Le site horloger Watchonista a développé un espace exclusif à cette légende naissante qu’est la TUDOR Pelagos. On y retrouve à la fois de nombreuses informations en provenance de la marque, des reportages exclusifs et une série de 5 tests réalisés à travers le monde par une jeune génération de blogueurs très actifs. Parmi ces testeurs sélectionnés par Alexander Friedman et Marco Gabella, les fondateurs de Watchonista, Passion Horlogère a été choisie pour représenter le web francophone. Forte de ses nombreux membres actifs, notre association s’est prêtée au jeu de l’essai et du compte-rendu, prémices de nombreux futurs projets en commun.
Lors de mon passage à Genève pour les salons horlogers, en janvier dernier, j’ai eu l’immense joie de me voir confier une montre exceptionnelle pour un essai par mes amis de Watchonista, Alexander Friedman et Marco Gabella. Cette montre est le fruit d’une inspiration puisée dans la tendance de retour aux sources amorcée par TUDOR en 2010 avec le Chrono Heritage, et confirmée en 2012 avec la Tudor Heritage Black Bay. Pourtant, la Pelagos n’est pas une réinterprétation d’un modèle d’antan, au contraire des deux autres modèles cités. C’est une montre technique. Mais je ne m’empêche pas de la comparer à une montre que je possède et qui est issue de la marque sœur.
Ma première impression visuelle fut très positive. La montre est belle. Le Titane lui confère une couleur « gris souris » visuellement très esthétique. Au toucher, elle est aussi très agréable et aucun angle saillant ne vient altérer l’impression de qualité qu’elle dégage. La Pelagos est légère. Avec son bracelet de plongée en caoutchouc, l’ajustement au poignet est très aisé et confortable. Cela lui donne un aspect de montre très contemporaine, voire tendance (Cf. Hublot ou Rolex sur Rubber B), et « tool watch » à la fois.
La boîte de 42 mm de diamètre est parfaitement proportionnée selon moi. A 3h, la couronne est protégée par deux épaulements anguleux rappelant la base d’un blason, logo de la marque. A l’opposé, à 9h la tranche est percée d’une valve à hélium conférant à la montre un look professionnel à souhait.
La lunette crantée unidirectionnelle en céramique noir mat donne une impression rassurante de produit de haute technologie. Elle participe à l’aspect général de cette boîte qui inspire confiance. Ici il n’y a pas de surprise, nous nous trouvons devant une digne héritière des Tudor Marine Nationale. Cette montre semble simple et efficace à la fois. Le jour de mon essai, j’étais en habit de ville et force est de constater que la montre convient parfaitement au port d’une chemise et d’une veste. Elle donne un côté « baroudeur apprivoisé » à celui qui la portera dans de telles circonstances.
Le cadran quant à lui satisfera tous les « puristes » nostalgiques des anciennes Submariner. Il s’y trouve très peu d’inscriptions. Cela tient en 4 lignes réparties entre haut et bas de cadran et l’inévitable « Swiss Made » à 6h. Les index appliqués ne sont pas cerclés et donnent un aspect « épuré » à la montre. Ils sont de taille généreuse afin de ne pas usurper leur fonction première pouvant être vitale en plongée. Les aiguilles « snow flakes » sont dans la lignée des aiguilles de plongeuses de la marque et sont, elles aussi, recouvertes de matière luminescente bleue pour une visibilité optimale dans les grands fonds. Entre le cadran et le saphir prend place un réhaut originalement crénelé encadrant les index et la date à 3h. La couronne vissée est facilement préhensible, de taille impeccable, et frappée du logo de la marque. Le fond de boîte est vissé et très ressemblant à ce qui se fait en matière de plongeuse genevoise. Il n’y a là non plus pas de grande surprise.
Une fois la description de la montre réalisée, on peut se poser la question légitime de l’originalité du produit par rapport aux références que nous pouvons avoir en matière de plongeuse. Je pense que pour apprécier la performance de Tudor qui se permet de proposer un tel produit à environ 3.000€, il faut se replacer dans le contexte de sa sortie… Nous sommes en 2013.
Depuis plusieurs années déjà, toutes les marques nous habituent à des augmentations tarifaires annuelles, voire semestrielles. Ceux qui, comme moi, ont acheté leurs premières Rolex il y a presque 10 ans les ont connues à des tarifs à peine supérieurs à 3.000€. Mais l’évolution des tarifs et les changements de références (accompagnés d’évolutions des produits) ont fait exploser les prix. On ne trouve désormais plus de Submariner à moins de 6.000€. De plus, la plupart des plongeuses se sont « embourgeoisées ». Poli miroir, index cerclés, aspect moins brut, etc. Avec cette Pelagos, Tudor renoue avec les passionnés, les collectionneurs, et autres amateurs de montres « épurées », à usage professionnel, simples et à forte identité visuelle. Cette montre, tout comme la Tudor Black Bay, risque de satisfaire fortement les collectionneurs nostalgiques de produits à forte identité.
Ces amateurs nostalgiques de produits professionnels et techniques de qualité seront gâtés par cette montre. Car outre ses qualités d’ensemble, esthétiques et techniques, la Pélagos bénéficie d’une grande ergonomie. Cette montre est capable de se faire oublier au poignet de celui qui la porte en à peine quelques minutes. L’utilisation du Titane permet d’éviter ce déséquilibre dont certains témoignaient sur les forums francophones il y a quelques années à propos de la Sea-Dweller. Le poli brossé de la boîte et la couleur du titane se marient très bien avec le noir mat de la lunette, du cadran, et du bracelet caoutchouc. C’est donc une montre très cohérente qui m’a été proposée à l’essai, et tout à fait dans la lignée de ces montres que j’aime porter au quotidien. J’en ressors donc conquis, et ne me refuse pas l’idée d’en acquérir une un jour, pour qu’elle vienne alterner à mon poignet avec son illustre cousine genevoise.
Bien que faisant référence visuellement à ses glorieuses ainées, la Tudor Pelagos s’impose par sa discrétion et son incroyable ergonomie. C’est, selon moi, un véritable « must have » pour ceux qui collectionnent les plongeuses mythiques.
Thierry GASQUEZ
Président de Passion Horlogère
Laisser un commentaire