en fait ça peut avoir son utilité.
TG : L’as-tu regardée pendant tes simulations de chute libre ?
MM : Oui bien sûr. Et j’ai vu qu’elle ne bougeait pas de mon poignet. En fait je l’ai regardée à plusieurs reprises car au bout d’un moment je l’avais oubliée. C’est l’impression que laisse une montre confortable. C’est donc bon signe. Et puis comme je te voyais en train de filmer et de prendre des photos, avec Marin nous avons essayé de prendre la pose (rires).
TG : Conseillerais-tu cette montre ?
MM : Oui, sans aucun souci. Elle est simple dans son fonctionnement, efficace dans la lecture de l’heure, confortable au porté, et originale avec son côté ludique. D’ailleurs je n’écarte pas l’idéed’en acquérir une un jour. Qui sait, peut-être que je voudrai connaître l’heure en jouant un peu là-haut.
Ces impressions de notre essayeur recueillies, je me suis enquis de demander à Marin Ferre les siennes. N’étant pas initié à la chose horlogère, il m’a juste répondu qu’il avait beaucoup apprécié la montre. Au porté comme du point de vue esthétique. Elle lui a plu au point de me proposer, avec humour, de la lui laisser si je le voulais. Voici une belle piste à étudier pour dénicher des ambassadeurs de premier ordre dans une discipline dont l’image n’est pas encore exploitée par l’univers horloger. Madame Esculier, si vous me lisez…
Thierry Gasquez
Président de Passion Horlogère
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