Après une visite mémorable chez H. Moser & Cie, l’équipe de Passion Horlogère ne pouvait quitter le Nord de la Suisse sans un détour par Sirnach afin d’y rencontrer Andreas Strehler, l’horloger qui joue avec la lune et fait éclore des papillons de ses montres. Andreas a d’ailleurs collaboré étroitement à la conception des premiers modèles du renouveau de la manufacture H. Moser & Cie comme nous l’avions raconté dans une présentation de son parcours. Impossible de se tromper d’adresse lorsque nous arrivons à destination : une belle petite horloge nichée dans la façade nous indique en effet sans erreur possible le métier du propriétaire !
Dès le hall d’entrée, nous voici accueillis comme chez des amis par Andreas et son épouse Natalia.
Sans oublier le fameux papillon devenu l’emblème du maître des lieux !
Une vitrine présente la maquette du remontoir d’égalité tel que conçu à l’origine pour le modèle Sauterelle.
Tandis que le vernier de la Lune Exacte rehausse de ses couleurs les trophées exposés comme la distinction du Temporis Hall of Fame et le globe du Prix Gaïa – en quelque sorte le Nobel de l’horlogerie – décernés à Andreas pour l’ensemble de son œuvre.
Natalia, en maîtresse de maison accomplie, nous a préparé une agréable collation de bienvenue qu’Andreas accompagne de quelques mots d’accueil et de présentation de sa double activité : d’une part fondateur et dirigeant d’UhrTeil AG, la petite société qui conçoit, développe et produit des pièces et composants pour quelques grands noms de l’horlogerie contemporaine / d’autre part horloger-créateur indépendant pour les modèles d’exception qu’il réalise entièrement lui-même sous son propre nom avec une production exclusive d’une dizaine de montres par an !
Et nous portons un toast à l’amitié et à la passion des belles montres !
Nous découvrons à cette occasion une délicieuse boisson pétillante régionale aux fleurs de sureau et à la mélisse.
Passons ensuite dans les locaux attenants qui abritent les machines anciennes et modernes dont se servent aussi bien Andreas que ses collaborateurs d’UhrTeil AG. Nous sommes samedi, jour de relâche pour l’équipe, et nous pouvons donc visiter les lieux tout à notre aise en compagnie de leur propriétaire.
Andreas est depuis toujours féru d’informatique, ce qui lui permet par exemple d’asservir et d’automatiser des machines traditionnelles comme ici cette pointeuse. Sur d’autres machines, il écrit lui-même les programmes dans un mélange de différents langages qu’il maîtrise à la perfection et dont il est ainsi certain de pouvoir assurer la maintenance en s’affranchissant des logiciels du marché.
On retrouve bien sûr ici les différentes machines-outils indispensables à l’horlogerie traditionnelle
Y compris les machines à laver !
Mais aussi une centrale d’usinage Willemin W400
Ainsi qu’une Primacon PFM 24 NGd pour le micro-usinage
Et bien sûr la réalisation des petites pièces par décolleteuse à partir des barres de matière première.
Les machines à polir, guillocher et autres finitions minutieuses sont plutôt concentrées au sous-sol où l’on trouve également l’espace de stockage du nécessaire pour bricoleur de génie !
Nous terminons la visite dans l’atelier-bureau où Andreas réalise l’emboîtage final de ses propres montres. De quoi se régaler en découvrant les différents modèles de sa collection pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de les voir de près, avec les explications détaillées de leur créateur en prime !
Difficile de trouver passionnés plus heureux et attentifs que nous à la découverte de ces merveilles si rarement réunies !
Jean-Claude et Frédéric se régalent visiblement.
Tandis que Pascal n’en perd pas une miette.
Pour le plaisir, en voici un petit florilège !
La Papillon d’Or
La Papillon d’Or
La Papillon d’Or – Détails du mouvement
La Sauterelle (premier modèle équipé du remontoir d’égalité Strehler)
La Sauterelle
La Sauterelle à Lune Perpétuelle, inscrite au Guinness Book of Records pour sa précision.
