La montre SBGH201 incarne le style Grand Seiko. Ce modèle dévoilé l’année de l’indépendance de la manufacture possède tous les atouts pour s’imposer comme une pièce collector indispensable. Explications.

Certaines dates sont à marquer d’une pierre blanche. Pour Grand Seiko, 2017 est l’une d’entre elles. Cette année, la manufacture gagne son autonomie. « Il faut être conscient que toute la philosophie de Grand Seiko est basée sur une lisibilité exceptionnelle, un design élégant et une haute précision », souligne lors d’une interview Shuji Takahashi, président de Seiko Watch Corporation. Afin de corroborer ce postulat, l’entreprise japonaise dévoile dans un même temps l’Heritage Hi-Beat SBGH201, une montre qui associe une identité, esthétique et mécanique, façonnée au siècle dernier.

Et le modèle devint une marque
Tourner les pages de l’histoire de Grand Seiko donne l’occasion d’appréhender la culture d’entreprise nipponne. Comme le rappelle Michel Gardel, ex-vice-président de Toyota Motor Europe, « contrairement aux modèles occidentaux où la prise de décision est placée au plus haut niveau de la hiérarchie, le modèle japonais qui repose essentiellement sur le travail d’équipe, repousse l’habilitation à la décision à un niveau aussi bas que possible dans la hiérarchie de l’entreprise. La finalité de cette approche est de se situer au plus près du lieu de production ou de l’exécution d’une action ».
Ce principe de management tout comme l’esprit Kaizen, qui peut se traduire par « l’amélioration continue », a poussé deux usines de production de Seiko, Suwa Seikosha et Daini Seikosha, à entrer en compétition à la fin des années 1950. L’objectif pour l’une comme pour l’autre est de signer la meilleure montre possible. En 1959, Suwa Seikosha présente le modèle Grand Seiko. Deux ans plus tard, Dani Seikosha introduit la King Seiko. La première remporte les suffrages, car elle se distingue par sa chronométrie certifiée. Toutefois, Dani Seikosha n’a pas dit son dernier mot. La 44GS dévoilée en 1967 définit l’apparence des montres Grand Seiko, une esthétique qui s’est alors imposée au fil des années et qui reste d’actualité encore aujourd’hui.
Un design remarquable
Entre-temps, en 1962, le designer industriel Taro Tanaka énonce le « Seiko style », autrement appelé « Grammaire du Design », qui va déterminer les lignes des boîtiers, celles des lunettes et l’esthétique des cadrans. Parmi les principes, l’un d’eux précise que « toutes les surfaces et angles des boîtiers, aiguilles, cadrans et index doivent être plats et de forme parfaitement géométrique pour réfléchir au mieux la lumière ». Pour atteindre ce degré de perfection, les horlogers ont recours à la technique de polissage Zaratsu obtenu, entre autres, à l’aide d’une machine allemande modifiée. L’usage de ce procédé long et exigeant impacte sensiblement le prix de fabrication. Seiko décide alors de valoriser les modèles haut de gamme, les Grand Seiko.
Six ans plus tard, la montre GS61 représente la substantifique moelle de l’esprit Grand Seiko. Son esthétique adopte le dogme dicté par Taro Tanaka. Son boîtier est en outre équipé du premier mouvement à remontage automatique à haute fréquence, Hi-Beat, qui bat à 36’000 alternances par heure, soit 10 alternances par seconde !
La renaissance tel un phénix
Avec la présentation de l’Astron en 1969, la première montre à quartz, Seiko ne se doute peut-être pas de la révolution déclenchée. Les modèles estampillés Grand Seiko se font alors rares. Il faut attendre deux décennies pour qu’ils soient de nouveau produits. Cependant, ces garde-temps luxueux sont encore réservés au marché japonais.
En 2010, la donne change, les Grand Seiko s’exposent à Baselworld. L’élégante référence SBGH001 illustre à la perfection la personnalité Grand Seiko. Son boîtier de 40,2mm de diamètre en acier poli miroir intègre le calibre Hi-Beat 9S85, évolution du 9S. Ce mouvement bénéficie désormais des dernières innovations technologiques et d’un spiral réalisé dans un alliage, le Spron 610, plus résistant aux chocs et doté d’une plus grande résistance aux effets négatifs du magnétisme. La précision est au rendez-vous, avec un écart de marche de -3 à +5 secondes par jour, meilleur que celui imposé par le COSC Suisse pour obtenir la certification de chronomètre, -4 à +6 secondes.
Grand Seiko SBGH201 : le futur collector
Il existe de nombreuses similitudes entre la SBGH001et la SBGH201. Toutes deux possèdent un ADN commun, celui de la 44GS. Toutefois, une différence majeure les distingue. La première arbore le logo Seiko contrairement à la seconde. En toute logique, il s’agit de la première montre produite par Grand Seiko en tant que manufacture indépendante, un statut obtenu en 2017. Ce modèle représente alors la quintessence esthétique et mécanique de la marque. On y retrouve sur un cadran argenté l’essentiel des informations temporelles dans une mise en scène à la fois sobre et épurée. La trotteuse bleuie donne la touche de couleur élégante. La lisibilité est optimale dans toutes les conditions de lumière, notamment grâce à des ajouts de matière luminescente sur les aiguilles et les index.
Au sein du boîtier, toujours de 40.2mm de diamètre, le calibre 9S85 à 10 alternances délivre une réserve de marche de 55 heures. Sa fréquence élevée assure encore une précision de -3 à +5 secondes par jour. La Grand Seiko SBGH201 perpétue ainsi une tradition basée sur l’exigence. Sortie du catalogue, la SBGH201 a été depuis remplacée dans la collection Heritage. Le modèle SBGH277 en est la digne héritière.
Texte, Dan Diaconu pour Passion Horlogère
Photos Alexandre Tarall pour Passion Horlogère
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