Selon la marque, cette montre aurait un véritable ADN de sous-marin. Et cela se vérifierait dans ses entrailles. Découverte d’une montre au caractère aussi trempé que son acier !
Akula, les requins des océans
N’en faisons pas mystère, cette montre serait composée, entre autre, du métal d’un sous-marin de la flotte russe. Le nom de baptême de ce sous-marin est « Léopard ». Il fait partie de ces sous-mains nucléaire d’attaque composant la classe « Akula » produits entre 1984 et 1991. Cette flotte a été décidée et produite par l’Union Soviétique d’alors pour répondre à la classe « Los Angeles » des américains. A cette époque nous étions en pleine Guerre Froide, et le réchauffement des relations entre les deux superpuissances n’avait pas encore débuté. Gorbatchev et sa Perestroïka n’arriveraient qu’en 1985…
Il existerait 13 sous-marins de cette classe « Akula ». Et ils sont reconnus comme étant les bâtiments militaires du genre parmi les plus performants du monde. Plus silencieux que les « Los Angeles » américains, ils auraient une signature acoustique comprise entre 10 et 20 db selon leur fonctionnement. Les tuiles anéchoïques épaisses d’environ 100 mm qui ornent la coque de ces sous-marins et les pales des hélices en forme de sabres font passer la puissance initiale de 10% à 1%. Une véritable démonstration d’ingénierie russe !
Ces sous-marins furtifs et terrorisants de la classe « Akula » ont été rendus célèbres et connus du grand public grâce à Hollywood. Le film « A la poursuite d’Octobre Rouge » l’a célébré en 1990. Puis « USS Alabama » en 1995, suivi par le huitième opus de « Fast & Furious », « Aquaman », ou encore « Godzilla » en 2014.
Le sous-marin qui nous intéresse plus particulièrement et qui est celui dont provient le métal utilisé est le numéro de série 832, portant le numéro tactique K-328, dont le nom de baptême « Léopard » lui a été donné lors de sa mise en service le 30 décembre 1992. Il n’a donc jamais été soviétique et n’a toujours connu que la Russie.
Raketa et les sous-marins
Comment un sous-marin a-t-il pu inspirer des horlogers ? Ce serait faire injure aux géniaux horlogers de Peterhof que de ne parler que d’inspiration. Depuis 2011 et le relèvement de la marque par David Henderson-Stewart, Raketa se nourrit de son histoire, de celle de la Manufacture, et de celle de la Russie. Tout est Culture dans l’approche horlogère contemporaine. C’est pour cela que la situation de la Manufacture, à St Petersbourg, en bord de mer (Golfe de Finlande) influence les hommes et les montres. La marque, créée en 1961 pour commémorer le vol spatial de Youri Gagarine a toujours été étroitement liée à l’Etat, et à l’armée. Elle fournissait les pilotes, les cosmonautes, et les militaires de manière générale. Et bien entendu la marine soviétique puis russe. 5 millions de montres sortaient chaque année de la Manufacture, dont une partie importante étaient des commandes militaires.
Les sous-mariniers, tout proches physiquement, n’ont pas échappé aux personnels militaires dotés. Et Raketa pouvait répondre à des exigences toutes particulières liées à leur métier. Ce que l’on appelle des « montres-outils » alliant robustesse et précision. Ces montres qui n’étaient pas conçues comme étant des marqueurs sociaux mais comme devant être avant tout fonctionnelles. L’ingénieure et chefe du bureau technique, Voinik Liudmila Yakolevna, avait développé un mouvement permettant la lecture de l’heure sur 24h sur le cadran. Cette « complication horlogères » associée à l’utilisation de matières luminescentes pour la lecture de l’heure était une condition sine qua non pour équiper les sous-mariniers et leur permettre une utilisation en toutes circonstances.
Ces militaires ont ce besoin commun avec d’autres professionnels équipés de montres Raketa 24 h, de distinguer l’heure du jour et de la nuit. C’est le cas des Cosmonautes et des explorateurs et scientifiques en Antarctique. Les repères entre le jour et la nuit étant affranchis, leur montre devient un compagnon essentiel à leur équilibre physiologique.
Chacune des Raketa Léopard 24 renferme une part du sous-marin
Ce qui a fait dire à Valery Dyakhonov, premier Commandant du sous-marin Léopard jusqu’en 1996, que désormais son sous-marin ne le quitterait plus. En effet, l’Officier de la marine russe porte la toute première montre Léopard 24 au poignet !
Le métal qui compose la lunette interne de la montre provient du sous-marin Léopard. Ceci est attesté par un certificat officiel d’origine. C’est le chantier naval en charge de sa maintenance qui l’atteste. Bien évidemment, s’agissant de materiel militaire tactique, certaines informations sont classées « secret-défense ». Nous ne connaissons pas la partie métallique du sous-marin qui a été offerte à Raketa pour être incorporée aux montres. La seule information que nous ayons, c’est qu’il s’agit d’une partie de la coque extérieure du bâtiment.
Et David Henderson-Stewart nous a fait la confidence que ce métal est très difficile à travailler. Il a fallu encore toute la prouesse des opérateurs Raketa pour fraiser et graver ces parties métalliques afin de les intégrer dans chacune des 300 montres produites.
Les particularités de cette Léopard 24
Celle montre n’est pas seulement équipée d’une lunette fabriquée à partir d’un morceau de métal provenant d’une partie originale de sous-marin, c’est aussi une vraie montre de sous-mariniers tant par son design que par ses fonctionnalités. Et cela se vérifie sur de nombreux détails :
- Les aiguilles reprennent la forme des aiguilles du tableau de bord du sous-marin,
- Le mouvement automatique 24 heures (calibre Raketa 2624A) permet aux sous-mariniers de distinguer le jour de la nuit dans les profondeurs des océans,
- Le revêtement luminescent du cadran et des aiguilles permet de lire l’heure dans l’obscurité du sous-marin,
- 6 lignes (de couleurs rouges et grises) divisent le pourtour du cadran en 6 quarts (de 4 heures chacun) permettant aux sous-mariniers de suivre les quarts durant lesquels ils sont de service,
- Le mouvement automatique a une masse oscillante bidirectionnelle qui double l’efficacité du remontage de la montre (ce qui est particulièrement utile dans les conditions exiguës du sous-marin),
- Les couleurs du côté face de la montre (cadran et bracelet) et du dos de la montre (vis de fixation des ponts du mouvement, masse oscillante et doublure du bracelet) sont identiques à celles de la coque du sous-marin : noir pour la partie supérieure et rouge pour la partie inférieure.
Tous ces détails font de cette montre une véritable « tool watch » pour sous-marinier. Mais elle sera aussi à l’aise dans les profondeurs océaniques, qu’au poignet de l’amateur et collectionneur qui l’aura acquise. Pour cela il faudra consacrer la somme de 1 550 €, soit directement sur le site de la marque, soit chez un des revendeurs français.
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