La Lune Exacte avec son vernier pour l’âge de la lune.
La Sauterelle à Heure Mondiale, dernière-née dévoilée à Baselworld cette année.
Ici dans sa version cadran bleu.
L’occasion également de pouvoir admirer la Zwei, une montre de poche unique réalisée en 1999 par Andreas et qui met en pratique le concept d’affichage alternatif : outre l’affichage normal des heures et minutes, une simple pression sur le bouton à 10h et l’aiguille des heures indique alors le mois tandis que simultanément l’aiguille des minutes indique la date, le tout sans interruption du mouvement.
Il est aussi désormais très rare de voir une Papillon d’origine de 2008 avec son magnifique train de rouages.
Voici même un essai original de calibre à pont papillon damassé, plutôt séduisant ma foi !
Nous terminons la visite par une petite séance de dédicaces du livre consacré à Andreas par Horlbeck et Krausz.
Sans oublier bien sûr de prendre une photo-souvenir avec un petit clin d’œil cordial à l’attention d’Edouard Meylan. De gauche à droite et de bas en haut : Jean-Claude, Frédéric, Quentin, Dominique, Pascal Michel, Luc, Andreas, et Nathalia.
Nous allons ensuite manger tous ensemble et reprendre des forces dans un restaurant typique des environs
Cerise sur le gâteau après ce repas roboratif à base de spécialités locales, Andreas nous accompagne à Winterthur en tant que guide personnel à la découverte des merveilles de la Collection d’Horlogerie Kellenberger au Gewerbemuseum pour clore cette belle journée.
Pour plus d’informations et de détails techniques sur les modèles présentés, vous pouvez bien sûr vous reporter sur le site internet d’Andréas Strehler mais aussi sur celui d’Ekaterina Sotnikova qui le représente en France.
Ainsi se termine notre belle équipée horlogère en Suisse Alémanique …
Merci encore infiniment à Natalia et Andreas pour leur accueil chaleureux ainsi que pour leur disponibilité !
Pour Passion Horlogère : Rédaction Luc J. / Photographies Jaques R., Frédéric D. et Dominique J.
Super! Que de regrets de n’avoir pas pu me joindre à vous ! Merci aussi pour tous les souvenirs rapportés à mon attention.
À très bientôt. Hervé
Dommage qu’Andreas Strehler soit trop occupé pour étudier mes inventions de représentation des phases de lune.
Il obtient une précision délirante d’un écart de 24h en 2 060 757 années (8-73-8-65-59-94) alors qu’il utilise un disque basique à deux lunes qui existe depuis deux siècles et qui n’est pas capable d’afficher correctement un quartier de lune et une lune gibbeuse.
Je ne sais pas si mes quatre inventions sont capables de fonctionner mais au moins elles n’ont pas les bugs de conception de certaines inventions brevetées (EP1615086 et EP2392976). Ma première invention date de 2015 avec une lune animée d’un mouvement rétrograde et des changements de masques entre la lune et le guichet. Trois autres inventions datent de 2016 dont l’une avec une guichet rétrograde et un disque et l’autre avec un disque animé d’un double mouvement. La troisième invention de 2016 est une simple association de deux guichets (date et lune) avec douze images de phase de lune qui se succèdent. L’intérêt de cette invention réside dans les guichets eux-mêmes.
En 2017 j’ai dû inventé une variante de l’invention du disque animé d’un double mouvement en réduisant l’amplitude des sauts instantanés et en simplifiant le mécanisme. Cette variante est destinée à mon étude de montre ultra-plate de 3,4mm et à ma montre équipée d’un Quantième Perpétuel rotatoire qui curieusement reprend le principe du QP d’Andreas Strehler (Je viens de le découvrir en me replongeant dans les dessins de son brevet rédigé en langue allemande que je ne connais pas). Mon mécanisme de QP est complètement différent car il n’utilise pas de came de douze mois, juste des mobiles constitués chacun de trois roues coaxiales et solidaires.
A vous direz à Andreas Strehler que je rêve de comprendre le mécanisme de sa Zwei, son idée est absolument géniale.