C’est avec plaisir que je partage avec vous la nouvelle : le Musée International d’Horlogerie de la Chaux-de-Fonds m‘a remis le prix Gaïa, mardi soir, aux cotés de l’historien Roger Smith, du professeur Giovanni Busca et de l’entrepreneur Pascal Rochat.
Le jury m’a désigné lauréat 2016 dans la catégorie Artisanat-création pour “mon apport au renouvellement des codes esthétiques et techniques de l’horlogerie contemporaine, dans le respect de l’artisanat, mais sans jamais faire de concession au conformisme”.
Ces arguments m’ont beaucoup touché car ils font référence à une vision globale de ma manière de travailler. C’est la reconnaissance des années de recherches, d’idées, de développement, d’indépendance et d’acharnement à me battre pour une horlogerie sans le moindre compromis.
J’aime créer de folles machines à voyager dans le temps, passer du temps avec des objets anciens, chercher, comprendre, réparer, déconstruire, reconstruire… et cette distinction m’encourage à continuer dans cette voie.
Récompenser ma carrière dans son ensemble me motive pour continuer d’explorer et de découvrir, au mépris des difficultés et complications, l’univers de l’horlogerie. C’est aussi pour moi l’occasion de remercier le jury et le Musée International d’Horlogerie pour cette précieuse distinction, attribuée en toute indépendance et neutralité.
Remis depuis plus de vingt ans à l’équinoxe d’automne, le PRIX GAÏA s’est imposé comme une distinction de référence dans le vaste domaine de la mesure du temps qu’elle soit abordée par le regard de l’artisan, de l’industriel ou du chercheur. Il souligne chaque année l’apport considérable et incontestable que ses lauréats ont procuré à l’horlogerie, à sa connaissance et à sa culture.
Distinction plutôt que Prix, nul ne peut se présenter spontanément ; les dossiers de candidature remis par des tiers permettent aux membres du jury, des personnalités suisses et étrangères issues de milieux divers, d’apprécier en toute neutralité l’apport de chacun et de désigner un lauréat. La liberté du jury est garantie par son Président, le conservateur du Musée International d’Horlogerie de la
Chaux-de-Fonds.
Vianney Halter est né en 1963 à Suresnes, en périphérie parisienne. Enfant d’un chauffeur mécanicien des chemins de fer français, il se souvient de son père rapportant à la maison des vieilles machines et objets mécaniques qui le fascinaient. Peut être ce contact précoce avec de puissantes locomotives, machines à vapeur et autres instruments de mesure est-il à l’origine de son attraction pour la technique et la mécanique.
À l’âge de 14 ans il est déterminé à approfondir son intérêt pour la mécanique et prend le train pour la capitale afin de s’inscrire à l’École Horlogère de Paris.
Diplômé en 1980, il passe ses dix premières années professionnelles à restaurer des objets horlogers anciens, acquérant ainsi une connaissance pointue de l’art de l’horlogerie.
Indépendant depuis 1994, il a élaboré diverses pièces horlogères pour des Maisons de renom parmi lesquelles Harry Winston, Breguet et Audemars Piguet.
Depuis 1998 il imagine et développe sa propre collection de montres bracelet. Ses créations ont été accueillies comme des pièces d’avant garde et sont considérées comme les instigatrices d’une nouvelle mouvance dans l’univers de l’horlogerie.
Vianney fabrique des montres atypiques à la manière traditionnelle des maîtres horlogers du passé, tout en utilisant une esthétique singulière, ses propres brevets techniques et des constructions uniques. Son premier modèle, l’ANTIQUA, un quantième perpétuel présenté en 1998, en témoigne. Elle fut immédiatement regardée comme une “relique du futur”, étayant sa créativité et lui donnant accès à l’AHCI.
Durant les années suivantes, dix modèles de montres bracelet ont été créées par Vianney Halter. Cependant le haut niveau d’artisanat que requiert leur réalisation en font une production confidentielle. En effet, à ce jour, moins de cinq-cents pièces portant la signature Vianney Halter ont été produites.
En 2013 il dévoile sa dernière création, la DEEP SPACE TOURBILLON : un tourbillon 3 axes futuriste implanté sous un dôme de verre. Comme avec l’Antiqua, Vianney Halter innove et surprend avec une mécanique et un design inédits.
Ces 22 ans d’indépendance à perpétuer l’art horloger et sa contribution au paysage horloger contemporain lui ont valu huit distinctions.
La qualité de son savoir faire lui a également valu une place, parmi les soixante-quatre acteurs retenus, dans le Livre Blanc de la Fondation de la Haute Horlogerie, visant à préciser les contours du cercle restreint qu’est le périmètre de la Haute Horlogerie Technique et Précieuse.
Vianney Halter travaille à la façon d’un artiste, exprimant sa créativité et son style à travers les techniques qu’il maîtrise : celles de l’art de la construction horlogère.
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