Deuxième entretien de l’année avec David Henderson-Stewart, à l’occasion du second lancement d’une montre en série limitée, et toujours autant de plaisir à échanger avec ce jeune CEO d’une marque qui ne ressemble à aucune autre.
Vendredi 13 novembre 2020, à 18h, nous avions Rendez-vous sur la Page Facebook de Passion Horlogère pour un entretien en direct et en duplex de Moscou. C’est dans la capitale Russe que vit David Henderson-Stewart depuis 17 ans, et c’est là-bas qu’il a établi les bureaux de la marque Raketa. La Manufacture se trouve, elle, à quelques 700 kms de distance, à Saint-Petersbourg.
Beau succès de la Raketa Polar réédition
Nous avons débuté notre entretien avec un bilan concernant la Polar Limited Edition. Cette montre produite en édition limitée à 200 exemplaires a rencontré son public. Pourtant son lancement, mi-mars, a été fortement peturbé par les premières mesures de confinement prises un petit peu partout dans le monde. Malgré cela, David Henderson-Stewart nous a dit sa satisfaction et le succès commercial qu’elle a connu.
Le pari n’était pas gagné d’avance car cette montre à la construction identique de l’originelle des années 70, présente un design singulier. Sa tailla réduite (35 mm de diamètre), ses cornes de forme, et la lecture de l’heure sur 24 heures ne sont pas des choix conventionnels pour des montres contemporaines. Mais Raketa tient à affirmer son identité et à assumer son histoire. David H.-S. nous a dit vouloir continuer à visiter la riche histoire de la marque. Et il est vrai qu’en 60 ans, il y en a eu de belles histoires.
La belle surprise de la Raketa Big Zéro Malevitch
S’il en est une de belle histoire, c’est celle de la Big Zéro, rendue célèbre dans le monde entier grâce à Mikhaïl Gorbatchev. Les équipes de Raketa ont décidé d’associer cette montre hautement symbolique à une œuvre d’Art dont la signification semblait rejoindre le message que véhiculait ce modèle. C’est ainsi que naquit l’idée de la Big Zéro Malevitch, limitée à 300 exemplaires, et devenue « une évidence ».
Cette montre se voulait la synthèse de l’Art abstrait en créant une montre qui se voudrait « horlogerie abstraite ». Le projet était là, mais une certitude dominait : la montre ne plairait pas ! Pire que cela, Raketa avait fait le pari que cette montre serait détestée. C’est peut-être le cas pour certaines personnes, mais majoritairement, l’accueil a été extrêmement positif. Le New-York Times en a même écrit des pages entières. Cette montre qui semblait être une prise de risque a finalement été un magnifique succès. Et même si la série n’est limitée qu’à 300 exemplaires – qui devraient rapidement trouver acquéreurs -, elle aura eu le mérite de beaucoup faire parler de Raketa.
Des confidences sur un prochain lancement
C’est la marque de fabrique de la maison. Parce que son patron ne saurait pas faire autrement… Il est toujours question de transparence et de sincérité. Donc quand on pose la question de la prochaine surprise de Raketa après la Polar Limited Edition et la Big Zéro Malevitch, cela débute par quelques vagues indices. Mais très vite, l’enthousiasme aidant, nous avons des informations plus détaillées. David Henderson-Stewart ne nous a rien montré, hélas. Mais il nous a beaucoup parlé et beaucoup expliqué. Voici l’inventaire des informations glanées :
La prochaine Raketa devrait sortir dans les deux prochaines semaines. Elle aura un lien avec le monde de la mer. C’est une montre de « survie » et qui touche le domaine « professionnel ».
Puis David H-S nous en livre plus. Elle aurait dû s’appeler « Submariner », mais ne le peut pas pour des questions de marque déposée. Il s’agit donc d’une montre de sous-marinier. Son diamètre sera a priori de 44 mm, et elle sera toute ou partie fabriquée dans un acier « spécial ». Un classement « secret défense » empêche de divulguer de quelle partie d’un sous-marin Russe serait extrait cet acier. Mais le résultat sera, selon les mots de David H.-S. « viril » et « hyper puissant ». Il y a aussi des chances, d’après ce que nous avons compris, que la montre soit une montre 24 heures et automatique car c’est ce qui a toujours été d’usage dans les Raketa de sous-mariniers.
La pertinence des spectateurs
Dans ces entretiens, nous réservons toujours 15 minutes à la fin, pour une séance de questions / réponses avec les spectateurs. Et l’un d’entre eux a rappelé l’évocation, lors du premier entretien d’avril dernier, d’un projet de réédition d’une montre équipée d’un compteur Geiger. David H. S. nous confirme que c’est une montre qu’il souhaite un jour rééditer. Ses équipes font actuellement des recherches sur cette montre qui date de 1961. Cette montre était jusqu’à peu un mystère.
La bureaucratie soviétique de l’époque était très efficace et consignait tout dans des notes et des rapports. Or, chez Raketa on n’avait aucune trace de cette montre ni des commanditaires de cette montre. Armée, scientifiques, services secrets… les questions restent en suspens. Mais Raketa fait actuellement des recherches. Cela commence à porter ses fruits. Et parallèlement, les horlogers et ingénieurs étudient le modèle originel pour savoir le reconstruire. La marque communiquera sur ce qu’il y a à l’intérieur, mais plus tard.
Pour finir, David Henderson-Stewart a rendu un bel hommage aux ouvriers et ouvrières de la Manufacture en évoquant l’école d’horlogerie qu’il a fondée au sein de la Manufacture. Il a aussi invité les passionnés et amateurs d’horlogerie français à venir visiter la Manufacture dés que la situation l’autorisera. Chez Passion Horlogère, nous avons pris date, et sommes près à organiser cela !
Découvrez la marque Raketa et ses produits.
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