Voici maintenant deux semaines que je suis entré en possession d’un chronographe militaire de la marque Hanhart. C’est un ami marchand qui l’avait rentré dans un bien mauvais état (boite vert de gris), mouvement ne fonctionnant pas et bracelet en cuir (non d’origine) conservant des marques de corrosion aux attaches griffées. Bref, dans son jus d’origine, sauf qu’elle n’était pas neuve de stock. Combien de temps a-t-elle séjourné dans cet état et où ? Mystère. Elle provient sans doute d’une succession.
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Ne connaissant pas bien l’histoire de cette montre, je me suis documenté et ai effectué quelques recherches complémentaires sur Internet. La marque est ancienne et est née au XIXème siècle. Le chronographe que je possède est un modèle réalisé pour les pilotes de l’armée allemande, la Luftwaffe en 1941. A la fin de la guerre, la France a investi l’usine Hanhart et a pris, à titre de compensation, les machines et le stock des montres.
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Aussi, certaines de ces montres se sont vendues à l’identique (boite, cadran, etc..) de celles portées par les pilotes allemands. Vers 1950, la France vendra sous la marque VIXA les montres avec le même mouvement, le calibre 41. A noter que le balancier comporte un antichoc comme pour les premières en 1941. Ceci est un gage de qualité car les fameuses Type 20 de l’armée de l’air française n’en comportaient pas sur la première version des années 1953 (Breguet et Auricoste). Dodane, Chronofix (réalisé par Dodane) et Blancpain (la fameuse Air-Command jamais commercialisée) n’arrivant que plus tard (vers 1959).
Ce modèle Hanhart à deux poussoirs de 1942 fait partie de la première génération avec la version chronographe mono-poussoir (de 1941 également et équipé du calibre 40) a soit été porté par un pilote allemand, soit a été saisi par la France en 1945, puis vendue à titre de compensation. La version 2 possède une lunette striée amovible dans les deux sens et a été commercialisée plus tard. Sa forme et performances seront les bases des montres militaires françaises du début des années 1950.
C’est une montre reconnaissable rapidement avec ses aiguilles en forme d’ailes de mouche (utilisées sur les montres à gousset des années 1910-1920) et son poussoir à 2 heures excentré.
A ce stade, seul le numéro de série (117 XXX) apportera une réponse. Mais les collectionneurs contactés à ce sujet ne m’ont pas encore apporté de certitudes à ce sujet. Wait and see…
Amitiés horlogères
Georges L., membre de Passion Horlogère
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