Située tout à l’Est de la Hollande et à l’opposé du plat pays des polders, Oldenzaal est une jolie petite ville tranquille et pittoresque de la région de la Twente. Proche de la frontière avec l’Allemagne, sa campagne verdoyante et doucement vallonnée est réputée comme lieu de villégiature pour les habitants des environs.
Nous quittons à pied le très reposant Landgoedhotel de Wilmersberg, où nous séjournons, pour gagner en nous promenant par l’Allée des Rhododendrons le centre-ville d’Oldenzaal.
C’est dans le cœur historique et commerçant, juste au pied de la basilique romane de Saint-Pechelmus, que les Frères Grönefeld exercent le beau métier de concepteur horloger d’exception.
Leur grand-père Johan avait déjà son atelier ici dans la Steenstrat. Bart et Tim ont juste traversé la rue il y a quelques années pour y installer leur propre enseigne, transportant du même coup les cloches qui en ornaient la façade au XXème siècle et qui font toujours écho au timbre du carillon de la basilique que l’aïeul avait plaisir à entretenir.
Bart et Tim nous reçoivent tout sourire dans le grand salon au rez-de-chaussée de cette belle bâtisse pour le plaisir de nous faire découvrir leur lieu de vie et de travail.
Les espaces vitrés qui meublent le fond du salon exposent des souvenirs d’horlogerie hérités et conservés avec respect par les deux frères en hommage à leur grand-père et à leur père. La tradition familiale est ainsi perpétuée et valorisée.
Sur le palier de l’étage, une jolie vitrine abrite d’autres souvenirs…
Et sur les murs s’étalent, traversant les lustres et les générations, aussi bien les diplômes de Johan que ceux obtenus plus récemment par ses talentueux petits-fils.
Une pièce regroupe encore un grand nombre de documents d’époque conservés avec émotion. Par exemple ce papier à l’en-tête d’Oldenzaal et au nom de Johan.
Jusqu’au trésor que constituent les carnets de l’aïeul, commencés en 1912.
C’est cette date que Tim et Bart ont reprise comme clin d’œil aux débuts professionnels de Johan pour les séries de lancement de leurs modèles contemporains. Chacun d’eux est ainsi d’abord produit et commercialisé spécialement dans un boîtier en acier en quantité strictement limitée à 12 exemplaires sous l’appellation «1912». Ce fut le cas de la One Hertz et à son tour maintenant du Parallax Tourbillon.
On retrouve dans ces carnets des notes prises au quotidien, rappels, listes de pièces et de tarifs, esquisses de pièces…
Et la tradition continue aujourd’hui puisque les deux frères conservent tous leurs travaux préparatoires, projets, dessins. Ceux-ci font pour l’instant le plaisir des visiteurs mais passeront donc à leur tour à la postérité !
Ici une esquisse des ponts de la One Hertz…
De même que les plaquettes et documents de présentation en cours de finalisation pour les nouveaux modèles. De quoi faire rêver aussi les passionnés et autres acquéreurs potentiels.
Prototypes et variantes de pièces sont conservés ici pour illustrer et archiver les différentes étapes de la conception des modèles.
Bart et Tim prennent également plaisir à réaliser des maquettes de grande taille pour expliquer concrètement le fonctionnement de certaines de leurs inventions. Le sélecteur spécial Setting/Winding activable par pression sur la couronne (et non en la tirant) est exemplaire de ce point de vue.
On mesure bien la complexité de ce type de dispositif mais surtout le niveau de précision que nécessite sa mise au point pour un fonctionnement fiable et durable lorsqu’il est réalisé à l’échelle de la montre. Les connaisseurs apprécieront.
En continuant la visite, nous découvrons que les autres pièces de l’étage sont réservées aux différents postes individuels de finition des composants et des boîtiers : polissage, perlage, anglage…
L’ensemble respire le calme et le souci du travail bien fait, en prenant le temps de peaufiner chaque détail.
Et nous accédons enfin au dernier étage, l’atelier proprement dit où Tim, Bart et leur équipe réalisent tous les montages, emboîtages et tests de fonctionnement de chacun des modèles produits. L’atmosphère est terriblement studieuse et professionnelle lorsque nous y pénétrons.
Mais notre visite est l’occasion d’une petite pause bienvenue, d’autant que l’heure du repas de midi est proche. Salutations en passant à celles et ceux qui nous ont aimablement permis d’admirer leur savoir-faire et accueillis comme des amis.
Et voici donc à quoi ressemble le poste de travail de deux concepteurs horlogers contemporains !
Tim à son bureau
Bart à son bureau
Nous retrouvons les différentes étapes de finition et d’assemblage des modèles Grönefeld. Ici, par exemple, le polissage des ponts qui permet d’homogénéiser et d’embellir l’aspect des composants à partir de l’original brut.
Les pièces sont travaillées et contrôlées avec précision l’une après l’autre.
Le poli-miroir sur les aiguilles bleues les met encore plus en valeur dans leur raffinement.
Jusqu’à l’assemblage et contrôle du calibre !
Mais place au plaisir des yeux avec ces quelques modèles pris sur le vif dans l’atelier !
La One Hertz originale «1912» en acier, reconnaissable en particulier à ses inscriptions sur plaques et à la réserve de marche située dans le cadran de la seconde morte.
La même mais dans sa livrée en titane, cadran bleu nuit
La nouvelle version dans sa livrée en or rose
Sur cette évolution récente de la One Hertz, les inscriptions sont intégrées au fond du cadran dans un esprit un peu plus moderne. La réserve de marche trouve également un nouveau positionnement qui libère largement le cadran des secondes. A noter le magnifique rendu des aiguilles bleues !
Grande nouveauté et star de l’année 2014 : le Parallax Tourbillon avec sa cage de tourbillon débrayable et dont le bras tournant reste constamment parallèle à l’aiguille de la grande seconde centrale.
Enfin, difficile de résister au désir de revoir de près le «Tourbillon Répétition Minutes», premier modèle réalisé sous le nom de Grönefeld et qui reste d’une certaine façon la carte de visite du savoir-faire extraordinaire des deux frères.
Merci encore à Bart et Tim pour la gentillesse incroyable avec laquelle ils nous ont reçus chez eux ainsi qu’à toute l’équipe. Et une mention spéciale à l’attention de leur représentante en France, Ekaterina Sotnikova, qui nous a fait découvrir ces œuvres merveilleuses et permis de rencontrer initialement leurs créateurs dans sa Galerie parisienne EKSOWatches
Vous pouvez évidemment trouver plus de détails et d’informations sur la collection actuelle et le parcours de nos amis sur leur propre site Grönefeld ainsi que sur leur page Facebook Grönefeld Timepieces
A noter un rendez-vous incontournable de cette fin d’année (du 21 au 23 novembre 2014) à l’occasion duquel vous pourrez justement rencontrer Tim et Bart et admirer leurs réalisations : le Salon Belles Montres au Carrousel du Louvre.
Pour Passion Horlogère : Rédaction Luc J. / Photographies DJin
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