Comment la Speedmaster est-elle devenue la MoonWatch, autant dire une icône, un mythe ? A la base un instrument somme toute banal qui s’est élevé au rang de valeur étalon pour les autres chronographes bracelet. Alors bien entendu, tout le monde connaît de nombreuses références iconiques compte tenu de la quantité de marques et de la qualité de nombreux autres modèles sur le marché. Mais pour les chronographes bracelet il n’existe qu’une poignée de références. Citons au passage :
le el primero de Zénith,
le compax d’Universal,
la daytona de Rolex,
la navitimer de Breitling,
la carrera d’Heuer.
Omega Speedmaster
Mais celui qui sort du lot pour de nombreux collectionneurs, c’est l’Omega Speedmaster. Et pourquoi donc ? Et bien tout simplement parce que cette montre a été le seul chronographe à aller sur la lune… Mais son histoire commence bien plus tôt.
Le chronographe Speedmaster voit le jour en 1957 et est équipé d’un calibre 321 à roue de colonnes.
Ce mouvement est issu directement du célèbre calibre CHRO C12 de 1942, créé par Albert Piguet pour Lémania. Donc forcément avec une telle filiation cela ne pouvait être qu’un best-seller.
Ce mouvement d’exception est inséré dans un boîtier en acier, conçu par Pierre Moinat, suffisamment intemporel pour ne subir que quelques modifications esthétiques au cours de son histoire. Comme en 1963 (réf. 105.012) où le boîtier devient légèrement asymétrique pour mieux protéger la couronne et les poussoirs. Les cornes facettées façon lyre lui donnent une esthétique très personnelle et très réussie. Les aiguilles bâtons blanches qui améliorent la visibilité viennent remplacer les broad-arrow.
Modèle 105.012
On voit bien la différence avec le modèle précédent. Les magnifiques cornes lyre ainsi que les renflements autour des poussoirs et de la couronne font leur apparition.
Le cadran est inspiré des compteurs des bolides italiens de l’époque, toujours noirs et d’une lecture aisée. La grande nouveauté, c’est d’avoir placé la lunette tachymétrique à l’extérieur du cadran, sur la lunette.
L’année 1962 bouleverse la destinée de notre belle et de toute la maison Omega, lorsque la NASA décide d’équiper en chronographes tous ses astronautes pour les missions à venir à savoir, Gemini et Apollo. En effet pour ces missions la NASA « souligne la nécessité de disposer d’un chronographe-bracelet pouvant être utilisé dans un environnement hostile tel que la surface lunaire ». Elle va acheter, en toute discrétion, une douzaine de chronographes des plus connus à l’époque pour les passer « à la question ».
Voici quelques exemples de ce que vont subir ces montres de test :
1) Le chrono de chaque montre enclenché, on va les chauffer à 71°C puis jusqu’à 93°C pendant plusieurs heures. Ensuite elles sont congelées à -18°C.
2) On va les tremper dans de l’oxygène pur pendant deux jours, ce qui est extrêmement corrosif.
3) On va les choquer à 40G dans toutes les directions.
4) On va les placer dans une chambre à vide 15 fois de suite.
Sans tous les détailler, sachez que ces montres vont subir en tout onze tests. L’Omega a supporté tous ces tests avec une marge d’erreur de moins de 5 secondes par jour. C’est la Speedmaster 1965 qui devient « flight qualified by NASA for all Manned Space missions ». Apparaît également la mention « Professional » sur le cadran.
S’en suivent les missions Gemini 3 le 23 mai, puis Gemini 4 le 3 juin 1965 mission pendant laquelle la montre sera portée à ciel ouvert dans l’espace intersidéral au poignet d’Edward White.
Malgré la pression de Bulova, marque américaine dirigée par un ancien héros de la seconde guerre mondiale, Omega reste le choix de la NASA pour la mission Apollo qui doit démarrer en 1967.
En 1969, elle devient la première montre et la seule à ce jour à avoir été portée sur la lune. Mais pas au poignet d’Armstrong comme on peut le croire. Elle fut portée au poignet d’Aldrin car une défaillance d’un compteur électronique de bord avait obligé Armstrong à laisser sa montre dans le module.
Lors de la mission Apollo 13, elle participera à sauver l’équipage lui permettant de chronométrer ses manœuvres de retour dans l’atmosphère après que l’explosion d’une pile à combustible ait endommagé les instruments de bord. Omega recevra, pour ce fait d’armes, le Snoopy award. C’est la plus haute distinction remise par la NASA à ses fournisseurs méritants.
En découlera une fort belle série limitée
Quelques publicités d’époque…
L’histoire continue….
Fabrice B. pour Passion Horlogère
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