C’est en 2004, à l’occasion d’une exposition Bréguet à l’Ermitage, qu’il prend conscience qu’il lui serait possible, avec certes beaucoup de persévérance et de passion, de réaliser lui-même des pièces aussi originales et magnifiques que celles de son illustre prédécesseur. Il se lance alors à corps perdu dans la réalisation d’une première montre à tourbillon puis d’une pendule qui indique la date de la Pâques orthodoxe.
Ambassadeur des métiers de l’art et du luxe pour son pays, Konstantin Chaykin met aujourd’hui son savoir faire et son énergie passionnée dans l’innovation et la créativité au service du beau produit artisanal. Installé désormais à Moscou, il privilégie ainsi avec sa petite équipe la création de pièces extraordinaires en séries très limitées tout en posant en outre comme principe de base de ne faire appel qu’à des fournisseurs russes (métaux, spiraux, pierres …) et de réaliser ses modèles sur place.
Nous avons eu le plaisir de découvrir et manipuler l’avant-dernière création du maître, une montre appelée « Cinéma » qui présente un mécanisme … cinématique inédit remarquable de finesse et apte à faire ressurgir nos souvenirs d’enfance.
L’anecdote est savoureuse : Lelan Stanford, grand industriel américain et fondateur de l’Université du même nom, parie avec des amis qu’il y a un moment dans la course d’un cheval au galop où aucun de ses sabots ne touche terre. Pour emporter la mise, il fait appel à Muybridge qui met au point un système ingénieux de déclenchement successif de 24 appareils photo. L’expérience menée en 1878 est concluante et démarre une collaboration étroite entre les deux hommes dont l’invention du zoopraxiscope marque d’ailleurs les débuts du cinéma.
Konstantin tient alors l’idée d’animation originale qu’il cherchait depuis quelque temps à intégrer comme complication cinématique dans l’une de ses créations. Au fil de prototypes de tailles de plus en plus réduites et en recherchant l’optimum légèreté/rigidité du mécanisme pour en fiabiliser le fonctionnement et l’emboîtage dans un calibre de montre, il finit par présenter cette année à Bâle ce modèle extraordinaire.
Le fond saphir laisse encore plus apprécier la finesse du mouvement.
Pour Passion Horlogère : rédaction Luc J. / photographies Laurent A.
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